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Message Publié : 28 Jan 2013 14:00 
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Salluste
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Pour répondre à la première question, je dirais que l'empire séleucide possédait la meilleure armée de l'Antiquité (exceptée la Chine). Sa variété et sa puissance faisait sa force. Les Séleucides pouvaient aligner des phalangites d'élite, des fantassins lourds, des fantassins légers, des archers orientaux ou crétois, de la cavalerie légère de l'âgema, des hétaires, des cataphractes et même des éléphants. Sur le papier, personne ne peut rivaliser avec ça.

Pour ce qui est des romains, je suis d'accord avec Brasidas. Ils n'avaient qu'une seule force: être toujours unis contre un ennemi commun. Contrairement à leurs adversaires. Les Hellènes voulaient la chute de la Macédoine sans voir qu'ils seraient les prochains. Pergame n'est qu'un infâme traitre au monde hellénistique. Les Séleucides et les Lagides s'en mettaient plein la tête. Carthage aurait dû détruire rome. Les Celtes étaient divisés... quand les romains tombèrent contre un empire uni (les Parthes puis Sassanides) ils n'avancèrent plus, ou très épisodiquement. La même chose contre les Germains. La seule fois où ils s'unirent, 3 légions périrent dans les forêts, passant l'envie aux latins de vouloir un jour annexer ces régions.

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Message Publié : 28 Jan 2013 14:56 
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Solduros_390 a écrit :
Pour ce qui est des romains, je suis d'accord avec Brasidas. Ils n'avaient qu'une seule force: être toujours unis contre un ennemi commun. Contrairement à leurs adversaires. Les Hellènes voulaient la chute de la Macédoine sans voir qu'ils seraient les prochains. Pergame n'est qu'un infâme traitre au monde hellénistique. Les Séleucides et les Lagides s'en mettaient plein la tête. Carthage aurait dû détruire rome. Les Celtes étaient divisés... quand les romains tombèrent contre un empire uni (les Parthes puis Sassanides) ils n'avancèrent plus, ou très épisodiquement. La même chose contre les Germains. La seule fois où ils s'unirent, 3 légions périrent dans les forêts, passant l'envie aux latins de vouloir un jour annexer ces régions.


Pardon?! Les Romains brillent aussi et surtout par les effectifs énormes qu'ils sont en mesure d'aligner et face auxquels il est très difficile de lutter. Malgré les carnages commis par Hannibal Scipion et la République avaient encore de quoi l'écraser. L'armée romaine de l'époque était encore un pleine affirmation de sa qualité ; elle avait appris dans ses multiples guerres dans l'Apennin à faire face sur n'importe quel terrain, ce qui demeura toujours impossible pour la phalange, dépendante des plaines ouvertes. Ce qui mis un terme progressif aux conquêtes romaines est un double phénomène :
En premier lieu le vide de terres urbanisées dans leur périphérie immédiate alors que c'était une obligation pour relaie de leur pouvoir. La fameuse Germanie a été soumise sous Auguste et les Romains étaient en train de bâtir des villes afin de la quadriller leur nouvelle province quand survint le désastre... dû en très grande parti à Arminius, citoyen romain et commandant de la cavalerie de son état...
Intervient alors le second problème ; la professionnalisation de l'armée. En effet auparavant avec le système du soldat-citoyen la République pouvait puiser à volonté dans l'énorme réservoir humain de l'Empire pour alimenter ses troupes et ce n'aurait pas été la perte de trois légions qui aurait arrêté les imperatores républicain. Mais voilà sous Auguste il me semble ne rester "qu'une vingtaine" de légions... Même si le système de la conscription n'a en théorie jamais été vraiment supprimé, il n'en reste pas moins que les vecteurs de troupes sont devenus très différent ; on fait désormais une carrière très longue ; on ne s'engage pas seulement pour une campagne ou deux. Dès lors remplacer des troupes devient plus complexe.
Voilà en gros et à grand trait ce qui explique le tarissement des conquêtes.
Par contre la volonté expansionniste, n'en déplaise à Auguste, elle fut toujours là et l'Empire perse doit plus au "général sécheresse" qu'à la seule force de ses seules armes... Alexandre a pu s'en emparer certes, mais son expédition a eu la chance immense de réussir aussi sur le plan politique ; les peuples soumis ne se révoltèrent guère sur ses arrières et c'est surtout en Bactriane il me semble qu'il eut à écraser dans le sang des peuples agités. Or les Romains ne trouvèrent jamais de telles conditions ; la conquête de Trajan par exemple s'effiloche au moment où la Mésopotamie se révolte et englouti une légion.

