Savinien a écrit :
Merci pour vos précisions et votre réctification
À propos du coup d'État de 1970, n'est-ce pas à propos de l'assassinat d'un général commandant en chef de l'Armée chilienne ? Un documentaire sur la Guerre froide faisait, lui mention d'une perte de contrôle de la CIA, à savoir, ils avaient financés et conseillés ses groupes (grèves par ex) mais pas prévu l'assassinat. Si vous en savez plus ?
Je vous en prie, Savinien. En ce qui concerne le coup d'Etat chilien de 1970, je vous résume ce qu'en dit Tim Weiner dans
Des cendres en héritage (2009), mentionné plus haut. Selon l'auteur, le renseignement américain a porté (par des financements) le candidat de la démocratie-chrétienne, Frei, au pouvoir en 1964 et tente d'éviter la victoire d'Allende, en 1970, par le soutien à la résistance à Allende au sein de l'Eglise, de l'armée et de la police nationale. Il semble que, bien que les cadres de Washington aient estimé qu'une opération militaire serait impossible, certains acteurs de la grande finance (chilienne et américaine) aient poussé à l'action. Le plan de renversement d'Allende prévoyait deux options : une première
constitutionnelle avec un retour de Frei au pouvoir, une seconde militaire avec un coup d'Etat militaire.
Le général Roberto Viaux, un officier chilien considéré par ses pairs comme "fou" (Weiner, op. cit., p. 429), fut choisi par le renseignement américain au mois de septembre 1970, vingt-trois jours après la victoire d'Allende (laquelle, pour rappel, s'est tenue le 4 septembre 1970). Le chef d'antenne au Chili s'est ardemment opposé au choix de cet officier. A partir d'octobre, d'autres officiers se proposent pour fomenter ce coup d'Etat, dont le général Camilo Valenzuela. Une divergence d'opinion apparaît à partir de ce moment : certains services, sur la proposition de Viaux et Valenzuela, s'intéressent à l'idée de l'assassinat du commandant en chef de l'armée chilienne, le général Schneider, mais d'autres, en vertu de l'image du commandant en chef (homme respectueux de la constitution chilienne), pensent que cet assassinat serait une erreur.
Schneider sera assassiné le 22 octobre 1970, mais, le même jour, le Congrès déclare Allende président du Chili.
Le coup d'Etat fut un échec, d'abord, en raison de la dichotomie des discours du renseignement américain, ensuite, en raison de la pluralité des officiers intéressés par une telle perspective.