Pour en revenir aux femmes-corsaires évoquées plus haut, officiellement incorporées à l'armée, il y en eut au moins deux célèbres. La première fut Louise ANTONINI, née à Ajaccio le 30 mai 1771. Son père était un officier de Pascal PAOLI. Orpheline à l’age de 10 ans, ayant pris le nom de Louis ANTONINI, elle réussit à s’embarquer comme matelot sur le Brick « REVANCHE ». Mais le 23 mai 1790, elle fait naufrage. Rapatriée sur la flûte « BIENVENUE », elle s’engage sur la frégate « CORNELIE » qui appareille pour les Antilles. Blessée et prisonnière au combat des SAINTES, elle est conduite en captivité à PLYMOUTH.
Son secret dévoilé, elle est libérée après 18 mois de détention sur les pontons anglais. Rentrée en France, elle réussit à se faire incorporer à la 28ème DEMI-BRIGADE de l’Armée du RHIN et se distingue au siège de MAESTRICHT. En 1808, elle est au 70ème R.I. où elle a gravi les échelons de caporal et de sergent. Blessée en Espagne au combat de ROLICA, elle est soignée, reconnue et doit quitter l’armée.
Le 30 novembre 1838, son ancien colonel, le Maréchal de camp JANIN, la recommandait au Général Commandant la 13ème division militaire en ces termes :
« La demoiselle Louise ANTONINI, fille d’un ancien Officier supérieur de la Corse, qui a elle même servie comme marin sur les vaisseaux de l’État, puis comme soldat, caporal et sergent dans le 70ème de ligne, a été libérée du service par suite d’une blessure qu’elle a reçue au feu. L’année dernière, un secours de Monsieur la Ministre de la Guerre lui fut accordé etc.… »
« Cette femme est on ne peut plus recommandable, non seulement par ses antécédents, mais par sa conduite ; quoique privée de tout moyen d’existence elle est venue en aide à une famille aussi pauvre et aussi malheureuse qu’elle ».
Le 25 juin 1861 Louise ANTONINI mourrait à l’Hôtel Dieu de NANTES à l’âge de 90 ans.
Voir à :
http://membres.lycos.fr/jlventura/page17.htm La seconde fut Julienne David (vers 1773-1843). Née à Saint-Mars-du-Désert, elle sert d'abord la cause royaliste. Elle s'engage dès l'âge de 19 ans dans les Armées Vendéennes. Elle est faite prisonnière par les Républicains, puis s'évade et s'enrôle comme novice à bord du croiseur "La Jeune Agathe" puis comme corsaire sous le nom de Jacques David (Jacquot) sur un bateau ancré à Paimboeuf. Faite prisonnière par les Anglais puis relâchée, elle est employée par la suite pendant 8 ans chez des religieuses sous le nom de Frère Arsène. Elle aurait aussi travaillé comme garçon d'écurie pour un loueur de voitures de Nantes du nom de Dardare. Elle meurt, pauvre et abandonnée, à l'hôpital de Nantes, le 30 janvier 1843
Voir à :
http://books.google.fr/books?id=kdJmsmz ... &ct=result