De ce que j'ai étudié il existe 3 modes de ravitaillement dans l'histoire militaire et en particulier dans l'antiquité qui correspondent a la nature des populations des peuples faisant la guerre.
Dans les civilisation agricoles ou l'administration était developpée les armées evoluaient a partir du système des magasins. On créait des dépots d'approvisionnement dans des villes susceptible d'accueillir des armées dont la taille est encore de nos jours controversée en fonction des sources.
Les magasins limitent l'approvisionnement des armées et si on se base sur les effectifs des armées de l'époque moderne de Louis XIV ou l'administration militaire atteind une apogée, on estimait qu'au dela de 50 000 soldats il devenait difficile d'assurer le ravitaillement dans une campagne militaire ce qui entrainait cette guerre de frontière car plus on avançait en territoire ennemi et plus on s'eloignait de sa source d'approvisionnement ce qui entrainait baisse du moral de l'armée, relachement de la discipline, desertion et pillage.
A toutes les époques et a peu de chose prêt en raison des conditions de conservation des aliments une troupe peut espérer disposer de quoi se ravitailler pour un mois dans un dépot et une semaine avec la troupe grand maximum. Au dela les contraintes deviennent très grandes. Il y a sans doute pas mal de chose a dire sur la conservation des aliments a cette époque et sur le régime alimentaire de la troupe.
La logisitique etait une contrainte principale de ces armées. On considère a tord qu'a l'epoque les troupes ne faisaient que 30 km par jour non parce que les routes n'étaient pas carrossables mais bien plus parce que les marches s'effectuaient le matin et que tout ce qui est lié a la logistique s'effectuait l'après midi ( montage des camps, préparation des repas, remise en condition en particulier en raison des contraintes physiques de base pour les hommes et les animaux).
Le second mode de ravitaillement est le mode nomade. Les hittites appartenaient a ce type de troupes si mes souvenirs sont exacts. Dans ce cas on dispose d'une population qui dispose de capacité de vie " à la dure" comme condition normale de vie. Ces combattants disposent d'animaux rustiques et adapté et chaque combattant se suffit a lui même. Il fabrique lui même son arc, entretien ses armes et suit un chef de clan. L'organisation de la société repose sur le caractère militaire de ces sociétés dont les mongols seront les archétypes.
Ces combattants peuvent vivre sur le terrain et leur mode de ravitaillement repose en grande partie sur le pillage.
De même tout le système de guerre de ces armées est souple et permet des déplacements dans la profondeur du camp de l'ennemi généralement riche et bien pourvu.
Il existe un mode hybride qui a mon sens a été de tout temps developpé par les peuples conquérants, le système des réquisitions qui réside a constituer des magasins à partir d'une zone géographique donnée dont on tire les ressources nécessaire a la vie de l'armée en cherchant a spolier de façon optimum les richesse de la population sur cette zone.
Ces réquisitions pouvaient se faire de façon brutales ou négociée comme le fit sans doute Hannibal quand il traversa la Gaule avec son armée.
Ne disposant pas de sources précises sur le sujet je vous conseille de vous servir des sources d'epoques ultérieures et d'essayer d'extrapoler pour imaginer le mode de ravitaillement des troupes qui vous intéresse.
Sun Tzu a écrit un chapitre très intéressant ou il défini les besoin en ravitaillement et argent d'une armée. Les guerres de l'antiquité conservent à peu de chose près des condition de vie equivalentes a partir desquelles on peu approcher de la réalité. En outre l'ensemble de l'ouvrage traite des contrainte de ravitaillement et des communications.
Citer :
2.1. Sun Tzu dit : dans les affaires militaires, quand il y a des milliers de chars sur le terrain, des centaines de milliers d’hommes, avec toute l’intendance, de la nourriture en quantité suffisante à transporter à des milliers de mile (Li), les dépenses du pays et sur le front, de quoi divertir les troupes, plus les petits objets pour la réparation des chars, tout ceci atteindra des milliers de d’once d’argent par jour.
Voila le coût exact d’une armée de 100.000 hommes
Sun Tzu
l'art de la guerre chapitre 2
D'autre part pour son approche sociale je vous conseille la lecture des ouvrages de John Keagan en particulier l'anatomie de la bataille et le livre de JFC Fuller traitant de l'influence de l'armement sur la guerre. Ces ouvrages sont intéressants par la méthode d'approche et d'evaluation du contexte qu'ils enseignent et permettent d'enfoncer quelques à priori.
Compte tenu de vos recherches et de votre maitrise de la période vous approcherez facilement de la réalité. Enfin autre conseil, adressez vous eventuellement a des militaires qui connaissent ces contraintes de la logistique car meme si 4000 ans nous séparent les contraintes logistiques demeurent et les mode d'approche permettent de fixer les limites et les imbrications du sujet.
L'etude de l'alimentation de l'epoque, des modes de conservation, de transport sans omettre de prendre en considération le progrès technique de l'epoque ( pas d'étriers pour les cavaliers pas de licol pour les animaux) entrainent des contraintes sur les déplacements des armées.
Maintenant retenez tout de même ceci. Un homme normalement constitué et chargé a 20 kg maximum ( et ceux qui disent 30kg je leur propose de prendre un sac chargé de la sorte et d'aller faire une marche d'une heure ^^) armes, armures comprises peut a mon avis marcher a 4 km/h . A cette allure et en organisant les marches on peut aisément avancer de 30 à 40 km. Si la troupe marche 12 heures c'est 50km. De même les chars devaient avoir une vitesse moyenne de 6 ou 7 km /h ce qui fait qu on passe allègrement les 50 km . Enfin des cavaliers nomades sont quant a eux capable de faire 60, 70, 80km par jour.
A ce titre d'ailleurs Laurence d'Arabie avec ses meharis pretendait être capable de se déplacer de 150 km par jour dans le désert.
Concernant les mules leur interêt est leur rusticité. Elle ne sont pas rapides par contre on peut les charger a 150 kg, elles se contentent de peu et passent partout. Les marocains de l'armée française avec leur mules chargées de munitions nous ont permises de prendre le mont Cassin au cours de la seconde guerre mondiale, verrou sur lequel les armées alliées buttaient depuis des semaines.
Concernant les capacités des animaux je vous conseille de contacter des vétérinaires. Certains sont des mines en la matière et seront capables de vous donner des sources importantes et utiles.
Un chapitre est particulierement intéressant aussi dans l'ouvrage
avant poste de cavalerie légère du général Bracq. Il traite des maladie des chevaux a l'epoque du premier empire et des soins possibles qui relèvent de l'expérience empirique ( on pourrait parler de méthodes d'indiens).
En espérant avoir ouvert quelques pistes...
Leonardo