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Message Publié : 03 Fév 2013 18:12 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Je cherche à connaître la vitesse de déplacement des unités de cavalerie en dehors du champ de bataille : en une journée de marche quelle pouvait être la distance parcourue, sachant que les chevaux ne devaient pas galoper mais simplement trotter ou aller pas, qu'en outre il fallait les reposer, les nourrir, les panser, etc ...

est il possible de dire qu'une unité de cavalerie devait bouger de l'ordre de 8 à 10 heures par jour ??? à raison de 5ou 6 Km/h soit de 40 à 60 Km par jour ? este-ce vraisemblable ?

autres questions : y a-t-il eu des évolutions historiques selon les périodes en raison d'une plus ou moins grande maitrise de la science hippique ? certaines armées étaient elles meilleurs que d'autres (j'ai lu p ex que la cavalerie autrichienne était excellente : allait elle plus vite ?) ?

En août 1914 le corps de cavalerie Sordet aurait été épuisé en 15 jours : quelles distances avait il parcouru avant de s'épuiser ???

Merci d'avance de vos éclairages


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Message Publié : 03 Fév 2013 20:49 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
J'ai hâte de voir des données sur le sujet car à plusieurs reprises j'ai constaté que la vitesse de déplacement à cheval d'un corps de cavalerie n'était pas ce que l'on croit par rapport à la marche à pied des troupes de César par exemple.
Pour aller loin et vite, il fallait des chevaux de remonte nombreux. Ne dit-on pas que les cavaliers d'Attila chevauchaient disposant chacun de deux chevaux de remonte par homme, tant un cheval se fatigue. Il fallait nourrir constamment un grand nombre de chevaux et les renouveler.
J'ai en mémoire une vitesse de progression par jour de 20 kms à 30 kms en corps, mais César seul avec sa garde gagnant Rome en urgence avec des relais et des chevaux frais à chaque étape, parcourait bien plus. Il me semble avoir lu 100 kms par jour ? Il était infatigable comme on sait et rarement en litière dit-on.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 03 Fév 2013 21:55 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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C'est vrai que c'est une très bonne question !

Je fais au passage la remarque que la cavalerie - mettons pour se faciliter les choses dans un premier temps à l'époque napoléonienne, mais c'est aussi valable avant et après - n'a pas forcément pour but de se séparer et de s'éloigner trop des corps d'infanterie. Les cavaleries lourde et de ligne accompagnent même au plus près les fantassins.

La cavalerie légère ayant pour rôle principal l'éclairage pendant les marches est amenée à s'éloigner plus, mais doit malgré tout garder le contact, sinon elle ne sert plus à rien : le cas de la cavalerie de Stuart avant Gettysburg est le cas type de la manoeuvre qui, non seulement ne sert à rien, mais en plus rend les corps d'infanterie sourds et aveugles.

Du coup, la vitesse de progression en campagne d'une cavalerie à l'européenne dans les années, disons pour simplifier 1700 à 1914, ne doit pas nécessairement être spectaculaire comparée à celle des fantassins qu'elle accompagne. Si elle progresse à 40 km/jour quand les troufions en font 20, le corps de bataille sera désarticulé en trois jours !

C'est plutôt sa vitesse de manoeuvre - ou son absence de vitesse si les chevaux sont complètement épuisés - qui pose alors question.

_________________
"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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Message Publié : 03 Fév 2013 23:00 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
La Saussaye a écrit :

La cavalerie légère ayant pour rôle principal l'éclairage pendant les marches est amenée à s'éloigner plus, mais doit malgré tout garder le contact, sinon elle ne sert plus à rien : le cas de la cavalerie de Stuart avant Gettysburg est le cas type de la manoeuvre qui, non seulement ne sert à rien, mais en plus rend les corps d'infanterie sourds et aveugles.



A l'inverse, on peut citer la "poursuite rayonnante" des cavaliers de Murat et Lassale, qui après Iena en 1806, a vu la cavalerie légère Française poursuivre les prussien, "l'épée dans les reins" jusque vers les ville de Prenzlau voire Dantzig.

