CEN_EdG a écrit :
La guerre est une notion juridique et légale. Si elle n'est pas déclarée entre deux Etats, elle ne peut être. Ce qui n'exclut pas des opérations militaires, surtout dans un contexte de "lutte anti-insurrectionnelle" entre un ou plusieurs Etats et des entités subétatiques. Qui n'est pas de la guerre mais peut éventuellement le devenir.
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Si cela concerne un Etat centralisé qui a capté l'essentiel de la violence intrinsèque de la société qu'il dirige. Dans les sociétés moins structurées la guerre est un élément moteur de la vie sociale qui peut intervenir de façon beaucoup plus spontanée et prend souvent la forme de rapines endémiques et pouvant aller jusqu'à des massacres systématiques.
CEN_EdG a écrit :
Oui, ce qu'en dit Duby est intéressant, mais je pense qu'on peut y ajouter une raison bien plus terre-à-terre : à cette époque, on ne sait plus commander correctement une armée sur un champ de bataille. La manoeuvre y est sinon impossible, du moins particulièrement rudimentaire une fois que la bataille est entamée. C'est le plus souvent l'armée ayant la plus forte cohésion qui l'emporte, même si on pense à certains moments que le nombre y supplée (ce qui est une grave erreur).
Le chef de guerre qui s'engage dans une bataille rangée ne peut donc compter que sur la justesse de sa cause et la motivation qu'elle insuffle à ses soldats pour l'emporter. En espérant que ce sera toujours plus que pour ceux d'en face.
Les unités ayant une cohésion interne forte l'emportent régulièrement, or - faute de fonds - bien peu de souverains disposent d'une armée régulière qui leur permet d'envisager les aléas d'une bataille sereinement. Alors ils cherchent à l'éviter, et compensent avec le meilleur expédient disponible : le mercenariat.
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Pas complètement, vu que l'on est dans une société féodale pour l'essentiel, l'autorité du chef est centrale dans le commandement. La cohue épouvantable de Crécy est aussi due en parti par le manque de légitimité de Philippe VI. Les barons se mettent en bataille sans même attendre ses ordres et sans que l'entièreté de l'ost ne soit arrivé, chose difficilement pensable sous Louis IX. Par ailleurs il existe une tactique qui est très attachée à la lecture de Végèce.
Anetharn a écrit :
Cela me fait penser au livre La chevalerie : de la Germanie antique à la France du XIIe siècle par Dominique Barthélemy. De souvenir, l'auteur présente les conflits, à l'échelle régionale, dans le principe de "la petite guerre" ou de bataille plus ou moins organisée. Le but est de s'en prendre aux paysans ou des objectifs faciles à piller.
C'est souvent désigné sous le terme de "chevauchée" d'ailleurs dans le contexte de la guerre de Cent ans ce qui est assez représentatif, moins les atrocités qui en sont le corollaire.
CEN_EdG a écrit :
Si, il y en a beaucoup : trêve après Calais en 1347 jusque vers 1354-55, trêve liée au traité de Brétigny en 1360 jusqu'en 1369, trêve de facto entre 1380 et 1415 (problèmes intérieurs dans les deux royaumes), trêve entre 1439 et 1450.
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Et d'ailleurs certains historiens (impossible de me rappeler lesquels...
) avance l'idée d'un conflit beaucoup plus long débutant avec l'invasion de Guillaume le conquérant en Angleterre, nouant par là les destins français et anglais ensemble pour une bonne partie du Moyen Âge. L'idée de continuité est loin d'être stupide quand on songe aux campagnes de Louis VI et surtout Philippe Auguste et Saint louis.