Olympia a écrit :
Ou les officiers, selon les bonnes vieilles images d'Épinal de la « guerre en dentelle » se voyaient-il épargnés, en suivant les affrontements du haut d'une colline ?
Comme l'a très bien dit Mauser, c'est vraiment une image d'Epinal, très fausse. Le nombre d'officiers tués dans les guerres du XVIIIe siècle fut très important, peut-être même plus proportionnellement que celui de l'homme de troupe ou du "bas-officier".
Quelques exemples :
Trouvé sur le site Nec Pluribus Impar pour les officiers coalisés tués ou prisonniers à la bataille de la Marsaille du 4 octobre 1693 :
http://vial.jean.free.fr/new_npi/revues ... 041093.htmTiré d'une relation sur le combat de Rumersheim du 26 août 1709 :
"[...]
Le général Breiner à été tué sur le champ de bataille. Il arrive présentement un trompette de Fribourg pour savoir de nouvelles du général Mercy, qui n'est point encore arrivé audit Fribourg : il n'est point parmi nous, il n'a pas été reconnu parmi les morts ; aussi je crois qu'il s'est noyé ou sauvé au travers de la forêt de Haardt avec partie du régiment de Breiner, qui n'a jamais pu gagner le pont, et qu'il se retirera par la Suisse ou par la Lorraine.
M. de Saint Aulaire, colonel d'Enghien, a été tué, et M. de Saint Linière, lieutenant-colonel de Rennepont ; il n'y a que ces deux officiers principaux ; je n'ai pas l'état des autres, mais la perte de l'armée de sa majesté ne se montera pas à
deux cent cinquante hommes, les officiers compris : le régiment de Rennepont est celui qui a le plus souffert."
Tiré d'une relation sur le combat de Pierrelongue du 19 juillet 1744 :
"[...]On compta sur le champ de bataille 1350 morts des ennemis, presque tous tués par des coups à la tête; plus de 300 avaient péri dans les vallées, soit des coups des Francois, soit des chutes faites en fuyant dans les rochers et les escarpements. On prit aussi deux piéces de canon qui se démontaient ainsi que leurs affûts; le corps du canon se divisait en trois parties qui s'assujettissaient par des barres de fer; chaque canon pouvait être porté sur le dos de trois mulets. La perte des Français avait été très considérable, quoique moindre que celle des ennemis.
Le Bailli de Givri mourut quelques semaines aprés de sa blessure,
deux des Colonels restèrent sur la place.
Le Duc d'Aiguillon et le Comte d'Aubeterre furent blessés: l
e Comte de Danois n'eut qu'une légère blessure; trois Sergens et deux Soldats sur lesques il s'appuyait successivement, furent tués sous sa main. Quatorze hommes furent tués ou blessés autour du Brigadier Chevert qui fut blèssé à la main, mais si légérement qu'il ne voulut pas être mis sur la liste des blessés, ne regardant point, ainsi que quelques Officiers, une blesure comme un mérite; le Régiment du Poitou qui se couvrit de gloire dans cette Journée,
perdit nombre d'Officiers; à peine les deux bataillons de Conti en trouvèrent-ils le soir
dix en état de faire le service, de soixante environ qu'ils étaient au commencement de l'action: le nombre des Soldats de tous les Régiments était considérablement diminué.[...]"
Pour le combat de l'Assiette (19 juillet 1747) :
http://vial.jean.free.fr/new_npi/revues ... _floss.htmLe régiment de Bourbonnais a 19 officiers tués et 46 blessés pour 644 de ses hommes mis hors de combat, le régiment de la Reine respectivement 12 et 28 pour 581, etc.
CNE503