Je ne sais pas trop où vous voulez en venir avec ce philhellénisme surannée mais c'est en tout cas plutôt éloigné des thèses historiques. D'ailleurs on pourrait dire que l'armée séleucides comme celle des autres royaumes hellénistiques savait faire tellement de choses qu'elles ont un peu oublié d'en faire certaines très bien. Ce sont surtout les Parthes qui ont grignoté les avoirs séleucides or voilà, ils savaient très bien se battre à cheval et n'avaient pas tout un barda pléthorique. Le domaine militaire est autre chose qu'une donnée papier.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 29 Jan 2013 9:29 
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La force de l'armée romaine résidait dans son nombre polypléthorique de citoyens qu'elle pouvait aligner et remplacer en cas de défaites consécutives. Et également dans le fait qu'elle n'abandonnait jamais malgré de graves revers. Très souvent, elle perdit des engagements avant de remporter la bataille finale.

Et je ne savais pas que la légion avait appris à faire face à tous les terrains. J'avais pensé que les forêts de Germanie la désavantageait, tout comme les plaines mésopotamiennes où la cavalerie iranienne pouvait se mouvoir comme elle voulait et harceler les lourdes colonnes romaines.

Avant l'empire, la seule manière de vaincre les romains pour leurs ennemis aurait été de raser la ville jusqu'au sol et de ne faire aucune concession.

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Message Publié : 29 Jan 2013 12:39 
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Bonjour

Ne pensez-vous pas que l'on trouve des armées puissantes et victorieuses dans des 'civilisations' ou l'Etat est centralisé et bien organisé (Perse, Chine, Rome) ?

Ces Etats se donnant les moyens en hommes, en matériels, en avancée technologique, en procédures organisationnelles, etc ...

Bien à vous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 29 Jan 2013 13:51 
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Solduros_390 a écrit :
Et je ne savais pas que la légion avait appris à faire face à tous les terrains. J'avais pensé que les forêts de Germanie la désavantageait, tout comme les plaines mésopotamiennes où la cavalerie iranienne pouvait se mouvoir comme elle voulait et harceler les lourdes colonnes romaines.


Ils ne sont pas restés passifs, ils savaient très bien où se situaient leur problèmes tactiques et ils ont très tôt commencé à faire muter leur outil militaire, ce qui est assez étonnant, pour vous répondre Hugues, car la guerre est un dialogue permanent entre innovation et tradition. Or les Romains ont beaucoup appris de leurs défaites et ils ne firent pas souvent deux fois la même erreur. On peut évidemment citer des déculottés mémorables comme Teutoburg et Carrhae mais force est de constater que ce genre de catastrophe ne s'est pas répété à l'infini et surtout jamais plus dans de telles proportions. Cela commence sans doute avec la légion manipulaire qui permet une plus grande souplesse de la ligne de bataille, leur permettant d'intervenir dans des reliefs tourmentés. On peut citer également le renforcement de la cavalerie, des armes de traits (engin de siège et archers) après les échecs en Orient qui assura à Rome une belle suite de victoire sur l'ennemi Parthe. Néanmoins la "réforme" que je connais le mieux s'est sans doute faite de façon plus empirique encore ; elle consiste, au tournant du IIIe siècle à adapter la vieille légion augustéenne aux nouvelles réalités de la guerre sur des fronts multiples. Éclatées en vexillations les légions ne se trouvent plus que rarement réunies puisqu'elles doivent lutter sur une multitude de terrains , la frontière romaine étant forcée sur de très nombreux point en même temps. L'organisation traditionnelle, n'en déplaise à Végèce qui dit de sacrées sottises, est totalement incapable de faire face et ce n'est que la fragmentation des unités de combat (dès Dioclétien on entérine ce qui est devenu une norme ; les légions devaient tourner à environ 1000 hommes, ce qui multiplia leur nombre total, et mes unités auxiliaires plutôt 500 hommes, pour simplifier). Il y a également des traces dans les sources qui suggère dans l'armée romaine impériale une adaptation de l'équipement légionnaire (et sans doute auxiliaire) en fonction des ennemis et du terrain. On peut citer quelques reliefs comme celui du Landesmuseum de Mayence :