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 03 Fév 2013 23:17 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
Les considérations ci-dessus --que la cavalerie ne doit pas trop s'éloigner des troupes d'infanterie--n'ont pas une valeur absolue et l'éloignement des unités de cavalerie par rapport au gros de l'armée est indispensable dans un certain type d'opérations.

Dans cet excellent article sur les tactiques utilisées par les cavaleries du Nord et confédérée pendant la guerre de Sécession:
http://www.cincinnaticwrt.org/data/ccwr ... ctics.html

l'auteur souligne l'importance prise, dans la cavalerie confédérée, par le type d'opération connue sous le nom de "long distance raid", dans lequel des unités de cavalerie pénétrent très loin (et très vite) en territoire ennemi, dans le but de détruire certains objectifs stratégiques (chemins de fer, arsenaux, etc) , obligeant ainsi les forces ennemies à se disperser sur de grandes distances pour protéger les points vulnérables, et les désorientant par leur rapidité et l'imprévisibilité avec laquelle elles frappent.
Dans de telles opérations, comme celle de Morgan partie en juillet 62 de Knoxville TN pour aboutir à Cynthiana KY, la distance totale parcourue (aller-retour) a été de plus de 1000 miles, soit 1600 kms environ, en 24 jours. Ce qui fait en moyenne 66 kms par jour.

Autre "long range raid" de la cavalerie confédérée en territoire ennemi, celui de Bragg, parti de Nashville TN et ayant pour but la destruction des installations de chemin de fer de Louisville KY, la distance totale parcourue étant de 500 miles environ, soit 800 kms, en 14 jours, soit 57 kms par jour.
On sait que d'une façon générale, la cavalerie du Sud a été plus performante (relativement à ses moyens et à ses effectifs) que la cavalerie nordiste.


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Message Publié : 04 Fév 2013 0:22 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
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60 km par jour ,c'était la vitesse de "pointe" pour l'infanterie allemande à pied et avec ses charrettes hippo aussi bien en 1914 qu'en 1940..Pour qu'une cavalerie puisse maintenir ce rythme ,il faut de la remonte,les chevaux ne sont pas plus résistants que les hommes,il leur faut de longues pauses après l'effort ainsi que des soins


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Message Publié : 04 Fév 2013 10:38 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
60 kms par jour vitesse de pointe, oui, mais pas vitesse record.
Toujours durant la guerre de Sécession, l'officier de la Cavalerie confédérée J.E.B. Stuart
a parcouru 80 miles à la tête de son unité , soit approximativement 130 kms en 27 heures, lors du raid sur Chambersburg PA en 62.

L'excellence de la cavalerie sudiste s'explique par le fait que le Sud était une civilisation du cheval, tous les jeunes sudistes apprenaient à monter et avaient leur monture, ce qui n'était pas le cas des hommes qui constituaient la cavalerie de l'Union, dont la quasi-totalité n'avaient jamais approché un cheval avant la guerre. Et aussi au fait que la majorité des officiers de la cavalerie confédérée étaient des Westpointers.
Ce qui a été par contre un handicap pour la cavalerie confédérée, en plus du manque d'armes et de leur disparité, c'est la question de la remonte.
Dans la cavalerie du Nord, c'était le gouvernement de l'Union qui achetait des lots de chevaux souvent de très mauvaise qualité--une commission vétérinaire, sur un lot de 411 chevaux achetés 11 $ pièce, n'en avait gardé que 76 comme bons pour le service, certains d'entre eux étant carrément morts. Et les selles et brides étaient aussi fournies par l'armée.
Pour ce qui est de la cavalerie confédérée, chaque homme devait fournir sa propre monture--ce qui n'était pas un problème pour la raison mentionnée plus haut. Ainsi que selles et brides. Par contrat, le gouvernement confédéré payait 40 cents par jour pour la "location" du cheval, et remboursait le prix du cheval s'il était tué au combat--mais pas s'il mourait de maladie ou d'épuisement. Les cavaliers prenaient donc grand soin de leur cheval et évitaient--autant que possible-- de l'épuiser au point de causer sa mort. Le fourrage, les fers et le maréchal ferrant étaient fournis par l'armée.
Il y avait un gros problème avec ce système: quand un cavalier perdait son cheval, il avait le droit de quitter son unité pendant 30 jours, voire même 60 dans certains régiments, pour assurer sa remonte.
Et s'il n'arrivait pas à se procurer un nouveau cheval, il était versé dans l'infanterie, ce qui était considéré comme déshonorant.
Le résultat de ce système était qu'à tout moment, au moins la moitié voire plus des effectifs étaient absents pour cause de recherche de nouvelle monture.
Pour pallier à cet absentéisme, les officiers confédérés ont eu recours à l'achat de milliers de chevaux auprès des fermiers et populations locales.


