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Message Publié : 15 Oct 2012 9:26 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 20 Fév 2009 15:54
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Bonjour,
Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer comment se passait une année d'officier dans les années 1780 ?
je parle d'une année de paix, et d'un officier, par exemple un capitaine de cavalerie, dragons ou hussards, caserné près d'une frontière.
J'aimerais savoir si, comme en période de guerre, l'officier partait de chez lui au printemps pour rentrer à l'automne ou l'hiver ?
Ou bien s'il restait toute l'année avec son régiment ?
Avait-il régulièrement des permissions pour voir sa famille et s'occuper de ses terres ?
pour finir, pourriez-vous m'indiquer un ouvrage qui traite du sujet ?
Merci de me répondre, vous me rendriez un grand service...
Cordialement


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Message Publié : 15 Oct 2012 9:50 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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J'ai sous les yeux le cas d'un gentilhomme limousin.

Entre le 17 mars 1774 (à 17 ans et demi) dans la Maison Militaire du Roi. Incorporé dans la compagnie des Gendarmes de la Garde sous le commandement du Prince de Rohan-Soubise, à Versailles donc.

Durée du service : trois mois par an, car on sort par « quartiers ». Le reste du temps, notre homme est effectivement sur ses terres. Pour aller prendre ses quartiers, il voyage avec des cousins ou des voisins qui sont dans le même cas que lui, soit qu’ils sont dans le même corps soit que leurs dates de service coïncident.
Le job est principalement de parade, mais il donne néanmoins équivalence avec un brevet d’officier, ceux qui veulent quitter la maison du Roi pour l’Armée y rentrent avec le grade de sous-lieutenant.
Le train de vie est fastueux, il ne faut surtout pas compter sur la solde pour le financer.
En l’espèce, notre Limousin jette l’éponge dès 1777, ce régime est trop onéreux pour lui et lui prend trop de temps par rapport à la gestion de ses biens en Limousin, d’autant qu’il est responsable de famille (il est l’aîné et sa mère est veuve).


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Message Publié : 15 Oct 2012 10:28 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 20 Fév 2009 15:54
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Merci pour cette réponse ! Mais, connaissez-vous des exemples d'officiers casernés en province dans un régiment ? ( pas comme les « privilégiés » de Versailles...) Juste à l'instant, je lis dans un ouvrage de Bluche que ces troupes casernées été très mal considérées, traitées de « ventres mous », car voilà 20 ans qu'elles n'avaient pas fait la guerre ! Bluche parle brièvement de quatre mois de service, sans plus d'explications, dans des villes de garnison où l'on s'ennuyait à périr, et où les officiers passaient leur temps entre cabarets, théâtre, et repas les uns chez les autres.
À le lire, j'ai presque l'impression de me retrouver dans le Désert des Tartares !


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Message Publié : 22 Oct 2012 10:55 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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J'ai consulté deux ouvrages sur les officiers d'Ancien Régime.
Tous deux insistent très lourdement sur le fait que métier d'officier était littéralement pourri par les préjugés de caste, nobles et roturiers refusant de cohabiter et de reconnaître leurs mérites respectifs sur un pied d'égalité.
Mais je n'ai rien trouvé qui mentionne un affaiblissement de par la vie de caserne.


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Message Publié : 22 Oct 2012 18:56 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 07 Août 2006 12:20
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Je lisais une biographie de Gasparin, officier à la fin de l'Ancien régime et futur conventionnel, qui bénéficiait de la possibilité de solliciter des vacances de très longue durée, sans qu'elles soient automatiquement accordées (dans mon souvenir).


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Message Publié : 23 Oct 2012 10:27 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Si l'on parle des congés, j'ai un autre Limousin sous les yeux.
Capitaine de Bombardiers (?) à St Domingue, il revient en juin 1781 pour la première fois depuis 13 ans pour un congé de longue durée et annonce à ses neveux qu'il compte rester un an chez eux. Il a déjà 55 ans.
Grâce à des certificats médicaux -ouvertement soupçonnés de complaisance par sa famille- il prolonge jusqu'en juin 1783.
Il retourne ensuite dans les îles et y décède plusieurs années après.