Citer :
http://cache1.asset-cache.net/xt/96502867.jpg?v=1&g=fs1%7C0%7CDEA%7C02%7C867&s=1


Le phénomène a dû se renforcer durant la période tardive et lors, par exemple, des campagnes de Julien en Germanie indépendante on lit couramment sous la plume d'Ammien Marcellin, qui s'y connait en la matière (il a été militaire) que les soldats s'équipent légèrement afin de ne pas souffrir du syndrome statue de fer dans la boue des marécages et également éviter d'annoncer leur arrivée par le cliquetis métallique des cuirasses.

En somme les Romains ne sont pas restés bloqués dans leurs certitudes sur la supériorité de l'infanterie lourde organisée en paquet de 5000 hommes.

Au delà des considération tactiques je tiens à préciser que les faillites romaines face à certains ennemis ne relève pas seulement de l'inadaptation tactique ; l'armée romaine qui s'est faite tailler en pièce à Teutoburg venait de soumettre la Germanie et de la parcourir en tout sens. Il n'y avait plus d'indépendance germanique jusqu'à l'Elbe à cette époque et il a bien fallu que les légions face preuve d'efficacité pour arriver à ce résultat. Or voilà, elles étaient commandés par d'excellent généraux, au premier chef desquels Drusus, puis Tibère et Germanicus. Le pauvre Varus n'avait sans doute pas cette qualité et il n'a pas été servi par les circonstances ; toute armée progressant en terrain peu sûr flanque ses flancs de cavalerie ou de troupes légères histoire d'éviter les embuscades. Le problème était que la cavalerie auxiliaire qui jouait se rôle était aux ordre d'Arminius... Privée de vision d'ensemble, trahie, l'armée n'avait guère de chances de s'en sortir. A Carrhae on ne cessera de se demander ce qu'il en aurait été avec César à la baguette... Marc Antoine ne brilla guère dans sa tentative orientale, il ne subit pourtant pas le sort de Crassus.

Solduros_390 a écrit :
Avant l'empire, la seule manière de vaincre les romains pour leurs ennemis aurait été de raser la ville jusqu'au sol et de ne faire aucune concession.


Fallait-il encore en avoir les moyens...

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Message Publié : 30 Jan 2013 8:54 
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Pédro a écrit :
A Carrhae on ne cessera de se demander ce qu'il en aurait été avec César à la baguette... Marc Antoine ne brilla guère dans sa tentative orientale, il ne subit pourtant pas le sort de Crassus.


Pour moi il n'y a aucun doute possible. Si césar avait dirigé ces mêmes 43000 hommes à Carrhes et qu'il s'était retrouvé devant les cavaliers parthes, il aurait subi le même affront. Tout simplement parce qu'avec une armée si peu variée, personne n'aurait rien pu faire. D'ailleurs durant l'engagement, Crassus resta passif (sauf quand il envoya son fils qui en mourut); ce qui est normal face à un tel adversaire.

Dans les guerres orientales, l'arc jouait un rôle primordial. Et si une armée occidentale voulait espérer vaincre dans ces contrées (après Alexandre le grand), elle devait à tout prix posséder des contingents de tireurs autre que des javeliners. Sans compter la cavalerie qui était plus que nécessaire également.