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Message Publié : 04 Fév 2013 10:58 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
La remonte, bien souvent était faite avec les chevaux du cru ! Par exemple la campagne de 1806 - 1807, commencée avec des chevaux nationaux voire issus des haras impériaux, s'est poursuivie avec des chevaux prussiens voire polonais ! Lors de la célèbre charge de la réserve générale de cavalerie à Eylau, sur les 10 000 chevaux qui ont chargé, seule une petite minorité provenait de France.

Et c'est lié à la tactique de Napoléon, basée sur la vitesse ! Si les marches forcées n'épargnaient pas les hommes, elles n'épargnaient pas non plus les chevaux ! Durant ces campagnes, les marches de 60 kms et plus devaient être la norme, et bien souvent, en plus, il fallait se battre ! On comprend pourquoi, les charges se faisaient au grand trot, plutôt qu'au galop

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 04 Fév 2013 13:27 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
Message(s) : 2324
Juste un petit rappel historique : Jeanne d'Arc a mis 11 jours pour couvrir, avec son escorte de cavaliers, les 660 km séparant Domrémy de Chinon. 60 km par jour, cela donnait donc probablement du 10 km/h, du fait des haltes de repos.

Or il s'agissait d'un trajet relativement facile, sans montagnes, ni pentes ardues. probablement en empruntant les voies existantes, des chemins de terre. Il est peu probable qu'au cours des siècles la vitesse des unités de cavalerie ait progressé.

_________________
"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 05 Fév 2013 15:12 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
Message(s) : 603
Réponses :l'étape classique d'un cavalier est de 40/50km,ce qui avec les pauses représente de 7à8h.L'allure est le pas majoritairement,le trot est pris sur une distance assez longue (confort du cheval)
Le corps Sordet (1914) a fait 230 km en 10 j ,marche et contre marche:le 5 sept ce corps est inopérant ,chevaux épuisés (la nourriture n'a pas suivi),blessures de harnachement (les chevaux ont maigri),fers complétement usés (20à 25000 fers à changer)
Autre schéma:les charges de Ney à Waterloo :départ de trop loin au grand trot dans les blés 2à 3km ,galop sur les carrés anglais qu'il fallait enfoncer puis dépassser,enfin se rabattre par l'exterieur :total 7à 8 km.Certains régiments de la Lourde
(cuirassiers) ont chargé trois fois.....


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Message Publié : 21 Fév 2013 16:17 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 19 Sep 2010 18:01
Message(s) : 16
Bonjour,

Interessant sujet et intéressants exemples...
Voici quelques informations et références concernant le XVIIIe siècle. Il est évident que, comme cela se révèle au fil des interventions ci-dessus, il faut distinguer entre les déplacements des armées dans leur ensemble, et les déplacements de la cavalerie seule pour des opérations en particulier : raids à longue distance, charge de cavalerie dans une bataille...

Lorsqu’une armée, cavalerie et infanterie combinées, avait à parcourir pendant une campagne militaire une distance nécessitant plusieurs jours de marche, on pouvait compter sur une distance moyenne parcourue, par jour, de 20 km. C'était déjà un rythme soutenu. Le général Colin cite l'exemple du roi de Prusse Frédéric II pendant la guerre de Sept Ans : durant la campagne de 1757, jusqu’à la bataille de Rossbach (5 nov. 1757), privilégiant l'offensive, il fait exécuter à son armée de grands mouvements d’une province à l’autre, à une vitesse moyenne de 20 km par jour, qu’il maintient pendant deux à quatre semaines (Général Colin, Les transformations de la guerre (1911), réédition de 1989, Paris, Economica, p. 143).

