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Message Publié : 16 Mars 2014 23:34 
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Salluste
Salluste
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Inscription : 23 Mai 2007 13:53
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Localisation : Alba
Bonjour,

J'ai visité le château d'Edimbourg au centre ville, qui jouissait déjà d'une occupation à l'âge de bronze. Ce qui est sûr c'est que le château existait au 14 éme siècle. A 4 km de là, dans la ville d'Edimbourg même, il y a un autre château médiéval "Craigmillar" qui lui date du 15 ème siècle (une très belle pièce très bien conservé). D'autant qu'apparement le chateau d'Edimbourg appartient plutôt aux roi/gouverneur d'Ecosse et l'autre appartenait a une autre famille, sans parler des anglais qui venait faire des raids de soumission dans le coin ..

Je ne comprends pas comment deux places fortes peuvent avoir été construite à 4km de distance l'une de l'autre. Est-ce commun de voir ça ?


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Message Publié : 17 Mars 2014 1:05 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Daisuke a écrit :
Je ne comprends pas comment deux places fortes peuvent avoir été construite à 4km de distance l'une de l'autre. Est-ce commun de voir ça ?


Connaissez-vous le village alsacien d'Husseren-les-Chateaux ? Parfois écrit Husseren les 3 châteaux ? Pourquoi ce nom ? Parce qu'il y a 3 châteaux forts presque cote à cote. Mais, ils appartenaient à la même famille. Il y a plusieurs exemples de châteaux-forts situés à peu de distance les uns des autres.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 17 Mars 2014 7:46 
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Marc Bloch
Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
En Toscane, il y a ce magnifique village italien de San Gimignano je crois :?: , où il y a trois châteaux avec hautes tours dans un mouchoir de poche.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 17 Mars 2014 8:52 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 15 Août 2012 20:56
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Localisation : Suisse
En Suisse il y a Sion, avec 2 places fortes situées à quelques centaines de mètres, les 2 construites par l’Évêque.

Image

Et Bellinzone est dominée par 3 châteaux.

Image

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Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"


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Message Publié : 17 Mars 2014 10:38 
Par contre, à toutes fins utiles si quelqu'un cherche d'autres exemples :mrgreen: , il n'y a pas de château à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme). Le nom vient de la tribu gauloise des Tricastii.


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Message Publié : 17 Mars 2014 10:59 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Pour le fond : une "place forte", un château, sert souvent à une famille à affirmer sa possession d'un endroit. Lorsque la concurrence est importante, on voit de nombreuses familles construire des châteaux-forts. Ils peuvent en définitive avoir une fonction de représentation et une fonction de défense. Dans certains bourgs, ou dans des villes, qui contestent les droits d'une famille, cette famille peut construire plusieurs châteaux pour dire en quelque sorte aux habitants des lieux : "Ici, les maîtres c'est nous!". Çà, c'est la fonction "représentation".

Mais, dans des régions où il y a de la concurrence entre diverses familles, celles-ci vont fortifier des points de défense de leurs territoires pour protéger celui-ci. Il faut se rappeler qu'à l'époque, l'artillerie mécanique envoie des projectiles à moins de 200m. Il faut aussi se rappeler que les troupes se déplacent à pied : 4km, c'est au mieux une demi-heure de marche. Parfois une heure.

Ainsi, certaines régions vont se couvrir de châteaux, c'est le cas de l'Alsace où chaque contrefort des Vosges possède ses ruines. Et parfois, des châteaux ayant appartenu à des familles différentes sont très proches. Chacun d'eux étant une sentinelle qui surveille et contrôle l'entrée du territoire.

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Message Publié : 17 Mars 2014 11:08 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
Message(s) : 7445
Localisation : Montrouge
San Gimignano, que je connais, passe plutôt comme l'exemple d'une rivalité entre grandes familles, chacune s'efforçant pour le prestige de bâtir le plus haut possible. Il y a eu des dizaines de tours dans l'enceinte de la cité et il en reste 8 ou 9 en bon état de conservation. On observe cette rivalité de familles par la construction dans plusieurs villes italiennes.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 17 Mars 2014 14:33 
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Salluste
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Inscription : 23 Mai 2007 13:53
Message(s) : 282
Localisation : Alba
Ok merci pour ces exemples, rien de surprenant donc.


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Message Publié : 17 Mars 2014 18:20 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 21 Déc 2013 23:36
Message(s) : 38
Il y a célèbre 4 chateaux de Lastours dans les Pyrénnés.