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Message Publié : 23 Oct 2012 10:48 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
je me souviens d'avoir lu l'exemple d'un certain napoléon Bonaparte ( vous en avez peut-être entendu parler :wink: ) alors sous-lieutenant au régiment d'artillerie de la Fère alors en garnison à Valence. Il y arrive fin 1785. Ce qui m'a étonné c'est le nombre et la longueur des congés ! 6 mois à partir de septembre 1786 qui se transformeront en 9 mois et 2 mois après sa rentrée au corps, encore 6 mois qui se transformeront en 7. En septembre 1789 encore 6 mois qui se transformeront en 17 ! et en 1791 encore 3 mois qui deviendront définitifs. La question se pose sur la discipline dans ce corps et une question subsidiaire : comment pouvait il apprendre son métier d'artilleur en étant toujours absent ? (et la suite prouvera néanmoins qu'il était un excellent artilleur )

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 23 Oct 2012 15:33 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Originellement, l'officier d'Ancien Régime est un noble. Le service est une astreinte qui coûte plus qu'elle ne rapporte.
Pour la noblesse pauvre rurale, chaque convocation de l'arrière-ban est une ponction, un moment où elle ne peut pas exploiter son fief. On ne peut pas convoquer les officiers à plein temps.
D'où le service par quartier évoqué plus haut.
Marquis de Beuvron au ministre de la Guerre, 1702, à propos de ses officiers normands a écrit :
Je suis tous les jours persécuté par eux de requêtes et remontrances sur ce qu'ils n'ont plus d'argent pour vivre et sur ce qu'ils perdront leurs levées et récoltes, la plupart faisant valoir leur bien et n'ayant personne pour en avoir soin. Je leur réponds que je ne fais qu'attendre des nouvelles du départ de la flotte et que je leur donnerai leur congé. Cependant, comme il y a longtemps que je les amuse sur cela et qu'effectivement, outre ce que leur absence leur peut faire perdre sur leur moisson, beaucoup n'ayant plus de quoi vivre, il s'en absente toujours.
Même si Napoléon était un officier « professionnel », je pense que le métier a gardé cette culture du service par quartier au long du XVIIIè s, d’où les longs congés. Arrêter son métier par tranche de plusieurs mois n’empêche nullement d’être un bon professionnel, cela existe encore de nos jours dans certaines branches. (ne pas négliger également nos œillères XXIè siècle : le rapport au temps a changé !)

Pour revenir à Bluche qui dit que les officiers seraient des ventres mous, j’ai trouvé cela qui y ferait penser :
Marquis de Monteynard, Observations sur l'état actuel de l'infanterie, 1764 a écrit :
La plupart des officiers sont abattus, découragés, incertains de leur sort et tremblants pour l'avenir; ceux qui, par le secours de leurs amis, peuvent obtenir une retraite honnête ou qui ont du bien chez eux quittent le service; les autres, sans ressources et sans protection, restent et végètent sans zèle et sans espoir. Les propos qu'ils tiennent dans leurs auberges et dans les cafés marquent leur insouciance et le dégoût qu'ils ont de leur état... C'est la noblesse pauvre qui fait les bons officiers d'infanterie; cette noblesse pauvre ne peut pas vivre quand elle est réduite aux seuls appointements que le Roi donne ; il est de fait que le plus grand nombre des officiers de cette espèce n'a pas de quoi payer un valet et que beaucoup, dans certaines garnisons, n'ont des auberges que pour le dîner et ne soupent point, quoique leur estomac n'eût pas besoin de ce régime. Je n'aurais pas cru ce fait si je n'en avais été témoin cet été à Toulon.
Mais là encore, c’est la paupérisation de la noblesse de province qui est mise en cause, pas la vie de caserne à proprement parler.


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Message Publié : 26 Oct 2012 16:04 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
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La Maison du Roy (qui englobe de multiples compagnies:gendarmes ,mousquetaires etc...) avait des services par trimestres ou quartiers.Ce n'était pas du tout le cas des régiments en garnison.En géneral on prenait ses quartiers d'hiver et l'officier retournait dans sa famille mais d'autres restaient tout en menant belle vie ,s'adonnent à l'équitation (Mottin de la Balme) ou autre(ex:les chasses de la Gendarmerie de Luneville)
On manque de renseignements pour les périodes calmes ex avant la calamiteuse guerre de sept ans.Il n'y a que la Marine pour proposer "le plein emploi" aux officiers bleus.


