Cela confirme donc ce que j'avais écrit, Merci pour l'état des pertes selon les 2 auteurs.
Si l'on prend Naulet, il estime comme vous le dîtes à une vingtaine de milliers pour l'armée française (dont une large majorité de bléssés) et à environ 37 000 pour les russes selon Davidov et 28 000 selon le major Both. Ne prenons pas en compte les chiffres des 2 camps qui sont toujours exagérés.
Pigeard ne donne pas de chiffre mais indique les différences entre les sources, difficile donc d'estimer.
Mais ce que l'on peut retenir de ces 2 auteurs ce sont des pertes plus lourdes pour les russes.
Drouet Cyril a écrit :
Bennigsen reconnut avoir perdu 12 000 tués et 7 900 blessés, dont 9 généraux. Curieusement, le nombre de blessés aurait été inférieur à celui des tués, ce qui est peu probable. Davidov estima les pertes de son armée à la moitié des combattants, soit 37 000 hommes, sans préciser combien étaient tués et blessés. »
Drouet Cyril a écrit :
D’après le major Both (Eylau, 27), « l’armée russe perdit 7 000 morts, 5 000 hommes blessés dangereusement restèrent sur le champ de bataille ; 14 900 furent transportés à Königsberg, dont la plupart moururent par la suite du froid qu’il faisait. Il y eut 9 généraux blessés et 6 pièces de canon tout à fait démontées. Les Prussiens perdirent 900 hommes morts ou blessés et un seul canon démonté. » Le Journal des opérations du 4e corps indique également la prise de 16 drapeaux, 24 canons, beaucoup de caissons."
CNE503 a écrit :
Pour Pigeard, non je ne l'ai pas sous la main. J'ai tout simplement pris les chiffres de wikipedia (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Eylau) qui cite Pigeard et son Dictionnaire des batailles de Napoléon (note 2) et qui établit 5 130 morts, 24 373 blessés et 1 152 prisonniers.
Les chiffres du Bulletin apparemment repris par Roguet sont faux - ils le sont toujours - on peut donc estimer que les 1 900 tués et 5 700 blessés sont grossièrement sous-estimés.
Les chiffres de Roguet sont sans doute faux mais pourquoi donner foi à ceux de von Lettow qui s'appui sur une note non datée...
C'est toujours le même problème concernant les pertes avec wikipédia, il y a la source mais dès qu'on regarde de plus près... J'ai surtout l'impression que certain les indiquent avec une volonté de grossir ou diminuer selon le camp.
CNE503 a écrit :
Je suis prêt à suivre Naulet et sa vingtaine de milliers de tués, de blessés et de disparus, si ça permet d'éviter de bloquer sur ce qui n'est qu'un point mineur du débat...
C'est loin d'être un point mineur justement. Puisque comme vous l'avez rappelé aucune conséquence stratégique n'est survenu lors de cette bataille et que la conservation du champs de bataille est un mauvais indicateur, seules les pertes peuvent nous dire qui est ressorti vainqueur et c'est d'ailleurs le but que c'était donné les russes à savoir "provoquer le plus de pertes possible". Et là l'avantage est côté français.
CNE503 a écrit :
Je ne me focaliserais pas plus sur la tempête de neige malchanceuse : pour vous, c'est la preuve que sans ça l'Empereur aurait écrasé son adversaire. Soit. Pour moi, c'est la preuve qu'il a dû faire face à des éléments imprévus qui l'ont empêché d'emporter la bataille.
Je m'étais peut être mal exprimé mais je vous rejoins complètement. Même sans je ne pense pas qu'il aurait écrasé bennigsen.
CNE503 a écrit :
Mise à part que c'est une bataille rangée de grand style où l'Empereur commande en personne, Eylau ressemble beaucoup à une bataille comme celle de Golymin (26 décembre 1806) : la Grande Armée essaie à tout prix d'accrocher l'ennemi, y arrive dans des conditions dégradées, désorganisée par une poursuite difficile, l'engage, lui inflige des pertes et s'en fait infliger, mais échoue à la fixer et à la détruire.
Bref, elle échoue à son objectif stratégique. Echouer, c'est vivre un échec. Eylau est un échec.
Oui d'un côté je vous rejoins mais lorsque bennigsen a été informé des manoeuvres de l'Empereur, ce dernier n'avait plus beaucoup de chance de réaliser son objectif stratégique. Dès lors on se retrouve en face de 2 camps ayant des objectifs très différents et quasi-impossible a atteindre pour les français et très subjectifs pour les russes ("infliger les plus de pertes possible").
CNE503 a écrit :
Pour le contexte plus général :
- oui, la tentative d'offensive russe de fin janvier 1807 menace de finir en désastre. Sans son retrait précipité, Bennigsen aurait été tourné et obligé à combattre à front renversé, sans possibilité de retraite. Son armée aurait été détruite. Mais ça ne s'est pas passé comme ça.
- une fois que le général russe a perçu la menace, il réagit avec promptitude et s'extirpe du piège qui menace. Eylau n'est même pas une bataille qui lui est imposée, il l'accepte librement
Oui je suis d'accord.
CNE503 a écrit :
Napoléon a la journée en mains jusqu'à la catastrophe du 7e Corps. Je ne sais pas si cela aurait suffi à lui assurer une grande victoire, mais il aurait sans doute assuré sa suprématie sur le champ de bataille de manière plus nette. Avec la disparition du corps d'Augereau, il en est réduit à des expédients qui soulignent bien à quel point il frôle la catastrophe : son centre enfoncé, c'en est fini. Alors qu'au début de la journée, son objectif est de détruire l'armée adverse, à partir de ce moment-là, c'est essentiellement d'avoir encore une armée en état de combattre au soir qui le préoccupe. L'arrivée de Lestocq menace, heureusement rapidement compensée par celle de Ney. On ne peut considérer, dans ce contexte, Eylau comme une victoire. C'est un échec stratégique - l'armée russe n'est pas détruite - et tactique - compte tenu de l'état de l'armée au soir du 8 février.
Oui d'accord pour le début mais l'on en revient toujours aux conséquences tactiques. Et la on n'est pas à Malplaquet. Compte tenu de l'état de l'armée au soir du 8 février l'armée russe est encore plus mal en point que l'armée française sinon pourquoi bennigsen aurait-il donc laissé le champs de bataille aux français ? Imaginer la gloire qu'aurait eu bennigsen s'il avait fait reculer l'Empereur. C'est bien qu'il n'avait plus le choix...