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Message Publié : 31 Jan 2013 15:38 
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Ai-je dis que les Parthes étaient invincibles ? Non. Et cela montre ce que je disais; il n'y a pas de source iranienne écrtie pour cette période. De plus, le récit de Plutarque m'interroge. Il décrit Carrhes en détail sur plusieurs pages alors que c'est une défaite romaine, et là il mentionne tout juste 3 victoires latines sans rien préciser. Avait-il un parti pris pour les romains ou pour les Parthes ?

Avoir les troupes est une chose, encore faut-il un bon général à leur tête pour les manier. Tous les chefs militaires parthes ne valaient sûrement pas Eran Spahbodh Rustaham Suren Pahlav. En plus, pour parler plus "stratégiquement" sait-on combien de cataphractes possédaient les Iraniens à cette époque parce que du moment que les latins comprirent qu'il fallait utiliser des frondeurs ou des archers, les tireurs montés parthes étaient beaucoup moins souverains ?

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Message Publié : 31 Jan 2013 17:22 
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Jean-Pierre Vernant
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Solduros_390 a écrit :
Ai-je dis que les Parthes étaient invincibles ? Non. Et cela montre ce que je disais; il n'y a pas de source iranienne écrtie pour cette période. De plus, le récit de Plutarque m'interroge. Il décrit Carrhes en détail sur plusieurs pages alors que c'est une défaite romaine, et là il mentionne tout juste 3 victoires latines sans rien préciser. Avait-il un parti pris pour les romains ou pour les Parthes ?


Carrhae est le traumatisme par excellence. Auguste ne pouvait en aucun façon en faire abstraction. C'est la raison de sa politique diplomatique vis à vis des Parthes pour laver l'affront et se positionner plus encore en sauveur du monde romain. Cette bataille a laissé des traces dans les mémoires parce qu'une armée y est décimée, mais aussi parce qu'un imperator y a laissé la vie ; un collègue à Pompée et à César, rien que cela... Les auteurs romains ou grecs ne sont pas de simple falsificateur pliant bêtement la réalité pour présenter Rome sous son meilleur jour. Une source iranienne serait bien sûr utile et intéressant à croiser avec ce qu'il nous reste, mais elle apporterait un autre parti pris, laudatif certainement. Avec Plutarque par exemple on a un auteur qui critique très vivement les moeurs d'Antoine et ne lui est donc guère favorable. La teneur de sa défaite n'est donc en rien diminuée. S'il n'y a pas de laïus plus complet sur les victoires de Ventidius c'est peut être parce qu'il n'était pas un personnage aussi considérable qu'Antoine ou Crassus. Il doit d'ailleurs d'effacer rapidement pour que ses succès ne fassent pas trop d'ombre à Antoine selon un processus proche de ce que l'on verra sous l'Empire. On peut aussi dire qu'il y a peut être eu moins de récits d'époque.
En tout cas je voulais simplement montrer que l'armée romaine n'était pas dans un total blocage tactique ce que vous sembliez insinuer.

Solduros_390 a écrit :
Avoir les troupes est une chose, encore faut-il un bon général à leur tête pour les manier. Tous les chefs militaires parthes ne valaient sûrement pas Eran Spahbodh Rustaham Suren Pahlav. En plus, pour parler plus "stratégiquement" sait-on combien de cataphractes possédaient les Iraniens à cette époque parce que du moment que les latins comprirent qu'il fallait utiliser des frondeurs ou des archers, les tireurs montés parthes étaient beaucoup moins souverains ?


Et c'est la même chose du coté romain... Crassus n'a jamais été un stratège brillant de la qualité d'un Pompée ou d'un César. Antoine lui-même n'a jamais eu le talent de son maître à penser. C'est pour cette raison que je m'interrogeais sur la campagne que César projetait en Orient. La partie n'aurait certainement pas été aussi simple face à lui pour les Parthes.
Sur les questions de chiffres je n'en sais rien, mais ce que je peux dire c'est que la cavalerie très lourde n'est qu'un élément tactique et pas une fin en soit. Les archers de cavalerie sont beaucoup plus difficiles à gérer.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 01 Fév 2013 17:21 
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Solduros_390 a écrit :
Pour répondre à la première question, je dirais que l'empire séleucide possédait la meilleure armée de l'Antiquité (exceptée la Chine). Sa variété et sa puissance faisait sa force. Les Séleucides pouvaient aligner des phalangites d'élite, des fantassins lourds, des fantassins légers, des archers orientaux ou crétois, de la cavalerie légère de l'âgema, des hétaires, des cataphractes et même des éléphants. Sur le papier, personne ne peut rivaliser avec ça.


