Solduros_390 a écrit : Le roi des rois accepta de traiter parce que ses nobles et sa famille conspiraient contre lui. C'était un fléau récurrent des Parthes qui se prolongea jusqu'à la fin de la dynastie, qui fut renversée d'ailleurs par une révolte de vassal. En -20 (il me semble) le shahan shah rendit les aigles pour éviter une guerre sur deux fronts.
Bien sûr, mais encore une fois parce qu'il n'était pas certain du résultat de la guerre sur le front romain. Si Carrhae pouvait se répéter à l'infini il lui suffisait de disposer d'une dizaine de milliers de cavaliers légers pour couvrir sa frontière. Solduros_390 a écrit : Après la victoire de Carrhes, les Parthes lancèrent des expéditions vers la Méditerranée en occupant la Syrie, la Palestine et en prenant même Jérusalem. Mais je ne sais pas pourquoi ils ne s'installèrent pas sur place. Etait-ce juste un raid de grande ampleur ? Il faudrait consulter des sources, malheureusement à sens unique vu que les Parthes n'écrivaient pas.
Plutarque, Vie d'Antoine : Pendant qu’Antoine s’amusait ainsi à des jeux d’enfants, il reçut deux fâcheuses nouvelles : l’une de Rome, qui lui mandait que Lucius, son frère, et sa femme Fulvie, après s’être brouillés ensemble, s’étaient réunis pour faire la guerre à César, et qu’enfin, réduits à la dernière extrémité, ils s’étaient vus contraints de quitter l’Italie ; l’autre, plus inquiétante encore que la première, lui apprenait que Labiénus, à la tête des Parthes, subjuguait toutes les provinces d’Asie, depuis l’Euphrate et la Syrie jusqu’à la Lydie et à l’Ionie. Alors donc, se réveillant, quoiqu’à grand’peine, comme d’un long sommeil ou dune profonde ivresse, il se mit en devoir de marcher contre les Parthes, et s’avança jusqu’en Phénicie. Mais là, ayant reçu de Fulvie des lettres pleines de lamentations, il se détermina à repasser en Italie, avec une flotte de deux cents navires. [...] Dès que le traité eut été conclu entre César et Antoine, Antoine lit prendre les devants à Ventidius, qu’il envoya en Asie pour arrêter les progrès des Parthes ; et lui-même, pour complaire à César, il consentit à être élu prêtre du premier César.[...] Comme il passait l’hiver à Athènes, il reçut la nouvelle des premiers succès de Ventidius, qui avait défait les Parthes en bataille rangée : Labiénus, ainsi que Phamapatès, le plus habile des généraux du roi Orodès, était resté parmi les morts Dans la joie que causa à Antoine cette heureuse nouvelle, il donna aux Grecs un grand festin, et présida lui-même aux exercices gymniques : laissant chez lui toutes les marques de sa dignité, il se rendit au gymnase vêtu d’une longue robe, chaussé de pantoufles à la grecque, et ayant en main la verge que les gymnasiarques ont coutume de porter ; et, quand les jeunes gens avaient assez combattu, c’était lui qui allait les séparer. Lorsqu’il voulut partir pour l’armée, il prit une couronne faite de branches de l’olivier sacré ; et, pour obéir à quelque oracle qui lui avait été rendu, il remplit un vase d’eau de la fontaine Clepsydre, et l’emporta avec lui. Cependant Ventidius battit encore, dans la Cyrrhestique, Pacorus, fils du roi des Parthes, qui était entré en Syrie à la tête d’une puissante armée : Pacorus périt dans l’action, avec un grand nombre des siens. Cet exploit, un des plus célèbres que l’histoire nous ait transmis, fut pour les Romains une vengeance éclatante des revers qu’ils avaient éprouvés chez les Parthes sous Crassus, et obligea ceux-ci, défaits dans trois combats consécutifs, à se renfermer dans la Médie et la Mésopotamie. Ventidius n’osa pas les poursuivre plus loin, de peur d’exciter la jalousie d’Antoine : il se borna à faire rentrer sous l’obéissance les peuples qui s’étaient révoltés ; puis il alla assiéger dans la ville de Samosate Antiochus Commagénus, qui lui offrait mille talents pour le détourner de son dessein, et promettait, en outre, d’obéir ponctuellement aux ordres d’Antoine.