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Message Publié : 26 Oct 2012 20:43 
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Marc Bloch
Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
Elgor a écrit :
je me souviens d'avoir lu l'exemple d'un certain napoléon Bonaparte ( vous en avez peut-être entendu parler :wink: ) alors sous-lieutenant au régiment d'artillerie de la Fère alors en garnison à Valence. Il y arrive fin 1785. Ce qui m'a étonné c'est le nombre et la longueur des congés ! 6 mois à partir de septembre 1786 qui se transformeront en 9 mois et 2 mois après sa rentrée au corps, encore 6 mois qui se transformeront en 7. En septembre 1789 encore 6 mois qui se transformeront en 17 ! et en 1791 encore 3 mois qui deviendront définitifs. La question se pose sur la discipline dans ce corps et une question subsidiaire : comment pouvait il apprendre son métier d'artilleur en étant toujours absent ? (et la suite prouvera néanmoins qu'il était un excellent artilleur )

J'avais effectivement vu ces congés à rallonge du lieutenant Bonaparte. Je crois que c'est chez max Gallo. je me suis alors demandé, s'il était soldé durant ses congés, car bonaparte n'avait pas, à ma connaissance, de fortune personnelle.Quelqu'un a-t-il la réponse ?

_________________
" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 29 Oct 2012 13:59 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Si je ne m’abuse, le deuxième séjour en Corse ne fut pas soldé.
Rapide rappel des « congés » du jeune Bonaparte :



3 novembre 1785 : Entrée au régiment de La Fère.

1er septembre 1786 : Congé de semestre (soldé).

21 avril 1787 : Demande prolongation de congé (pour raison de santé) de cinq mois et demi à compter du 16 mai auprès du maréchal de Ségur. La prolongation (soldée) lui fut accordée jusqu’au 1er novembre.

12 septembre 1787 : Départ de Corse

7 décembre 1787 : Demande appuyée par l’inspecteur général de l’artillerie Gribeauval auprès du ministre de la guerre d’un congé de six mois (à compter du 1er décembre), sans appointement (pour affaires privées). Demande accordée.

1er juin 1788 : Départ de Corse.

9 août 1789 : Demande appuyée par le colonel de son régiment auprès du ministre de la guerre d’un congé de semestre (à compter du 15 octobre, avec un mois d’avance). Demande accordée le 21 août.

16 avril 1790 : Demande prolongation de congé (pour raison de santé) jusqu’à la mi-octobre auprès du maréchal de camp Lance. Prolongation accordée.

Fin janvier 1791 : Départ de Corse, avec trois mois et demi de retard. Un rappel de solde fut versé après production de certificats de membres de la municipalité et du directoire d’Ajaccio attestant que Bonaparte avait tenté par deux fois de prendre la mer mais en avait été empêcher par des cents contraires.

26 août 1791 : Demande de congé soldé auprès de Du Teil de Beaumont, inspecteur général de l’artillerie pour la région du 6e département. Demande accordée (trois mois)

1er novembre 1791 : Demande appuyée par le général Rossi, commandant en second en Corse, auprès du ministre de la Guerre, de se faire nommer adjudant-major. Proposition acceptée le 14 janvier 1792.

1er janvier : Absence à la revue de son régiment. Rayé des contrôles.

22 février 1792 : Nomination de Bonaparte en tant qu’adjudant-major dans le bataillon de la garde nationale volontaire dit d’Ajaccio et de Tallano.

1er avril 1792 : Election au grade de lieutenant-colonel en second (grade qui le dispense de rejoindre son corps).

Fin avril-début mai 1792 : départ de Corse pour défendre son poste dans son régiment d’origine.

21 juin 1792 : Avis favorable du comité de l’artillerie relativement à la réintégration de Bonaparte adressé au ministre de la Guerre. Réponse favorable (10 juillet) : réintégration avec le grade de capitaine à compter du 6 février 1792.

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 21 Fév 2013 14:21 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 19 Sep 2010 18:01
Message(s) : 16
"Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer comment se passait une année d'officier dans les années 1780 ?"
Pour répondre à cette question initiale d'Olympia, l'ouvrage suivant, ancien et un peu oublié (mais on le trouve dans les bibliothèques) est une mine d'informations et d'exemples sur la mentalité, les conditions matérielles d'existence et le quotidien des officiers en garnison en temps de paix au XVIIIe siècle :
Albert Babeau, La vie militaire sous l'ancien Régime, Paris, Firmin Didot, 1890.

