Une frontière peut également être sujette à des discussions ou à des modifications par rapport à ce qu’on conçoit d’habitude. Ce fut par exemple le cas de la zone neutralisée de la Savoie (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_neutralisée_de_Savoie ), qui pouvait être occupée militairement par la Suisse pour sa défense, et qui arrangeait le royaume de Sardaigne face à la Savoie. Mais cette zone est restée après l’entrée de la Savoie dans la France et ce n’est qu’en 1919 qu’il y a eu de grosses discussions à ce sujet.
Cette région, comme dans le pays de Gex, était également une zone franche, c’est à dire que le régime douanier normal n’était pas en vigueur. Dans ce cas, un paysan de France pouvait par exemple vendre en Suisse sans devoir payer les droits de douane. Cela indique un autre type de perméabilité de la frontière.
Toujours dans la région, l’aéroport de Genève se situe à la frontière franco-suisse, si bien que lorsqu’il a fallut agrandir sa piste, en 1948, celle-ci devait empiéter sur le territoire français. Il y a donc eu une convention entre les deux pays pour que cela se fasse (je ne connais pas l’arrangement, mais vous pouvez consulter cet article :
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... m_3_1_1350).
Quant à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, il appartient aux deux pays, mais se situe intégralement sur territoire français. Les douanes suisses en contrôlent une petite partie et une route le relie à la Suisse. A nouveau, la frontière connaît quelques arrangements pratiques.
Enfin, on pourrait parler des ambassades et autres territoires bénéficiant de la protection diplomatique, voire mêmes des zones internationales des aéroports. Il s’agit de mini territoires à l’intérieur d’Etats. Peut-on parler de frontières ?