Eutrope est plus laconique, ce qui se comprend pour un abréviateur, et donc omet le rôle de Ventidius : [7,4] Maître de cette contrée et de l’Orient, Antoine répudia la soeur de César Auguste Octavien pour épouser Cléopâtre, reine d’Égypte. Il combattit lui-même les Perses et les défit dans les premières rencontres; mais, à son retour, en proie à la famine et à la peste, et pressé dans sa fuite par l’ennemi, il battit en retraite au lieu d’être vainqueur.
Mais heureusement Dion est plus complet sur les circonstance de l'affrontement et montre au passage que les Romains n'avaient pas sous la main que de l'infanterie lourde : 19. Voici maintenant comment se passèrent les choses pour Antoine et pour les Barbares. P. Ventidius, instruit que Pacorus rassemblait une armée et faisait des incursions en Syrie, fut saisi de crainte, car les villes n'étaient pas encore affermies, et les légions étaient dispersées dans leurs quartiers d'hiver; il employa, pour attarder Pacorus et faire différer l'expédition, le moyen suivant. Il y avait un roi chananéen qu'il savait être, malgré ses rapports de familiarité avec lui, plutôt partisan des Parthes : Ventidius lui accorda des honneurs comme on ferait à un ami très-sûr, le consulta sur quelques projets qui, sans lui causer, à lui Ventidius, aucun préjudice, devaient donner an Chananéen la conviction qu'il connaissait ses secrets les plus cachés. Arrivé à ce point, Ventidius feignit de craindre que les Barbares, renonçant à passer l'Euphrate à l'endroit où ils le faisaient habituellement, près de la ville de Zeugma, ne prissent une autre route en aval de ce fleuve; la route de la plaine était, disait-il, propice aux ennemis, celle des collines convenait aux Romains. Par cette communication, il lui persuada d'ajouter foi à ses paroles, et, par son entremise, abusa Pacorus. Pacorus, en effet, ayant pris la route de la plaine, par laquelle Ventidius faisait semblant de ne pas vouloir qu'il vînt, route plus longue que l'autre, donna à son adversaire le temps de réunir ses forces.20. Ventidius, grâce à ce stratagème, vainquit Pacorus dans un engagement en Syrie Cyrrhestique. Comme il ne mit point obstacle au passage du fleuve et qu'il n'attaqua pas les Barbares aussitôt passés, ceux-ci jugèrent les Romains lâches et sans courage, et, dans cette opinion, ils s'élancèrent contre leur camp, bien qu'il fût placé sur une hauteur, espérant l'emporter d'emblée. Mais une sortie eut lieu tout à coup, et, comme ils étaient à cheval, ils furent repoussés sans peine sur un terrain en pente; bien qu'ils se défendissent vaillamment (la plupart portaient des cuirasses), troublés par cette attaque imprévue et s'embarrassant les uns les autres, ils n'en furent pas moins défaits par les légions et surtout par les frondeurs, qui, les atteignant de loin de coups sans nombre, les incommodaient fort. Pacorus, étant tombé dans cette déroute, leur occasionna la plus grande perte; car, aussitôt qu'ils s'aperçurent de la mort de leur chef, quelques-uns d'entre eux soutinrent la lutte pour défendre son corps; eux tués, tout le reste plia. Les uns, voulant passer le pont pour s'enfuir dans leurs foyers, n'y réussirent pas et périrent, arrêtés dans leur route par les Romains; les autres se réfugièrent près d'Antiochus dans la Commagène. Quant aux parties hautes de la Syrie qui attendaient l'issue de cette guerre (Pacorus, à cause de sa justice et de sa douceur, y était entouré d'amour autant que jamais roi le fut), il les soumit sans peine en faisant porter la tête du roi par les villes; ensuite il marcha contre Antiochus sous prétexte qu'il n'avait pas livré ses suppliants, mais, en réalité, à cause de ses grandes richesses.Alors à moins que vous ne contestiez jusqu'au moindre récit de victoire romaine, les Parthes ont été délogés...
_________________ Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.
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