Au Japon, une distance de 70km entre Osaka et Himeji, il y a environ 26 chateaux et dont en grande partie en ruine comme chateau de Kakogawa. Il y a rivalité entre les clans pour le controle de la route vers Chateau Osaka. Celui qui controle Chateau Osaka est le maitre de Kinki durant le moyen age Japonais.


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Message Publié : 18 Mars 2014 12:34 
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Salluste
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Inscription : 06 Fév 2014 19:23
Message(s) : 240
A St Vincent les forts, dans les Hautes Alpes, il y a plusieurs ouvrages à peu de distance l'un de l'autre. Mais cela pourrait être dû à la configuration du terrain : occuper plusieurs points de la crête séparant deux vallées.


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Message Publié : 18 Mars 2014 14:58 
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Modérateur Général
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Avec un peu de retard, superbe photo, Adulith !

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 04 Avr 2014 14:03 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 13 Avr 2006 23:08
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Localisation : Haute-Vienne
Dans la vallée de la Dordogne, il y a au moins 5 ou 6 châteaux qui se suivent.

Il ne faut pas oublier qu'un château médiéval est un symbole de pouvoir avant d'être un système de défense: il matérialise le pouvoir féodal.

Dans l'Occitanie médiévale, beaucoup de châtellenies étaient indivisibles, et donc dominés par plusieurs seigneurs à la fois (souvent des branches d'une même famille d'origine ou des familles liés par mariage à ladite famille d'origine). Chacun faisait construire sa tour et son hôtel particulier pour symboliser son pouvoir. On se retrouve avec des Castrum parfois assez étendus qui sont en fait des regroupement de châteaux.


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Message Publié : 04 Avr 2014 17:20 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 30 Juil 2003 21:44
Message(s) : 1678
Localisation : Lorraine
Vous avez cité San Gimignano et ses célèbres tours, dont il reste aujourd'hui une douzaine. On pourrait citer aussi Florence qui ne comptait pas moins de 200 tours.
Pour donner une idée de l'ambiance qui régnait dans ces villes-républiques italiennes, voici un extrait tiré du livre de Jacques Heers "Le clan des Médicis" (Ed; Perrin ; 2008).