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Message Publié : 30 Jan 2013 14:43 
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Expliquez moi en conséquence le résultat de Marc Antoine... Il n'a pas pu faire grand chose, mais il n'a ni perdu la vie ni perdu son armée...

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Message Publié : 30 Jan 2013 15:47 
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Est-ce qu'en face il y avait une armée d'11000 cavaliers ? Est-ce que les Parthes voulaient livrer bataille ? Il ne me semble pas. Ils laissèrent l'ennemi s'épuiser tout en le harcelant avec quelques contingents de tireurs montés. C'était d'ailleurs le même but à Carrhes. Au départ, les Iraniens désiraient juste ralentir les romains pour laisser le temps à Orodès de vaincre l'Arménie avant de se retourner contre rome. Seulement, vu que l'armée de Crassus comptait de nombreux soldats, les Parthes durent engager un assez gros contingent de cavaliers pour réussir un harcelement digne de ce nom. Et cela marcha au-delà de toutes leurs espérences.

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Message Publié : 30 Jan 2013 17:34 
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Bonjour Solduros

Solduros_390 a écrit :
Ils laissèrent l'ennemi s'épuiser tout en le harcelant avec quelques contingents de tireurs montés....................... Seulement, vu que l'armée de Crassus comptait de nombreux soldats, les Parthes durent engager un assez gros contingent de cavaliers pour réussir un harcèlement digne de ce nom. Et cela marcha au-delà de toutes leurs espérances.


En fait, cette tactique est celle de tous les "Peuples Cavaliers" d'Asie centrale et ce jusqu'à la fin du Moyen Age.
Ils harcèlent avec la cavalerie légère (archers à cheval) et termine avec la cavalerie lourde. Leur victoire n'est pas due à un heureux hasard.

J'ai des dizaines d'exemples de ce type de tactique à travers les âges.

Solduros_390 a écrit :
Est-ce que les Parthes voulaient livrer bataille ? Il ne me semble pas.


De plus, Ils ( les "Peuples cavaliers") donnent toujours l'impression de ne jamais vouloir combattre, usant de la ruse de la "fausse fuite" (parfois pendant plusieurs jours) pour amener leur adversaire dans un guet-apens.

La aussi, j'ai de nombreux exemples de ce type de pratiques.

Les Parthes avaient gardé dans leur culture guerrière de nombreuses habitudes de leur passé de "Peuple Cavalier".


Bien à vous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 30 Jan 2013 19:02 
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Solduros_390 a écrit :
Est-ce qu'en face il y avait une armée d'11000 cavaliers ? Est-ce que les Parthes voulaient livrer bataille ? Il ne me semble pas. Ils laissèrent l'ennemi s'épuiser tout en le harcelant avec quelques contingents de tireurs montés. C'était d'ailleurs le même but à Carrhes. Au départ, les Iraniens désiraient juste ralentir les romains pour laisser le temps à Orodès de vaincre l'Arménie avant de se retourner contre rome. Seulement, vu que l'armée de Crassus comptait de nombreux soldats, les Parthes durent engager un assez gros contingent de cavaliers pour réussir un harcelement digne de ce nom. Et cela marcha au-delà de toutes leurs espérences.


Alors on jette aux orties les succès de Ventidius Bassus contre ces mêmes Parthes? Ce qui profitait aux Parthes c'était le terrain ouvert et une armée statique. Si leur supériorité avait été aussi grande que vous le laisser entendre qu'est-ce qui a fait qu'ils aient accepté de traiter avec Auguste et de rendre les aigles prises à Crassus? Qu'est-ce qui a fait que les provinces orientales ne tombèrent pas sous leur coupe? Sur les questions militaire, une nouvelle fois, il y a ce que les faits sur le papiers nous disent, et il y a la réalité concrète des choses.

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Message Publié : 30 Jan 2013 22:00 
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si l'on en reste au sujet de départ, il me semble qu'en Asie, Sun Tsu a déjà tout expliqué et qu'en Occident, la guerre du Pélonoponèse a montré l'évolution des tactique et la mise en oeuvre de tout ce qui constitue encore notre arsenal (guerre classique, raids, terreur, terre brulée...).
Seuls les instruments et la technologie ont changé mais les moyens restent (tristement) les mêmes... Le reste n'est qu'affaire de tactique et d'adaptation aux nouvelles technologies.