Mais, pour ce qui est des marches d'armées, les vitesses moins soutenues, de l'ordre de 14 à 19 km par jour, étaient fréquentes.
A l'inverse, selon Roland Mousnier, dans les cas graves, sous Louis XIV, l’infanterie était capable de marcher 50 à 60 km par jour, cinq jours de suite. (Roland Mousnier, Les institutions de la France sous la monarchie absolue, Paris, PUF, 1990 [1ère éd. 1974], t. I, p. 531-533, chap. sur les vitesses de circulation en général).

Les régiments qui marchaient pour aller rejoindre le théâtre de la guerre faisaient des étapes quotidiennes comprises entre 12 et 30 km.

Concernant les évolutions dans la vitesse et les distances parcourues : Bernhard Kroener estime que, entre le début du XVIIe siècle et 1775, la performance quotidienne d’une armée combinée n’augmenta que d’une lieue, soit environ 4,5 km. (Source : André Corvisier (dir.), Dictionnaire d’art et d’histoire militaires, Paris, PUF, 1988, art. « Routes et étapes »).

Quand on se représente les choses, il faut tenir compte du fait que les armées se déplacent "avec armes et bagages", et que cela doit être pris en compte pour apprécier les performances et moyennes des chevaux et des hommes à leur juste valeur ; il faut compter avec les vallonnements du terrain, et avec le fait que les chemins de l'époque ne sont pas forcément bons, loin s'en faut, tout dépend de la météo ; il faut compter avec les risques de harcèlement de l'armée par les ennemis...

Enfin, pour l'anecdote, on trouve dans les papiers du comte de Beausobre, colonel de hussards de 1743 à 1756, une intéressante évaluation du temps de parcours comparé des distances pour les chevaux de la cavalerie de ligne et pour ceux de la cavalerie légère (plus petits). Source : Archives cantonales vaudoises (Suisse), fonds P Nelty de Beausobre, n° 53, ancien classement, une demi-page (sans date) dans une enveloppe contenant les n° 51 à 62. Copie :
« Un cheval d’hussard fait 100 toises en 240 pas.
Un cheval de cavalier fait 100 toises en 200 pas d’escadron.
100 toises en 60 galops……………….cavalier (en 45 secondes)
100 toises en 79 petits galops…………hussard
100 toises en 62 grands galops………..id. » Le nombre de secondes n'est pas indiqué pour les chevaux de hussards.
(Une toise faisait environ 1,94 m.)
Je cite cet extrait dans mon livre : La petite guerre au XVIIIe siècle (Economica, 2010), p. 215, note 36 (à propos des chevaux les plus appropriés pour les raids de longue distance).

S. Picaud-Monnerat


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Message Publié : 01 Mars 2013 13:00 
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Jules Michelet
Jules Michelet
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Inscription : 15 Mai 2005 12:40
Message(s) : 3418
La Saussaye a écrit :
Du coup, la vitesse de progression en campagne d'une cavalerie à l'européenne dans les années, disons pour simplifier 1700 à 1914, ne doit pas nécessairement être spectaculaire comparée à celle des fantassins qu'elle accompagne. Si elle progresse à 40 km/jour quand les troufions en font 20, le corps de bataille sera désarticulé en trois jours !

Pourtant, pour rejoindre Austerlitz les grognards de Napoléon Ier ont été jusqu'à parcourir 40km/jour (il est vrai que le parcous de Boulogne pour rejoindre Austerlitz a été exceptionnel). La cavalerie devait donc parcourir des distances supérieures à celles des fantassins, mais la différence ne devait pas être énorme.

Par contre, les cavaliers des steppes (huns, türks, mongols, etc) parcouraient ils plus de distance ?

