Concernant les pertes (avec une petite explication de la provenance de vos chiffres) :
"Pertes françaises : de 1 500 à 3 000 tués et 4 300 à 7 000 blessés, selon les sources. Roguet indique 1 900 tués et 5 700 blessés ; il ajoute que tous les morts furent enterrés dans la journée du 10 février. Enfin, d'après une note de Berthier, sans date et citée par von Lettow (IV/112), les pertes françaises se seraient élevées à 29 634 hommes, dont 237 officiers et 4 893 hommes tués, 784 officiers et 23 589 hommes blessés et 1 152 prisonniers. Bennigsen indique également 5 aigles prises, dont celle du 44e. Le 7e corps d'Augereau à lui seul aura 929 tués et 4 271 blessés.
Pertes russes : Dans ses Mémoires, Bennigsen (T.1 p. 224) indique " 9 000 hommes de tués et 7 000 hommes de blessés ; dans ce nombre 700 officiers et 9 généraux blessés". D'après le major Both (Eylau, 27) "l'armée russe perdit 7 000 morts ; 5 000 hommes blessés dangereusement restèrent sur le champ de bataille ; 14 900 furent transportés à Könisgberg, dont la plupart moururent par suite du froid qu'il faisait. Il y eut 9 généraux blessés et 6 pièces de canon tou à fait démontées. Les Prussiens perdirant 900 hommes ou blessés et un seul canon démonté". Le Journal des opérations du 4e corps indique également la prise de 16 drapeaux, 24 canons, beaucoup de caissons."
Comme je le pense, les pertes russes furent plus sensibles que celles des français.
CNE503 a écrit :
Napoléon décide alors de contre-attaquer le 1er février, espérant couper Bennigsen de sa ligne d'opérations vers Königsberg. Mais l'armée russe lui échappe, comme à Pultusk, et il ne la rencontre que parce qu'elle décide de combattre le 7 février. A ce moment de la campagne, le but de Bennigsen est simple : réussir à se replier dans la profondeur, sous la sécurité des murs de Königsberg, et infliger le plus de pertes possibles à l'armée française.
Conclusion : échec stratégique complet du mouvement offensif, l'armée russe s'échappe grâce à la prise d'un courrier qui l'informe de la manœuvre de l'Empereur, repli sur Königsberg avec très lourdes pertes.
La bataille d'Eylau s'inscrit dans ce contexte, il y a donc un statu quo sans conséquence stratégique pour les 2 armées.
CNE503 a écrit :
Objectivement, les Français ont échoué dans leurs projets, les Russes non (enfin, le 31 janvier si, le 8 février non). Quant aux pertes, l'armée française est sur les rotules, c'est une évidence - et c'est d'ailleurs significatif, car même après Wagram qui est pourtant une bataille très disputée, elle réussira à organiser la poursuite jusqu'à Znaim.
Avec un objectif aussi "fumeux" que "provoquer le plus de perte à l'ennemi possible" on ne peut jamais être vraiment perdant sauf catastrophe. Alors oui à l'époque des Ulm, Austerlitz et Iéna ça change mais de là à parler de défaite...
Il ne faut pas oublier que les conditions météorologiques, le terrain et les réserves disponibles n'ont rien à voir entre Eylau et Wagram.
CNE503 a écrit :
Pour les commentaires du Bulletin, c'est une oeuvre de propagande, comme depuis le début, mais Napoléon a recours à des ficelles qu'il n'avait jamais utilisées jusque là. Cela prouve bien qu'une telle "victoire" l'embarrasse
Oui c'est la première fois qu'il ne remporte pas une victoire complète, l'Empereur en est bien conscient mais il me semble qu'après la campagne de russie il a bien admis l'état des choses, pas à Eylau puisqu'il était vainqueur.
CNE503 a écrit :
Les chancelleries européennes en font des gorges chaudes, mais pas parce que Bennigsen clame la victoire - l'ont-elles fait après Austerlitz alors que Koutousov osait se proclamer vainqueur ? - parce que le doute est là tant la bataille est meurtrière, tant l'armée française est affaiblie et tant les signes ne sont pas en faveur de l'Empereur.
Les chancelleries se raccrochent à chaque signe défavorables à la France après des années de désastres. Alors oui de chaque côté on exagère, la vérité se trouve souvent au milieu.