Exemple des pages 189-190 (la réflexion de l'auteur dans ce livre concerne le temps assez long, XVIIe-XVIIIe s., en marquant les évolutions, mais il ne semble pas y en avoir eu beaucoup sur ce thème, et la fin de l'extrait suivant concerne de façon précise la fin de l'Ancien Régime) :
"Les congés de semestre étaient accordés d'ordinaire au tiers des officiers. En 1644, ils sont octroyés pendant le quartier d'hiver à la moitié des majors et des enseignes, au quart des capitaines et des lieutenants. Plus tard le nombre des congés était réglé chaque année avant l'hiver par une ordonnance spéciale. Les officiers de chaque régiment se réunissaient chez le colonel pour convenir de la liste des capitaines qui pourraient s'absenter. Dans certains corps, on désigne tantôt sept capitaines et sept lieutenants, tantôt, on en désigne neuf. Sous Louis XV, on est encore obligé de réprimer l'inexactitude des officiers en congé. Le ministre écrit, en 1738, aux inspecteurs généraux : 'Depuis la paix, les officiers croient n'être plus obligés de servir à leurs troupes, au point que lorsqu'on se rend ici difficiles pour les congés, ils s'en vont et ne reviennent pas même à l'expiration de ceux qu'ils ont obtenus... Après avoir accordé sept mois à la moitié des officiers de chaque corps, il n'est pas naturel qu'ils puissent se dispenser de rejoindre.' [note : lettres de 1732, 1733, 1735 et Circulaire du 4 mai 1738. Voir le Recueil Cangé, t. XLIII, XLVII, L, LII.]
Ils ne peuvent s'excuser sur la rigueur et la fatigue [p. 190] du service. leurs occupations sont légères, la plupart du temps, dans les garnisons. Quand l'officier a fini son apprentissage, qu'il a fait le métier de caporal et de sergent, qu'il est reçu officier, l'exercice et les manoeuvres sont loin d'absorber son temps. Il y a bien des époques où il y a des recrudescences de zèle, des velléités et des augmentations de travail, comme dans la période où l'exercice à la prussienne fut à la mode. Il y a bien quelques services extraordinaires, les nuits passées au corps de garde, où l'on s'étend dans un grand fauteuil de malade, qui se baisse et se relève [note : Thomas du Fossé, Mémoires, t. III, p. 181] ; mais, le reste du temps, l'officier est libre. Surtout dans l'infanteire, il a peu de chose à faire ; "il peut battre le pavé toute la journée" [note : Iung, Bonaparte et son temps, t. I, p. 99]. Si le soldat a beaucoup de loisirs, il en a bien davantage. [...]"

On trouve aussi de nombreux éléments intéressants dans :
- Bernard Deschard, L'armée et la Révolution. Du service du roi au service de la nation, Paris, Desjonquères, 1989. En effet, en dépit du titre, plus la moitié de l'ouvrage est consacrée à décrire l'armée française dans la dernière décennie de l'Ancien Régime. Voir le chapitre II, "Les officiers".

--> A lire l'énumération des congés de Bonaparte donnée par Cyril Drouet ci-dessus, on a l'impression que ce jeune officier ne cherchait qu'à passer le moins de temps possible à son corps... De fait, il est connu que durant toute la seconde moitié du XVIIIe siècle au moins, à défaut d'argent ou d'appuis à la cour, les officiers issus de la noblesse de province n'avaient que peu de perspectives d'avancement ; le mérite ne suffisait pas, non plus que la noblesse. C'était un facteur de démotivation pour un certain nombre de jeunes officiers de valeur. Je cite dans mon livre l'exemple de Jean-Girard Lacuée de Cessac - parce qu'il fut l'auteur d'un traité de petite guerre -, qui fit, sous la Révolution et l'Empire, une belle carrière militaire et politique (il y a une page Wikipedia à son nom). Capitaine en second au régiment de Dauphin infanterie, il est noté présent dans les rapports d'inspection jusqu'en 1787. Il part en novembre 1787 à Agen pour "prendre les eaux", mais ensuite, il est noté absent, tant dans le rapport d'inspection de sept. 1788 que de sept. 1789, et il est encore à Agen durant le semestre d'hiver de 1789 à 1790 ! Voir : Sandrine Picaud-Monnerat, La petite guerre au XVIIIe siècle (Paris, Economica, 2010), p. 156-165 ("Une guerre de 'grands capitaines' ou de capitaines ? Profil professionnel et profil social").

Enfin, pour savoir combien de temps un officier devait au minimum, théoriquement, servir à son régiment, il y a... Le Dictionnaire de l'Académie française (éditions de 1762 et de 1798). On les trouve en ligne :
http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=semestre
Semestre, se dit "du congé de six mois accordé aux militaires". Et : "On dit aussi, qu'un officier a servi son semestre, pour dire, qu'il a servi à son Régiment les six mois qu'il est obligé dy servir."

S. Picaud-Monnerat


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Message Publié : 21 Fév 2013 15:29 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 19 Sep 2010 18:01
Message(s) : 16
Un oubli dans le commentaire précédent à propos de l'ouvrage d'A. Babeau : il s'agit du tome II, "Les officiers".

Cordialement,
S. Picaud-Monnerat


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