La guerre ne se limite pas à un engagement convenu d'avance, en plaine sans obstacle. La phalange est un bulldozer de face, c'est une tortue sur le dos de flanc. L'hyper-spécialisation de la phalange a amené à multiplier les corps de troupes, souvent légères ainsi que la cavalerie pour palier à ses désavantages. Combattre avec une lance d'estoc relativement courte ou au besoin au scramasax offre des possibilités différentes et plus souples. Ce n'est donc pas un armement inférieur et puis bon l'armement et la tactique ne sont pas La fin en soi dans un combat ; la trouille, l'imprévu, le vent, que sais-je encore, jouent un rôle au moins aussi important.
ALMAYRAC a écrit :
L'autre avantage c'est de pouvoir stopper une charge de cavalerie lourde. Mais est_ce que l'absence de sarisse dans l'armement carolingien, implique l'absence de cavalerie lourde à cette époque chez les arabes ?
Même s'ils ne me semblent pas connu pour leur cavaliers lourds, on ne peut avancer des arguments dans cet ordre. La rencontre qui a lieu à ce moment là est une des premières vraiment significative il me semble entre les "hommes du Nord" et les "Arabes" et les Francs ne vont certainement pas changer leurs bonnes vieilles habitudes si facilement, apprendre la discipline de la phalange hellénistique, tailler des sarisses, pour affronter l'ennemi. Leur pratique de la guerre est à la fois dictée par des considérations tactiques (comment s'opposer aux ennemis les plus fréquemment rencontrés), des éléments de richesse individuelle (chacun s'équipe selon ses moyens ou ceux de son "patron") et de tradition (un aspect trop souvent mésestimé mais n'oublions pas le temps qu'il a fallu à certains chevaliers pour nuancer leur tactique...).