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Message Publié : 01 Mars 2013 13:20 
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Polybe
Polybe

Inscription : 01 Mars 2013 11:49
Message(s) : 81
A propos des allures et vitesse de charge de la cavalerie fançaise au XVIIIe siècle.

Le trot est l'allure qui permet de parcourir rapidement les plus grandes distances avec le moins de dépense du cheval à la différence du galop. Le chef d'escadron Machard dans son ouvrage intitulé: Le cheval, allures et vitesse écrit: « Une fois lancée dans une foulée le pied du trotteur se pose où il peut. S'il rencontre un trou, l'autre pied ne peut venir à son aide qu'en supprimant la projection suivante c'est à dire en arrêtant toute la masse…Aussi touts les chevaux tendent-ils à galoper dans les terrains lourds et raboteux. » Pour Gay de Vernon au trot le cheval parcours environ 100 à 110 toises par minutes (220mètres) et dans l'allure au galop la vitesse est d'environ 160 à 170 toises par minute (320 mètres).
Du Teil dans son ouvrage De l'usage de l'artillerie nouvelle dans la guerre de campagne, publié en 1778, rapporte un extrait des épreuves faites à Strasbourg pour mesurer la vitesse que parcours de la cavalerie aux différentes allures. Épreuves faites dans le but de donner aux artilleurs des pièces de campagnes des éléments d'appréciations sur la vitesse de progression de la cavalerie pour leurs permettre d'ajuster leurs tirs. Ces épreuves ont été exécutées sur un très beau terrain nous dit-il et plusieurs fois réitérées pour obtenir des résultats exacts. La distance parcourue qui sert de mesure est de 200 toises soit environ 400 mètres; au pas la cavalerie met 4 minutes 30 secondes, au trot 2 minutes 03 secondes et au galop 1 minute.
Les différentes allures ne seront officiellement règlementées qu'à partir de l'ordonnance du 1er mai 1777. En colonne ou en bataille la cavalerie doit parcourir 55 toises par minute (107m), au trot 110 toises (214m), enfin au galop elle doit être de 150 toises par minute (292m), pour cette dernière allure les essais fait à cette période donnent plutôt une distance de 200 toises (390m) par minute.

SHAT : 1M 1703 - Mémoires techniques sur l’infanterie 1740-1749
De la difficulté des chemins et des haltes nécessaires.
Le fantassin chargé emploiera communément une heure et demie a faire une lieue dans les chemins ordinaires (soit 4 à 6 km par heure).
Le Cavalier fait au pas de son cheval communément une lieue par heure dans les chemins ordinaires.
Le nombre et la durée des haltes nécessaires pour rafraichir et reposer les troupes se proportionnent
sur la longueur du trajet que l’armée doit faire sur la la qualité des chemins, et sur l’étendue que chaque colonne tient en marchant.
Une armée fait ordinairement une petite halte au tiers du chemin pour rassembler les traineurs, la grande halte à moitié chemin, une 3e halte à la vuë du camp pour y entrer en bon ordre.
J’estimerai le tout par les calculs suivants. Calcul des haltes nécessaires à la cavalerie marchant par 2 par 4.
Je compterai les haltes sur l’un et l’autre feront et le trajet également par ce que la cavalerie peut doubler le pas pour éviter de s’allonger trop en marchant.
Pour une brigade 1 demie heure par 4 lieues, 1 heure par 5, 1 heure 1/2 par 6 et 7, 2 par 8 et 9.
Pour 2 et 3 brigades une heure par 4 lieues, 1 heure et demie par 5, 2 heures par 6 et 7, 2 heures 1/2 par 8 et 9.
Pour 4 et 5 brigades 1 heure 1/2 par 4 lieues, 2 par 5, 2 1/2 par 6 et 7, 3 par 8 et 9.