Puisque vous mentionnez les archers crétois si "fameux", je nuancerais votre papier en citant Y. Le Bohec à propos, certes, de l'armée romaine :

"Les Crétois servaient comme archers, les Baléares comme frondeurs ; ils côtoyaient des fantassins numides et gaulois. Leur valeur au combat a été discutée: excellente pour les uns, elle aurait été très médiocres pour les autres. C'est un faux débat, car tout dépendait du commandant et des missions à accomplir. César savait motiver ses hommes, qu'elle qu'ait été la place qu'ils occupaient, et il devinait qu'il ne fallait pas demander à des Gaulois de montrer trop d'héroïsme au service de Rome."
Y. LE BOHEC, Rome et les Provinces de l'Europe occidentale jusqu'à la fin du Principat. Conquêtes et stratégies, Editions du Temps, Pornic, 2009, pp. 34-35.

Cette remarque s'applique à toutes les armées de l'Antiquité, me semble-t-il. D'ailleurs elle insiste sur ce que disait Pédro : la valeur d'une armée ne tient pas exclusivement et même spécifiquement à ses composantes ; c'est plus du côté du chef qu'il faut regarder. Hannibal illustre parfaitement cet exemple : qui d'autre aurait pu mener une armée aussi "explosive" (un vrai cocktail en l'occurrence !) à accomplir des exploits aussi impressionnants ? Peu de généraux carthaginois si l'on prend la pensée de Magon (foncer sur Rome...) ou des défaites comme celle sur le Métaure.

Par ailleurs, j'ai cru voir ressurgir au fil des contributions la bonne vieille histoire des Gaulois : "divisés, ils ont été vaincus ; s'ils avaient été unis, rien n'aurait pu en venir à bout". On se demande jusqu'à quand ces déformations héritées de la IIIème République vont subsister et traîner dans les mémoires...

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Il n'y a pas de littérature sans liberté politique

Memoriam quoque ipsam cum voce perdidissemus, si tam in nostra potestate esset oblivisci quam tacere


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Message Publié : 01 Fév 2013 17:30 
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Arcadius a écrit :
Par ailleurs, j'ai cru voir ressurgir au fil des contributions la bonne vieille histoire des Gaulois : "divisés, ils ont été vaincus ; s'ils avaient été unis, rien n'aurait pu en venir à bout". On se demande jusqu'à quand ces déformations héritées de la IIIème République vont subsister et traîner dans les mémoires...


Sans parler de l'opposition diamétrale Romains contre Gaulois... comme si tous les Romains étaient d'accord avec César et tous les Gaulois dans le "parti" de la défense "nationale" (puisqu'on est dans la thématique).

La question du chef est en effet très centrale ; on le remarque bien dans César au moment où ses troupes commencent à craindre la confrontation avec Arioviste et ses Germains ; il fait fonctionner d'abord leur fibre "patriotique" puis vuet s'exposer seul, avec ses braves légionnaires de la VIe légion si je ne m'abuse. Il savait qu'en attisant ces quelques braises cela enflammerait l'honneur versatile de ses combattants et qu'ils mettraient un point d'honneur à donner le meilleur d'eux-mêmes. De plus, comme beaucoup de généraux et empereurs romains, il n'hésitait pas à donner de sa personne ce qui a toujours été très bien vu des troupes.

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Message Publié : 02 Fév 2013 14:02 
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[quote="Arcadius]Par ailleurs, j'ai cru voir ressurgir au fil des contributions la bonne vieille histoire des Gaulois : "divisés, ils ont été vaincus ; s'ils avaient été unis, rien n'aurait pu en venir à bout". On se demande jusqu'à quand ces déformations héritées de la IIIème République vont subsister et traîner dans les mémoires...[/quote]

Des déformations ? Donc quand les Helvètes passèrent en France d'aujourd'hui, les Eduens n'appelèrent pas César et ne l'aidèrent pas. Ils ne lui "prêtèrent" pas de cavaliers jusqu'à ce qu'ils changent d'avis en rejoignant Vercingétroix. Et même à ce moment là, tous les peuples de la Gaule n'étaient pas derrière l'Arverne. Autre exemple encore plus significatif: Diviciacos, druide éduen, animait le parti pro-romain, mais il ne faisait pas l'unanimité dans son peuple. Comment voulez-vous que toutes les tribus gauloises s'unissent quand on voit ça.

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Message Publié : 02 Fév 2013 14:31 
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Solduros_390 a écrit :
Des déformations ? Donc quand les Helvètes passèrent en France d'aujourd'hui, les Eduens n'appelèrent pas César et ne l'aidèrent pas. Ils ne lui "prêtèrent" pas de cavaliers jusqu'à ce qu'ils changent d'avis en rejoignant Vercingétroix. Et même à ce moment là, tous les peuples de la Gaule n'étaient pas derrière l'Arverne. Autre exemple encore plus significatif: Diviciacos, druide éduen, animait le parti pro-romain, mais il ne faisait pas l'unanimité dans son peuple. Comment voulez-vous que toutes les tribus gauloises s'unissent quand on voit ça.