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Message Publié : 30 Jan 2013 23:26 
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cush a écrit :
si l'on en reste au sujet de départ, il me semble qu'en Asie, Sun Tsu a déjà tout expliqué et qu'en Occident, la guerre du Pélonoponèse a montré l'évolution des tactique et la mise en oeuvre de tout ce qui constitue encore notre arsenal (guerre classique, raids, terreur, terre brulée...).
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"A la guerre, les seules révolutions sont celles de l'armement." Je crois que c'est du général Colson...

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Message Publié : 31 Jan 2013 1:21 
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cush a écrit :
si l'on en reste au sujet de départ, il me semble qu'en Asie, Sun Tsu a déjà tout expliqué et qu'en Occident, la guerre du Pélonoponèse a montré l'évolution des tactique et la mise en oeuvre de tout ce qui constitue encore notre arsenal (guerre classique, raids, terreur, terre brulée...).
Seuls les instruments et la technologie ont changé mais les moyens restent (tristement) les mêmes... Le reste n'est qu'affaire de tactique et d'adaptation aux nouvelles technologies.


Vous pointez un moment très important pour la Grèce antique ; le moment où les questions sacrées sont largement mises de coté et où les armées veulent obtenir un résultat efficace et "rationnel". On n'attend plus guère un choix divin dans un affrontement honorable en plaine entre deux armées d'hoplite. Tout n'a pas été aussi simple par contre, la guerre chevaleresque étant un brillant contre exemple puisque à ce moment il y avait un aspect tradition, sacralité qui devançait largement les considérations tactiques.

pierma a écrit :
"A la guerre, les seules révolutions sont celles de l'armement." Je crois que c'est du général Colson...


Et tout ce que j'ai énoncé fait que je ne peux être d'accord avec une telle proposition.

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Message Publié : 31 Jan 2013 10:45 
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Pédro a écrit :
Si leur supériorité avait été aussi grande que vous le laisser entendre qu'est-ce qui a fait qu'ils aient accepté de traiter avec Auguste et de rendre les aigles prises à Crassus? Qu'est-ce qui a fait que les provinces orientales ne tombèrent pas sous leur coupe?


Le roi des rois accepta de traiter parce que ses nobles et sa famille conspiraient contre lui. C'était un fléau récurrent des Parthes qui se prolongea jusqu'à la fin de la dynastie, qui fut renversée d'ailleurs par une révolte de vassal. En -20 (il me semble) le shahan shah rendit les aigles pour éviter une guerre sur deux fronts.

Après la victoire de Carrhes, les Parthes lancèrent des expéditions vers la Méditerranée en occupant la Syrie, la Palestine et en prenant même Jérusalem. Mais je ne sais pas pourquoi ils ne s'installèrent pas sur place. Etait-ce juste un raid de grande ampleur ? Il faudrait consulter des sources, malheureusement à sens unique vu que les Parthes n'écrivaient pas.

Je connais la technique des cavaliers des steppes, faite de feintes et d'embuscades. On la retrouve chez les Turcs contre les Byzantins, contre les croisés... On pourrait multiplier les exemples. Et à Carrhes, les Parthes voulaient gagner du temps pour laisser le temps à leur roi de vaincre les Arméniens avant de venir affronter Crassus. Voyant que les légions restaient sur place, ils eurent tout le loisir de faire du tir au pigeon, et ainsi de remporter une victoire immédiate qu'ils n'espéraient probablement pas.

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Message Publié : 31 Jan 2013 13:19 
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Solduros_390 a écrit :
Le roi des rois accepta de traiter parce que ses nobles et sa famille conspiraient contre lui. C'était un fléau récurrent des Parthes qui se prolongea jusqu'à la fin de la dynastie, qui fut renversée d'ailleurs par une révolte de vassal. En -20 (il me semble) le shahan shah rendit les aigles pour éviter une guerre sur deux fronts.


