françoise a écrit :
merci de vos éclairages.
Pour l'Afrique noire, si je me réfère à l'atlas des empires coloniaux de Singaravelou et klein:
-on dénombre 163 602 soldats mobilisés pour 16,5 % de pertes, chiffre qui est, me semble-t-il , très proches des pertes des Français (de métropole)
-17 910 dans l'AEF et 16.5% également de décédés.
-Algérie : 172 800 pour 15% de morts.
Ces chiffres, qui émanent tout de même de chercheurs reconnus, m'ont fait écrire plus hait (pour répondre à Loïc) que l'engagement colonial français a été conséquent en 14-18 sur le front.
Il y a eu une discussion sur les taux de pertes durant la PGM. Cela faisait suite à l'interrogation d'un breton qui avait toujours entendu dire que l'on avait sciemment envoyé des bretons (et les habitants de quelques autres régions) sciemment à la mort. La réalité est plus complexe. De mémoire, on trouve effectivement des catégories plus touchées que d'autres. Premièrement, ce sont les non-ouvriers. Très tôt, on s'est rendu compte que la guerre serait longue et qu'il fallait mettre sur pied une économie de guerre. Donc, les ouvriers, les mineurs, tous ceux qui étaient nécessaires à cet économie de guerre furent retirés du front et envoyés à la mine ou à l'usine. Il me semble d'ailleurs que c'était assez tôt, déjà en 1914. Mais, ce ne furent pas tous les ouvriers puisqu'un certain nombre de femmes complétèrent là où il le fallait. Donc, la mortalité des ouvriers est plus faible puisqu'ils ont participé à la guerre que durant quelques mois, même si ce furent les plus meurtriers, cela a une incidence sur le bilan global.
La catégorie socio-profesionnelle la plus impactée ? En fait, il y en a eu 2. Quand on regarde la mortalité par grades, ceux qui furent le plus touchés furent les officiers de terrains : sous-lieutenants, lieutenants, voire capitaine. Étant souvent à la tête de leurs hommes lors des offensives, exposés en première lignes, ce fut eux qui moururent le plus. Plus une partie des sous-officiers, pour les mêmes raisons. Or, ce furent souvent des officiers, plus ou moins prometteurs sortis des Écoles (Saint-Cyr, Polytechnique, ...), et ce furent un certain nombre d'instituteurs, de jeunes professeurs, nous diront des lettrés.
Dans la réalité, ce fut toute la population masculine française en age de combattre et non-nécessaire à l'industrie de guerre qui fut sacrifiée. Les troupes coloniales en eurent leur part.