Jerôme a écrit :
deux questions : "aujourd'hui" ??? ce forum a-t-il une limite chronologique en 1991 ?
Vous m'emm...nuyez sérieusement, et votre côté coupeur de cheveux en quatre commence à être
très lassant.
Ce fil parle nécessairement de l'avis actuel, puisqu'il a été lancé comme ceci. Il ne s'agit pas de parler de ce que les Américains considéraient comme vrai en 1940, 1945, 1962 ou 1991. Dans votre message, d'ailleurs, vous faites clairement appel à ce qu'ils en pensent maintenant. Vu qu'il y avait clairement un biais clair à mes yeux sur ce que les Américains pensent réellement de l'armée française, je suis intervenu pour rééquilibrer les choses.
le même a écrit :
"personne" ??? vraiment personne ??? cela me semble bien hâtif !
Non, aujourd'hui, personne, au-delà de ceux qui n'y connaissent rien du tout et ont un avis totalement partial et partiel sur la question, ne considère l'armée française comme une armée inefficace, défaitiste, pleine de défauts et d'errements, etc, etc. Il faut d'ailleurs avoir une méconnaissance profonde de ses réalisations et des collaborations multinationales extrêmement intégrées qu'elle effectue depuis vingt ans pour penser que c'est le cas. Au contraire, elle est considérée comme un partenaire de valeur et les pays alliés sont heureux quand elle appartient à une coalition, pas l'inverse.
Et bien sûr, vu que votre avis sur le sujet ne repose sur rien d'objectif, aucune discussion avec un Américain ou aucune constatation in situ, il ne vaut pas tripette. C'est donc lui qui est hâtif.
encore lui a écrit :
Si on prend un seul exemple très ponctuel : le film de Spielberg sur le soldat Ryan ne présente aucun combattant français et une famille fraçaise complètement apeurée.
"band of Brothers" dépeint très positivement les civils néerlandais - mais aucunement les Français.
Contre -exemple : " le jour le plus long" est très positif por la Résistance et le Commando Kieffer.
Le fait qu'à part le commando Kieffer il n'y avait pas de soldats français en Normandie n'explique sans doute pas suffisamment le fait qu'on ne voit pas de soldats français lors de ces films, vous avez sans doute raison. Je pense que les Américains ont eu tort de ne pas mettre trois ou quatre divisions françaises qui débarquent sur "Omaha" aux côtés de Tom Hanks, ça aurait été faux mais au moins ils auraient montré leur admiration.
J'vous jure...
itou a écrit :
J'en reviens tout de même à l'idée que depuis 1940 et jusqu'en 1991 au moins, le prestige de nos militaires a été très affaibli - peut-être hors des cercles spécialisés.
Je n'ai rien dit d'autre même s'il y a bien des exemples qui mettent en exergue l'intérêt que les Américains ont porté aux modèles militaires français des années 1980 (par exemple le concept de "division 1 000 kilomètres" entièrement sur roue, qu'ils ont été très tentés de copier avant que l'aventure irakienne ne change la donne).
Par ailleurs, le concept de Airland Battle qui domine la pensée stratégique américaine jusque dans les années 1980 est directement issu du retour d'expérience effectué sur les engagements français en Indochine et en Algérie - il était précédé par la mise en oeuvre de voilures tournantes au Vietnam au sein d'une "division d'assaut aéroportée" directement inspirée de l'utilisation des unités parachutistes d'intervention, héliportés, en Algérie. Je ne parle pas de l'impact qu'a eu un officier français comme Galula sur la pensée militaire américaine, ni des leçons qu'ils ont tiré de notre expérience algérienne en matière de contre-insurrection. Ce qui prouve indubitablement que les Américains ne nous considéraient que comme des gros losers, de toute évidence, au point de s'inspirer de nos méthodes.
... a écrit :
Hors chronologie, les réactions de l'opinion publique américaine au moment de la guerre d'Irak (2003) ont été très méprisantes à notre égard.
Oui, sauf que ça n'a rien à voir avec nos performances militaires réelles. C'était un moment politique, orchestré par le pouvoir et les media en plus, qui faisait flèche de tout bois pour répondre à ce qui était considéré comme un abandon. Qu'ils aient réactivé les vieilles blagues, soit. Il n'y a pas le moindre début de commencement de causalité avec la considération portée à l'armée française depuis plus de vingt ans au moins.
Et même si je n'aime pas manier les arguments d'autorité, j'ai été à un poste pendant six mois, en bilatéral franco-américain, où TOUT montre que les Américains sont dans l'état d'esprit que je décris, et RIEN dans celui que vous voulez à tout prix leur attribuer. Après, si vous voulez à tout prix faire rentrer un rectangle dans un cercle, libre à vous. Amusez-vous bien. Mais sans moi.
CEN EdG