Bien sûr, mais encore une fois parce qu'il n'était pas certain du résultat de la guerre sur le front romain. Si Carrhae pouvait se répéter à l'infini il lui suffisait de disposer d'une dizaine de milliers de cavaliers légers pour couvrir sa frontière.

Solduros_390 a écrit :
Après la victoire de Carrhes, les Parthes lancèrent des expéditions vers la Méditerranée en occupant la Syrie, la Palestine et en prenant même Jérusalem. Mais je ne sais pas pourquoi ils ne s'installèrent pas sur place. Etait-ce juste un raid de grande ampleur ? Il faudrait consulter des sources, malheureusement à sens unique vu que les Parthes n'écrivaient pas.


Plutarque, Vie d'Antoine : Pendant qu’Antoine s’amusait ainsi à des jeux d’enfants, il reçut deux fâcheuses nouvelles : l’une de Rome, qui lui mandait que Lucius, son frère, et sa femme Fulvie, après s’être brouillés ensemble, s’étaient réunis pour faire la guerre à César, et qu’enfin, réduits à la dernière extrémité, ils s’étaient vus contraints de quitter l’Italie ; l’autre, plus inquiétante encore que la première, lui apprenait que Labiénus, à la tête des Parthes, subjuguait toutes les provinces d’Asie, depuis l’Euphrate et la Syrie jusqu’à la Lydie et à l’Ionie. Alors donc, se réveillant, quoiqu’à grand’peine, comme d’un long sommeil ou dune profonde ivresse, il se mit en devoir de marcher contre les Parthes, et s’avança jusqu’en Phénicie. Mais là, ayant reçu de Fulvie des lettres pleines de lamentations, il se détermina à repasser en Italie, avec une flotte de deux cents navires. [...]
Dès que le traité eut été conclu entre César et Antoine, Antoine lit prendre les devants à Ventidius, qu’il envoya en Asie pour arrêter les progrès des Parthes ; et lui-même, pour complaire à César, il consentit à être élu prêtre du premier César.[...]
Comme il passait l’hiver à Athènes, il reçut la nouvelle des premiers succès de Ventidius, qui avait défait les Parthes en bataille rangée : Labiénus, ainsi que Phamapatès, le plus habile des généraux du roi Orodès, était resté parmi les morts Dans la joie que causa à Antoine cette heureuse nouvelle, il donna aux Grecs un grand festin, et présida lui-même aux exercices gymniques : laissant chez lui toutes les marques de sa dignité, il se rendit au gymnase vêtu d’une longue robe, chaussé de pantoufles à la grecque, et ayant en main la verge que les gymnasiarques ont coutume de porter ; et, quand les jeunes gens avaient assez combattu, c’était lui qui allait les séparer. Lorsqu’il voulut partir pour l’armée, il prit une couronne faite de branches de l’olivier sacré ; et, pour obéir à quelque oracle qui lui avait été rendu, il remplit un vase d’eau de la fontaine Clepsydre, et l’emporta avec lui. Cependant Ventidius battit encore, dans la Cyrrhestique, Pacorus, fils du roi des Parthes, qui était entré en Syrie à la tête d’une puissante armée : Pacorus périt dans l’action, avec un grand nombre des siens. Cet exploit, un des plus célèbres que l’histoire nous ait transmis, fut pour les Romains une vengeance éclatante des revers qu’ils avaient éprouvés chez les Parthes sous Crassus, et obligea ceux-ci, défaits dans trois combats consécutifs, à se renfermer dans la Médie et la Mésopotamie. Ventidius n’osa pas les poursuivre plus loin, de peur d’exciter la jalousie d’Antoine : il se borna à faire rentrer sous l’obéissance les peuples qui s’étaient révoltés ; puis il alla assiéger dans la ville de Samosate Antiochus Commagénus, qui lui offrait mille talents pour le détourner de son dessein, et promettait, en outre, d’obéir ponctuellement aux ordres d’Antoine.


