Lordblackadder a écrit :
Je ne veux pas être mesquin avec Du Guesclin, mais je pas suis sûr de sa capacité à gagner des batailles classiques en ordre rangée. Il s'est fait souvent ratatiné dans ce genre de confrontations. Il était meilleur dans la "petite guerre" et le harcèlement permanent de l'ennemie.
Du Guesclin pratique-t-il la guerre ou la guerilla ? La question est à mon avis à débattre. Certes, il ne montre pas de capacité tactique extraordinaires en rase campagne, même s'il gagne tout de même Montiel et Pontvallain. En revanche, il commande une troupe régulière et effectue des assauts et des sièges en règles contre les places fortes. Il me semble donc plus juste de dire qu'il mène une guerre avec des objectifs militaires précis avec des moyens très réduits, mais militaires, en évitant d'affronter les concentrations ennemies.
Une guerilla impliquerait plutôt des effectifs qui peuvent se fondre dans la population, et des actions contre l'ennemis là où il est vulnérable : lorsqu'il se déplace, se ravitaille, se repose...
Lawrence d'Arabie, dans sa guerre contre les Ottomans, dit bien qu'il avait jugé inutile de gaspiller ses maigres troupes pour prendre des postes turcs, lorsqu'il s'était assuré que la garnison n'avait aucun contrôle sur le territoire qu'ils étaient censé protéger.
Pierma a écrit :
Or la plupart des guerres récentes - mais on va franchir la limite chronologique - impliquent des organisations armées sans état.
Et l'on peut rajouter : la puissance occupante a alors d'autant plus de mal à se donner des buts de guerre, qu'elle nie farouchement être en guerre !
Pierma a écrit :
En disant cela, je fais l'impasse sur les "guerres oubliées" qui n'impliquent aucune grande puissance, et dont la plupart ont éclaté depuis la fin de la guerre froide, (hors limite chronologique, là aussi, forcément) dont un grand nombre en Afrique : elles se signalent par des organisations armées qui disposent de davantage de moyens - par le trafic, le pillage des ressources minières, etc... - que les états qu'elles vampirisent.
A l'inverse, les guerillas marxiste en Amérique du sud n'ont triomphé que rarement.
Sur l'infographie que j'ai trouvée sur Libération,
ici, je ne vois comme victoire que le Nicaragua avec le Front sandiniste de libération nationale, de 1980 à 1990. Daniel Ortega a repris le pouvoir, démocratiquement cette fois, en 2007. Dans tous les autres Etats, elles n'ont jamais réussi à conquérir un appui suffisant de la population et ont été exterminées, se sont reconverties dans le banditisme ou ont réussi leur transformation en forces politiques démocratiques.