Oh oui, ces méchants traîtres à la Nation gauloise! Vous devriez peut être aller lire deux ou trois livres récents sur le sujet...

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Message Publié : 03 Fév 2013 13:56 
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Par exemple Les Gaulois en guerre d'Alain Deyber ? Et cela ne change rien au fait que les Gaulois n'étaient pas unifiés face à l'invasion romaine.

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Message Publié : 03 Fév 2013 14:11 
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Ni les Romains d'ailleurs, à moins que vous arriviez à nous prouvez que le Sénat était tout à fait favorable à l'expédition de César et que toutes les forces du monde romain ont été dirigée contre la Gaule.

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Message Publié : 03 Fév 2013 14:25 
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Je n'ai jamais dit que les tous les Romains étaient derrière César. Mais en tout cas, l'armée de César était unie sous l'autorité de son chef et il n'y eut pas de sédition contre lui.

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Message Publié : 03 Fév 2013 14:50 
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Solduros_390 a écrit :
Je n'ai jamais dit que les tous les Romains étaient derrière César. Mais en tout cas, l'armée de César était unie sous l'autorité de son chef et il n'y eut pas de sédition contre lui.


En ce cas il est assez inutile d'arguer de la division des Gaulois dans leur guerre contre l'envahisseur qui ne fut certainement pas que tel dans l'esprit des contemporains. La Gaule n'est pas un ensemble politique cohérent et certains peuples puissant veulent se tailler des sphères de dominations sur d'autres moins important. Les Romains ne sont qu'un acteur de plus dans ce schéma où les Germains s'étaient également invité. Les cas de guerres mettant aux prises l'entièreté des forces d'un ensemble politique et géographique dans l'Antiquité est plutôt rare. Au delà je ne vois pas bien, stratégiquement parlant ce que l'entièreté de la Gaule unie aurait pu apporter de vraiment très déterminent ; les distances, les difficultés d'approvisionnement auraient d'emblée nuancé la puissance d'un tel front uni. Une armée gigantesque de Gaulois ne pouvait guère être mise en ligne pendant très longtemps, contrairement aux troupes romaines dont le ravitaillement suivait. La guerre de César n'a rencontré que peu de difficulté à vaincre en rase campagne, les Romains rencontrant bien plus de problème en Ibérie face à des peuples pourtant très divisés... sans parler du cas germanique. L'unité gauloise appelée de ses voeux par l'Histoire de la IIIe République est un simple précédent pour la fondation d'une Nation moderne, pas un concept historique.

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Message Publié : 06 Fév 2013 10:27 
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Grégoire de Tours
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Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
Ce qui fit la supériorité de l’armée romaine pourrait résider en plusieurs points :

- l’union des soldats autour d’un chef qu’ils respectent (dans le cas contraire, c’est la catastrophe : Clodius Pulcher jetant les poulets à l’eau, Flaminius Nepos…) ;
- une discipline rigoureuse ;
- un très bon entraînement et une expérience des combats ;
- des unités souples, faciles à manœuvrer, soudées et aptes à soutenir les chocs d’une attaque ;
- un armement répondant à toutes situations (pilum, hasta, épée…) ;
- des protections efficaces (casque, lorica, scutum, cnémides) ne gênant pas les mouvements ;
- l’utilisation de troupes auxiliaires dans leurs domaines d’excellence (cavaliers, archers…)
- l’érection d’un camp fortifié à chaque étape afin d’éviter les attaques surprises ;
- une “artillerie” et des matériels de siège ;
- un art de la guerre éprouvé et des tactiques performantes ;
- la présence du chef sur le terrain, à même de prendre des décisions immédiates ;
- un système de transmission des ordres rapide ;
- une logistique de ravitaillement efficace ;
- des effectifs suffisants et facilement renouvelables.

La liste, bien sûr, n’est pas exhaustive.

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Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


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Message Publié : 06 Fév 2013 11:26 
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Il faudrait passer tout cela à travers le prisme des évènements qui en dégagent une teneur moins formelle. Par exemple en ce qui concerne la discipline romaine il y aurait fort à dire ; ils sont autant capable de suivre des ordres précis et complexe que d'engager le combat sans avoir attendu les ordres, de suivre leur général jusqu'au bout du monde que promener sa tête au bout d'une pique. Les armées romaines ont toujours laissé aux soldats une certaine marge de manoeuvre dans l'initiative allant au delà de la stricte discipline. Il existait tout un ensemble de décorations honorifiques qui incitaient largement les hommes à l'exploit. Si nous connaissons à travers le série Rome un certain Lucius Vorenus et son rival Titus Pullo c'est justement parce que César nous transmet l'émulation qui existait dans le courage parmi ces deux personnage, très représentatifs du comportement des soldats romains. La férocité dans les thèmes littéraires est même présenté de manière positive chez certains auteurs et transmise par des monuments public, comme cet auxiliaire qui se bat avec la tête d'un Dace tenu par les cheveux dans ses dents... On est loin de l'image type d'un soldat au garde à vous, impeccable dans sa lorica rutilante. Si Tacite nous a dépeint les soldats sous un jour sombre, il n'a fait qu'accentuer un trait de caractère qui leur est propre.
Ce que je soulignerais avant tout avec les armées romaines c'est leur capacité à s'adapter systématiquement à la menace et de ne pas s'enfermer dans une tactique réductrice. Leurs faillites militaires donnent souvent lieu à une remise en question du modèle et des tentatives pour y palier. Dans cette perspective la multiplication des unités légères à la fin de l'Antiquité professe de cette capacité à s'adapter, n'en déplaise à Végèce.