Eutrope est plus laconique, ce qui se comprend pour un abréviateur, et donc omet le rôle de Ventidius : [7,4] Maître de cette contrée et de l’Orient, Antoine répudia la soeur de César Auguste Octavien pour épouser Cléopâtre, reine d’Égypte. Il combattit lui-même les Perses et les défit dans les premières rencontres; mais, à son retour, en proie à la famine et à la peste, et pressé dans sa fuite par l’ennemi, il battit en retraite au lieu d’être vainqueur.


Mais heureusement Dion est plus complet sur les circonstance de l'affrontement et montre au passage que les Romains n'avaient pas sous la main que de l'infanterie lourde :

19. Voici maintenant comment se passèrent les choses pour Antoine et pour les Barbares. P. Ventidius, instruit que Pacorus rassemblait une armée et faisait des incursions en Syrie, fut saisi de crainte, car les villes n'étaient pas encore affermies, et les légions étaient dispersées dans leurs quartiers d'hiver; il employa, pour attarder Pacorus et faire différer l'expédition, le moyen suivant. Il y avait un roi chananéen qu'il savait être, malgré ses rapports de familiarité avec lui, plutôt partisan des Parthes : Ventidius lui accorda des honneurs comme on ferait à un ami très-sûr, le consulta sur quelques projets qui, sans lui causer, à lui Ventidius, aucun préjudice, devaient donner an Chananéen la conviction qu'il connaissait ses secrets les plus cachés. Arrivé à ce point, Ventidius feignit de craindre que les Barbares, renonçant à passer l'Euphrate à l'endroit où ils le faisaient habituellement, près de la ville de Zeugma, ne prissent une autre route en aval de ce fleuve; la route de la plaine était, disait-il, propice aux ennemis, celle des collines convenait aux Romains. Par cette communication, il lui persuada d'ajouter foi à ses paroles, et, par son entremise, abusa Pacorus. Pacorus, en effet, ayant pris la route de la plaine, par laquelle Ventidius faisait semblant de ne pas vouloir qu'il vînt, route plus longue que l'autre, donna à son adversaire le temps de réunir ses forces.

20. Ventidius, grâce à ce stratagème, vainquit Pacorus dans un engagement en Syrie Cyrrhestique. Comme il ne mit point obstacle au passage du fleuve et qu'il n'attaqua pas les Barbares aussitôt passés, ceux-ci jugèrent les Romains lâches et sans courage, et, dans cette opinion, ils s'élancèrent contre leur camp, bien qu'il fût placé sur une hauteur, espérant l'emporter d'emblée. Mais une sortie eut lieu tout à coup, et, comme ils étaient à cheval, ils furent repoussés sans peine sur un terrain en pente; bien qu'ils se défendissent vaillamment (la plupart portaient des cuirasses), troublés par cette attaque imprévue et s'embarrassant les uns les autres, ils n'en furent pas moins défaits par les légions et surtout par les frondeurs, qui, les atteignant de loin de coups sans nombre, les incommodaient fort. Pacorus, étant tombé dans cette déroute, leur occasionna la plus grande perte; car, aussitôt qu'ils s'aperçurent de la mort de leur chef, quelques-uns d'entre eux soutinrent la lutte pour défendre son corps; eux tués, tout le reste plia. Les uns, voulant passer le pont pour s'enfuir dans leurs foyers, n'y réussirent pas et périrent, arrêtés dans leur route par les Romains; les autres se réfugièrent près d'Antiochus dans la Commagène. Quant aux parties hautes de la Syrie qui attendaient l'issue de cette guerre (Pacorus, à cause de sa justice et de sa douceur, y était entouré d'amour autant que jamais roi le fut), il les soumit sans peine en faisant porter la tête du roi par les villes; ensuite il marcha contre Antiochus sous prétexte qu'il n'avait pas livré ses suppliants, mais, en réalité, à cause de ses grandes richesses.

Alors à moins que vous ne contestiez jusqu'au moindre récit de victoire romaine, les Parthes ont été délogés...

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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