Oliviert a écrit :
"Les Allemands n'avaient pas que des tireurs d'élite et de bonnes jumelles d'Iéna. Ils disposaient aussi d'obusiers lourds dont la portée excédait de plusieurs kilomètres celles de nos rimailhos."
Je ne sais pas si ces avantages en 1914, côté allemand, seraient dus à une perte de la pensée militaire française.
Il y avait eu des débats avant guerre sur les fameux "75" français. Sur le plan opératif, on allait vers 2 choix antagonistes :
- soit un certain nombre d'obusiers, canons et autres pièces d'artillerie à longue portée, mais plus lourds à manœuvrer et qui tiraient moins de coups à la minute;
- soit des armes plus légères, plus manœuvrables, sans recul, qui pouvaient être rechargées plus vite ... mais à la portée plus courte.
Avec un autre inconvénient, les canons en question atteignent entre 12 et 16 km de portée, alors que les lois de la physiques font que sur la plupart des champs de bataille on ne peut voir qu'à environ 6 km ...
Les allemands qui n'aiment rien autant que l'excellence technologique ont choisi les canons lourds à longue portée. Les français ont longtemps hésité puis ont choisi les canons plus légers à portée plus courte.
Très vite, il a été évident que le choix français n'était pas le choix idéal. Mais, cela n'était pas évident avant l'épreuve du feu. Quelque part le choix français a été influencé par les soldats coloniaux. Un canon vite mis en batterie faisait "des merveilles" dans les pays non-industriels. Mais un canon situé au-délà des capacités de contre-batterie de l'adversaire n'a pas besoin d'avoir un nombre élevé de coupc par minute, l'essentiel est qu'il y en ai assez pour que tous les assaillants mettent le nez dans la boue dès qu'ils entendent les rugissements de la canonnade.