Jacques Heers a écrit :
Les combats de rues qui des jours entiers plongeaient la cité dans le vacarme et dans l'effroi ne sont pas souvent étudiés par les historiens d'alors qui jettent un voile pudique sur ces temps de malheur. Ils évoquent en de longs chapitres les campagnes contre Pise ou Arezzo, les sièges interminables de cités gardées par de hautes murailles et les exploits ou les lourdes trahisons des condottieri, mais se tiennent comme en retrait dès qu'il s'agit des combats entre les factions. Bons observateurs pourtant, perspicaces, souvent plongés en personne dans l'action et dans la fournaise, ils n'aiment pas s'y attarder et ne nous donnent que des récits rapides qui, en quelques lignes, font simplement mention des affrontements et des atrocités sans même en ébaucher une vraie description. Certains s'y refusent et ne parlent que de « nouveautés» sans plus.
Ce n'étaient pas, comme on voudrait parfois le faire croire, sursauts d'hommes en colère, mais de vraies batailles rangées entre des guerriers confirmés, sous le commandement de chefs rompus au métier des armes. Florence n'a rien connu de comparable aux émeutes populaires de Paris, aux temps d'Etienne Marcel et de Caboche. Si les foules descendaient dans la rue, c'était seulement pour crier, pour appeler les chefs au combat; on ne les voyait ensuite qu'au soir, l'ennemi vaincu, mettre le feu, piller et massacrer.
Giovanni Villani, qui fut à trois reprises prieur puis maître de la Monnaie, homme des comptes, appliqué à tout chiffrer, écrit que la Florence consulaire comptait quelque 50 groupes familiaux de nobles et de "grands", répartis entre les 4 quartiers qui, tous situés sur la .rive droite de l'Arno, portaient les noms des quatre principales portes de l'enceinte communale. Répartition très inégale: 7 seulement au nord, pour Porta Duomo, 9 a Porta San Pancrazio, 12 à Porta San Pietro et 19 au sud, plus près du fleuve et des ponts, pour Porta Santa Maria, ce que confirme la présence des tours, beaucoup plus nombreuses au sud de la cathédrale, près du Mercato Vecchio, au long de la rue des grands marchands, la Calimala, l'ancien cardo maius, vers l'église de San Martino del Vescovo jusqu'à la Porta Santa Maria. Dans ce secteur demeuraient plusieurs familles qui, très vite, ont tenu le haut du pouvoir et firent davantage parler d'elles. Les premiers récits des guerres entre factions, puis plusieurs chroniques se répétant l'une l'autre situent là les premiers signes d'un conflit armé, né, comme souvent, d'une simple querelle de voisinage.
Dans ces places, rues et ruelles du vieux centre, la ville n'offrait aux regards qu'un ensemble de camps retranchés et fortifiés. Chaque lignage rassemblait ses palais et ses maisons en blocs compacts, les immeubles serrés autour d'une cour intérieure où l'on n'accédait que par des portes étroites ou par des ruelles fermées la nuit par des barrières, vite transformées en barricades dès que sonnait l'alerte. Ces forteresses plantées, agressives, en plein cœur de la cité, ces palais aux hauts murs aveugles et crénelés, les tours, vrais donjons où les familles couraient s'abriter, faisaient de Florence une ville dure, austère, quasi sinistre. La petite cité de San Gimignano garde aujourd'hui une douzaine de ces grosses tours, qui font l'admiration du touriste quelque peu ébahi. Mais peut-on se représenter alors Florence hérissée de quelque 200 tours? C'était ainsi, on les a comptées.
La fortune et la notoriété du clan s'évaluaient encore au nombre de chevaux de combat. L'an 1302, alors que, depuis une vingtaine d'années, les ordonnances de la Commune appelaient à déconsidérer et à affaiblir les « grands », Dino Compagni, magistrat, membre éminent du gouvernement communal, écrit, sans trop s'en indigner, que les Cavalcanti, lignage d'ancienne noblesse, possédaient quelque 60 destriers. Florence, ville de marchands? Mais aussi ville de guerriers avec ses écuries, ses forges et ses ateliers de sellerie; où chaque jour l'on amenait quantité d'avoine et de fourrage.
Aux premiers moments des combats, les attaquants lançaient, à grand fracas, bannières déployées, leur cavalerie jusque sous les fenêtres des ennemis. C'était, disait-on, correre la terra, la terre à conquérir étant la ville; on paradait, on s'affirmait les maîtres et l'on défiait qui se montrait. […]
Les premiers assauts passés, les attaquants ne pouvaient plus rien contre les solides murailles des palais alors que de grosses pierres pleuvaient sur leurs têtes, lancées des hautes tours. Evoquer la ville "à feu et à sang» n'est pas formule de style. Le feu était bien arme de guerre, arme terrible frappant sans discernement le voisinage, riches et pauvres. Et Giovanni Villani, qui ne s'attarde pas volontiers à parler des malheurs de sa ville, réserve un long chapitre à décrire "comment il y eut un nouveau feu à Florence et se brûla une bonne part de la cité".
En 1304, les Donati mirent le feu aux tours et aux maisons des Sassetti puis à celles des Cavalcanti, qui étaient venus à leur secours. Ils préparaient leur poudre, un mélange incendiaire sans doute appris en Orient chez les Grecs de Constantinople, dans un terrain vague, près de l'église d'Ognissanti et la transportaient dans de grosses marmites, où les archers trempaient leurs flèches. Et le chroniqueur, tout de même impressionné, montre l'un des combattants, Simbaldo, fils de Corso Donati, qui en tenait en main "au point de ressembler lui-même à une torche enflammée". Campés sur le Mercato Vecchio, ils tiraient des multitudes de traits d'arbalète vers la grande rue marchande de Calimala, enflammant les échoppes, les ateliers et les entrepôts, si bien que ce feu, que personne ne pouvait maîtriser, s'étendit jusqu'au Ponte Vecchio: près de 2 000 bâtiments furent, en un instant, la proie des flammes. Arme redoutable: "Les Cavalcanti perdirent, ce jour-là, leur courage et leur sang en voyant tout brûler et virent, impuissants, flamber leurs palais, leurs cabanes et les locaux de toutes sortes qui, par les loyers élevés qu'ils pratiquaient du fait de l'exiguïté des lieux, les faisaient riches. Ils se laissèrent chasser de la ville tandis que les voleurs traversaient les feux aux yeux de tous pour dérober. Mais on ne disait rien. Celui qui voyait ses biens emportés n'osait les réclamer à cause du désordre de la cité."
Ce fut, pendant deux siècles, une longue suite de guerres d'une si confondante sauvagerie que l'on a peine à voir cette cité florissante, où tant d'artistes et d'écrivais de talent ont vu le jour et résidé , en proie à de tels excès.


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