Cuchlainn a écrit :
si les Allemands avaient alors utilisé le territoire français sous leur contrôle [...]
Le IIIe Reich [...] des belligérants
Il y a une confusion qui me choque entre les Allemands et les dirigeants allemands. Si on avait fait un sondage (ou mieux, un référendum) en 1940, auprès des Allemands, pour savoir s'il fallait envahir la France et l'occuper, il y aurait eu très certainement moins de voir "pour" que de voix "contre" et d'abstentions réunies. Et même parmi les nazis, il serait faut de dire que tous voulait l'invasion et l'occupation de la France. Dans presque toutes les guerres, et surtout dans celles qui opposent des pays développés, il y a une majorité de personnes qui y sont opposées ou qui n'ont pas d'avis, mais cette majorité est silencieuse parce qu'elle n'a pas le pouvoir.
Cuchlainn a écrit :
Cela dit, concernant Hitler, Browning dans "Les origines de la Solution finale" explique très bien comment l'armée allemande et les Allemands dans l'ensemble ont été "éduqués" au massacre par paliers progressifs. Il a fallu habituer, aller par petits pas, endoctriner dans la déshumanisation de l'ennemi, habituer au sang (au propre et au figuré), compromettre graduellement des "hommes ordinaires" pour finir par avoir sous la main assez de bourreaux pour les besoins de la cause.
Le lavage de cerveaux a ses limites. Mêmes les Khmers rouges ont toujours eu beaucoup d'opposants. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. La limite varie selon les personnes, et selon la pression auxquelles elles sont soumises.
Donc, selon moi, le problème n'aurait pas seulement été de créer une réaction plus vive de la part des français et des alliés (avec aussi, sans doute, des représailles plus terribles en cas d'échecs), mais il y aurait aussi eu un effet du côté allemand, le pouvoir en place aurait été davantage contesté, il y aurait eu davantage de désertions, etc., malgré les années de propagande. Il ne faut pas exagérer en pensant que tous les Allemands avaient perdu le sens de la raison.
Edit : Et il me semble que prendre en otage des innocents ne fait que rarement changer les choses, parce que ce ne sont pas les innocents qui ont le pouvoir.