Merci Jadis pour ce conseil. Je m'en vais donc compléter le message en ce sens, ayant oublié que ce forum est dédié à l'histoire militaire dont les amateurs ne sont peut-être pas informés des formes parfois surprenantes qu'elle peut revêtir.
La Fédération Française de Jeu d'Histoire (qui va certainement changer de titre pour être plus significatif) a pour vocation de réunir dans une structure nationale les associations et individus isolés amateurs de jeu d'histoire, comprenez "jeu de stratégie militaire" ou encore "simulation militaire historique".
Le jeu d'histoire donc est une immense variété de systèmes de simulation non informatiques (mais parfois assistés par ordinateur) de la guerre sur table. Si vous n'êtes pas familier de ce loisir, sachez qu'il se divise en deux types : 1° avec figurines de 6 à 28mm de hauteur dans la grande majorité des cas (1/300e à 1/60e) mais parfois plus, sur terrains modélisés ; 2° avec cartes papier et pions de carton.
Très généralement les amateurs de ce loisir sont aussi des connaisseurs en science militaire, et par voie de conséquence de tout ce qui touche de près ou de loin ce domaine. Ceux d'entre eux qui sont figurinistes sont également amateurs de modélisme tant pour reconstituer des armées de figurines en métal, plastique, résine, etc. avec ou sans engins (selon l'époque) respectant scrupuleusement l'ordonnance et reconstituant des terrains en trois dimensions sur lesquels évolueront leurs "troupes".
Les jeux sont appelés "systèmes car ils s'articulent autour d'un "moteur", base de la règle qui appartient de près ou de loin a une famille de mécanismes reproduisant avec plus ou moins de réalisme les capacités des forces et leur interaction entre elles. Autour du moteur viennent s'ajouter des "modules", ensembles de mécanismes destinés à affiner certains aspects du système. Le tout est utilisable par les joueurs sous forme de "règle du jeu". Plus le système est réaliste moins il est jouable. La jouabilité est l'aptitude du système à restituer la réalité des opérations avec souplesse et simplicité. Chaque système est donc un compromis entre jouabilité et réalisme en fonction de l'opinion de son concepteur. Opinion qu'il s'est formée après avoir abondamment étudié les sciences militaires, en particulier l'histoire.
Il n'y a pas de hasard dans ces jeux. Ou du moins pas de hasard absolu. Par exemple pour déterminer le résultat d'un combat on utilisera une table de probabilités prenant en compte un nombre et des types variables de facteurs. Ils se traduiront par un éventail de possibilités. Le jet d'un dé permettra de choisir un résultat parmi l'ensemble de ces possibilités, laissant une petite part d'aléatoire, bienvenue pour laisser planer un doute sur l'issue. On emploie en fonction de l'éventail de possibilités à retituer des dés à 4, 5, 6, 8, 10, 12, 16, 20, 30, 100 faces et parfois aussi des dés spécialement conçus pour le système.
Il existe des jeux sur les 3 dimensions (terrestre, navale et aérienne), sur toutes les époques (des débuts de l'Histoire à nos jours) et sur tous les échelons (l'échelon étant la plus petite unité de jeu, du soldat à l'armée).
Nous envisageons donc (et j'insiste sur "envisageons") de lancer un magazine dédié ayant pour ambition de fournir aux amateurs de science militaire des articles de qualité. Dans l'idéal, chaque grande époque militaire sera présente dans chaque numéro sous forme de plusieurs thématiques dans les trois dimensions de l'espace de combat, de sorte que tout amateur de l'une ou plusieurs des époques trouvera à chaque fois matière à intérêt, qu'il soit plus ou moins joueur, historien ou théoricien. Ces époques ont été découpées en fonction de leur type d'arme dominante (cette typologie comme toutes les typologies pouvant être contestable selon les points de vue) comme suit : Époque du chariot : de 3500 av. JC à 400 ap. JC ; Époque de la cavalerie : de 400 à 1500 ; Époque de la pique et du mousquet : de 1500 à 1700 ; Époque du boulet : de 1700 à 1850 ; Époque de l'obus : de 1850 à 1925 ; Époque du char et de l'avion : de 1925 à 1945 ; Époque de l'hélicoptère et du missile : de 1945 à aujourd'hui.
J'espère en effet que de nombreux passionnés voudront se joindre à nous dans ce projet ambitieux et difficile, participant aussi de la volonté de rénover l'intérêt pour l'Histoire en France, qui semble en avoir grand besoin.
_________________ Sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur.
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