Solduros_390 a écrit :
Pour répondre à la première question, je dirais que l'empire séleucide possédait la meilleure armée de l'Antiquité (exceptée la Chine). Sa variété et sa puissance faisait sa force. Les Séleucides pouvaient aligner des phalangites d'élite, des fantassins lourds, des fantassins légers, des archers orientaux ou crétois, de la cavalerie légère de l'âgema, des hétaires, des cataphractes et même des éléphants. Sur le papier, personne ne peut rivaliser avec ça.
Puisque vous mentionnez les archers crétois si "fameux", je nuancerais votre papier en citant Y. Le Bohec à propos, certes, de l'armée romaine :
"Les Crétois servaient comme archers, les Baléares comme frondeurs ; ils côtoyaient des fantassins numides et gaulois. Leur valeur au combat a été discutée: excellente pour les uns, elle aurait été très médiocres pour les autres. C'est un faux débat, car tout dépendait du commandant et des missions à accomplir. César savait motiver ses hommes, qu'elle qu'ait été la place qu'ils occupaient, et il devinait qu'il ne fallait pas demander à des Gaulois de montrer trop d'héroïsme au service de Rome."
Y. LE BOHEC,
Rome et les Provinces de l'Europe occidentale jusqu'à la fin du Principat. Conquêtes et stratégies, Editions du Temps, Pornic, 2009, pp. 34-35.
Cette remarque s'applique à toutes les armées de l'Antiquité, me semble-t-il. D'ailleurs elle insiste sur ce que disait Pédro : la valeur d'une armée ne tient pas exclusivement et même spécifiquement à ses composantes ; c'est plus du côté du chef qu'il faut regarder. Hannibal illustre parfaitement cet exemple : qui d'autre aurait pu mener une armée aussi "explosive" (un vrai cocktail en l'occurrence !) à accomplir des exploits aussi impressionnants ? Peu de généraux carthaginois si l'on prend la pensée de Magon (foncer sur Rome...) ou des défaites comme celle sur le Métaure.
Par ailleurs, j'ai cru voir ressurgir au fil des contributions la bonne vieille histoire des Gaulois : "divisés, ils ont été vaincus ; s'ils avaient été unis, rien n'aurait pu en venir à bout". On se demande jusqu'à quand ces déformations héritées de la IIIème République vont subsister et traîner dans les mémoires...