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Message Publié : 06 Fév 2013 13:24 
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Je suis assez d'accord avec vous, Grippeminaud cependant j'émettrais des réserves sur deux points.

L'union autour d'un chef respecté et charismatique n'avait pas juste lieu chez les Romains. C'est le propre de la guerre que de confier le commandement à des hommes forts. Chez les Celtes et les Germains, les chefs de tribus étaient avant tout des chefs de guerre. Dans la Grèce antique, les rois et stratèges se devaient d'être au premier rang. Miltiade, Brasidas, Alexandre, Philippe 2 ne sont que des exemples parmi d'autres. Chez les Perses, on pourrait citer Cyrus le grand et Mardonios qui finirent leur vie sur un champ de bataille. Et je pourrais continuer encore sur plusieurs pages.

Le camp "fortifié" peut être à double tranchant. Certes il offre une protection contre des pillards, mais si en face, ils sont determinés, je ne donne pas cher de la vie de la légion. Quelques centaines d'archers armés de projectiles enflammés pourraient vite rendre l'endroit invivable (au sens propre) pour les légionnaires. Et s'ils tentent une sortie, ils seraient accueillis par des nuées de flèches.

Et personnellement, je n'aurais écrit artillerie entre guillemets. Ils possédaient vraiment un train que l'on peut qualifier d'artillerie, même avec notre conception moderne.

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Message Publié : 06 Fév 2013 14:02 
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Solduros_390 a écrit :
Le camp "fortifié" peut être à double tranchant. Certes il offre une protection contre des pillards, mais si en face, ils sont determinés, je ne donne pas cher de la vie de la légion. Quelques centaines d'archers armés de projectiles enflammés pourraient vite rendre l'endroit invivable (au sens propre) pour les légionnaires. Et s'ils tentent une sortie, ils seraient accueillis par des nuées de flèches.


J'aimerais assez des exemples ; si cela était tellement souricière pour quelle raison l'ont-ils tant employé? Les camps de marche légionnaires ont fini par faire souche le long des frontières romaines, se fortifiant de plus en plus en dur, avant la genèse de fortification d'essence plus "médiévale" à partir du IIIe siècle. Ce système n'a pas été marqué par sa faiblesse.

Solduros_390 a écrit :
Et personnellement, je n'aurais écrit artillerie entre guillemets. Ils possédaient vraiment un train que l'on peut qualifier d'artillerie, même avec notre conception moderne.


Et justement cette question de l'artillerie entre aussi en ligne de compte pour comprendre la défense des places fortes. J'ai surtout en tête la défense d'Amida contre les Perses où les pièces romaines firent des ravages dans les rangs ennemis pourtant solidement pourvus en archers.

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Message Publié : 06 Fév 2013 17:24 
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Pédro a écrit :
J'aimerais assez des exemples ; si cela était tellement souricière pour quelle raison l'ont-ils tant employé? Les camps de marche légionnaires ont fini par faire souche le long des frontières romaines, se fortifiant de plus en plus en dur, avant la genèse de fortification d'essence plus "médiévale" à partir du IIIe siècle. Ce système n'a pas été marqué par sa faiblesse.


Ceux d'en face n'y pensèrent peut-être pas tout simplement. Ou alors ils auraient trouvé ce procédé peu glorieux et indigne d'un vrai guerrier. Parce que je maintiens que la palissade de bois permet de créer un goulot d'étranglement pour des ennemis qui chargeraient de front (quoi que je ne sais pas combien de temps ça prendrait pour abattre le mur), mais qu'en cas d'incendie des troncs et des tentes, ça deviendrait l'enfer à l'intérieur du camp. Et à partir de là, les légions n'auraient plus qu'à sortir et à s'exposer aux flèches adverses.

Pour les murs en pierre c'est différent. Plus résistants, ils sont aussi plus longs à construire et les pierres pèsent plus que le bois. Donc c'est normal que les Romains ne construisaient pas de murs de ce type durant leurs marches.

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