Pédro a écrit :
Même s'ils représentent sans doutes les unités les plus fiables du grand roi, elles n'en sont pas moins sujettes aux aléas du moral.
Entre un mercenaire surpayé et une levée locale contrainte d’aller au casse-pipe, la différence et notable et marque un très net progrès dans l’efficacité de l’armée perse. Ces mercenaires grecs reconquirent à plusieurs reprises Égypte révoltée, ou l’île de Chypre, et Darios n’a jamais hésité à les mettre en ligne, où ils firent merveille, contrairement à Alexandre qui n'a jamais osé les employer dans une bataille !
Pédro a écrit :
La question de la puissance des armées grecques elle se matérialise dans l'image du soldat citoyen qui se bat au coté de ses proches, dans une émulation collective très forte, entretenue par un sentiment de supériorité qui va croissant au fil des victoires.
Mouais. A Marathon, oui. Mais déjà Platée… la bataille est d’une confusion incroyable où chacun fait ce que bon lui semble sans trop se préoccuper des consignes de Pausanias. Certes, ce que tu dis est vrai pour la phalange athénienne, pour la phalange corinthienne, la phalange mégaréenne, etc. prise à part. Mais la caractéristique des guerres médiques réside surtout dans l’obligation de former des coalitions grecques instables. Et au sein de ces coalitions, il n’y a guère d’unité ou de sentiment de se battre aux côté de ses proches. Les Athéniens dans leur coin, les Lacédémoniens dans un autre, chacun livre sa propre bataille. Et les Mégaréens s’arrangent pour se faire laminer tous seuls comme des grands...
Et dès le début du IVe, c’en est fini de cette utopie du soldat citoyen. Les armées grecques qui combattent les Perses sont des armées de mercenaires (ainsi les stratèges lacédémoniens, Agésilas, Nicoclès…). Ta phrase n’est finalement vrai que pour Marathon, et éventuellement les campagnes athéniennes des années 470, mais cela s’arrête là.
Enfin, mêmes les campagnes athéniennes, elles ne sont pas très ambitieuses, essentiellement de coups de mains côtiers en profitant de la mobilité que leur accorde la supériorité navale. Les seules fois où ils tentèrent de s’enfoncer dans les terres, ils se prirent une raclée (Egypte). Les victoires athéniennes, puis d’Agésilas ou enfin d’Alexandre tiennent à chaque fois à une énorme supériorité stratégique, face à des satrapes apathiques et divisés, aux moyens individuels très limités, mais incapable de s’unir durablement.
N’oublions pas d’ailleurs que les armées perses de Cyrus ont écrasés sans gros problèmes les Grecs au VIe siècle (Ionie, Eolide, Doride).
Par rapport au sujet, il faudrait séparer l'armée perse royale (présence du roi et des troupes d'élite) des armées des satrapes; elles obéissent à des logiques très différentes (où le symbolisme et le politique l'emporte de très loin sur les impératifs militaires, surtout pour le cas de l'armée royale). Quant aux armées satrapiques, elles sont très variées, difficile d'en faire un tableau uniforme.