cush a écrit :
Elgor a écrit :
La bataille du Jutland, n'est pas une victoire britannique. Tout au plus un match nul. Les pertes anglaises, tant en personnel qu'en bâtiments, sont supérieures aux pertes allemandes.
Une véritable victoire stratégique mais paradoxalement une défaite tactique, on n'a pas souvent d'exemple de ce genre!
Le Jutland est incontestablement une victoire allemande, que les décisions timorées du Kaiser et de la Seekriegsleitung transforment en impasse. Il aurait fallu rééditer la tentative de sortie en haute mer afin de transformer l'essai, avec potentiellement une défaite à la clef. La Hochseeflotte n'a pas tenté l'affaire avant octobre 1918. Et a initié ainsi la Novemberrevolution...
Il est vrai que les pertes allemandes sont loin d'être négligeables, mais après s'être fait barrer le T deux fois, ils s'en sortent quand même extrêmement bien.
Quelques exemples de batailles considérées comme des victoires par les uns qui peuvent l'être par les autres :
- Malplaquet en 1709, considérée comme une victoire des coalisés sur les Français parce que ceux-ci ont évacué en bon ordre, le soir, le champ de bataille et se sont repliés de quelques kilomètres sur de meilleures positions, après avoir infligé des pertes plus de trois fois supérieures à leurs ennemis. En fait, cette bataille sonne le glas des tentatives d'invasion de la France par la coalition avant la campagne de Denain en 1712, et surtout amène au retrait de la Grande-Bretagne du conflit ;
- Eylau en 1807, qui pour les mêmes raisons est considérée comme une victoire française alors même que les Russes sauvent leur armée qui a été à deux doigts de la destruction quelques jours auparavant et infligent aux Français des pertes calamiteuses, à tel point que l'empereur est obligé de suspendre les opérations. Cet avantage stratégique des Russes n'a pas été transformé au niveau diplomatique et a été anéanti par la victoire française, incontestable celle-là, de Friedland ;
- Borodino en 1812, qui m'apparaît être une claire victoire française tactiquement - quoi qu'en célèbrent les Russes - mais qui affaiblit considérablement l'armée française et qui n'atteint pas son objectif proclamé : la destruction de l'armée russe, qui s'échappe une fois de plus ;
- Saint-Privat en 1870, considérée comme une victoire défensive française, mais qui consacre l'encerclement de l'armée de Lorraine dans la place de Metz.
CNE EMB