L'armée marche ordinairement du soleil levant au soleil couchant. Avec au maximum 14 heures pour la durée des plus grandes marches d’été et seulement 8 heures de marche durant l’hiver. La distance parcourue dépend de l'état des chemins, des conditions météorologiques, de l'état des troupes. Quand on lit les relations de l'époques les marches de nuit à partir de minuit sont relativement fréquentes et ce même en hiver ! Même si les campagnes militaires sont réputées s'arrêter de novembre à mai.
L'armée du XVIIIe siècle se déplace en bloc, le système divisionnaire n'existe pas, la cavalerie est un élément de protection des colonnes de l'infanterie, de l'artillerie des équipages ...


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Message Publié : 08 Mars 2013 17:15 
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Salluste
Salluste

Inscription : 23 Fév 2009 9:16
Message(s) : 239
Elgor a écrit :
La remonte, bien souvent était faite avec les chevaux du cru ! Par exemple la campagne de 1806 - 1807, commencée avec des chevaux nationaux voire issus des haras impériaux, s'est poursuivie avec des chevaux prussiens voire polonais ! Lors de la célèbre charge de la réserve générale de cavalerie à Eylau, sur les 10 000 chevaux qui ont chargé, seule une petite minorité provenait de France.

Et c'est lié à la tactique de Napoléon, basée sur la vitesse ! Si les marches forcées n'épargnaient pas les hommes, elles n'épargnaient pas non plus les chevaux ! Durant ces campagnes, les marches de 60 kms et plus devaient être la norme, et bien souvent, en plus, il fallait se battre ! On comprend pourquoi, les charges se faisaient au grand trot, plutôt qu'au galop


Non les étapes de 60 km ,ne sont pas la norme, mais l'exception; Mes calculs sur le sujet me font dire qu'une troupe marche à une vitesse de 3,5 km par heure pour les unités d'infanterie, rarement plus, parce qu'une masse de 800 hommes ça marche moins vite qu'un homme seul. et là on parle d'un seul bataillon.

Pour marcher 24 km, ce qui est déjà beaucoup prendra 8 heures de marche « pure » à vos troupes. En réalité cela leur prendra plus de temps, parce que lors des marches on fait des pauses de 5 mn par heure, pour boire, resserrer les rangs, réfléchir à la direction à prendre, et une halte plus longue toutes les deux heures. Il y a aussi une halte prévue de une heure aux deux-tiers de la distance de marche prévue pour la journée, parfois une au tiers de la distance et une avant d’entrer au cantonnement, pour y entrer en ordre et pas en troupeau.
les soldats qui font 24 km par jour le font donc en marchant pendant une longue journée de 10 à 12h de marche au minimum, compte non tenu cette fois des ralentissements, des ponts à franchir, etc. En fait, cela représente même, d’après Lewal, 12 h à 14h de marche…
Il faut aussi se souvenir de l'encombrement que cela représente... 30 000 hommes cela s'étale sur 17 km de route ! (Gal Lewal études de guerre)


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Message Publié : 08 Mars 2013 17:17 
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Salluste
Salluste

Inscription : 23 Fév 2009 9:16
Message(s) : 239
Aigle a écrit :
Je cherche à connaître la vitesse de déplacement des unités de cavalerie en dehors du champ de bataille : en une journée de marche quelle pouvait être la distance parcourue, sachant que les chevaux ne devaient pas galoper mais simplement trotter ou aller pas, qu'en outre il fallait les reposer, les nourrir, les panser, etc ...

est il possible de dire qu'une unité de cavalerie devait bouger de l'ordre de 8 à 10 heures par jour ??? à raison de 5ou 6 Km/h soit de 40 à 60 Km par jour ? este-ce vraisemblable ?

autres questions : y a-t-il eu des évolutions historiques selon les périodes en raison d'une plus ou moins grande maitrise de la science hippique ? certaines armées étaient elles meilleurs que d'autres (j'ai lu p ex que la cavalerie autrichienne était excellente : allait elle plus vite ?) ?

En août 1914 le corps de cavalerie Sordet aurait été épuisé en 15 jours : quelles distances avait il parcouru avant de s'épuiser ???

Merci d'avance de vos éclairages


J'ai trouvéé commee vitesse 4,5 km par heure, pour de la cavalerie sans train d'artillerie attaché, sinon, c'est comme de l'infanterie, 3,5 km par heure.


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