CEN_EMB a écrit :
Je pense que vu la puissance explosive de l'obus, cela aurait dû être le canon de 75 l'arme individuelle principale en dotation. Bah oui, quitte à occulter totalement la charge physique de l'arme, autant voir grand...
La vraie formulation de votre question devrait être "Le fusil-mitrailleur n'a jamais été une arme individuelle", car en fait, elle a été durablement (1915-1965 au moins) l'arme principale autour de laquelle s'articulait le groupe de combat.
Vous faites l'impasse totale sur :
1) le coût de production de ces armes automatiques, prohibitif, au point qu'il est impossible d'envisager d'équiper chaque soldat avec un fusil-mitrailleur ;
2) la nécessité d'une dotation en munitions très conséquente, vu la cadence de tir, qui impose qu'il y ait un pourvoyeur (voire deux) ;
3) la charge physique d'une arme qui pèse plus de dix kilogrammes et nécessite donc une mise en batterie pour être employée (sauf cas exceptionnels et bien peu probants). Car oui, si le soldat peut porter beaucoup sur ses épaules, ses bras, à moins que l'on soit tous des Taïpouets nourris aux protéines, ne sont pas efficaces indéfiniment avec une arme aussi lourde (du coup le tir perd beaucoup en efficacité dès que l'arme n'est pas posée sur une surface stable permettant une visée correcte).
De ce fait, le groupe de combat s'organise autour d'une telle pièce, qui en devient l'arme principale (forte cadence de tir, donc effets importants sur l'ennemi). Il faut donc la protéger avec des flanqueurs dotés d'armes plus légères et plus faciles d'utilisation qui permettent de couvrir les angles morts et les approches.
Les Allemands ont essayé le groupe de combat à deux FM en 1943, et l'expérience a été (relativement) concluante, bien que les besoins du conflit les aient empêché d'étendre cette organisation à plus de quelques grandes unités triées sur le volet.
Après 1945, la généralisation des armes semi-automatiques et automatiques individuelles (le fusil d'assaut, dont les modèles les plus emblématiques de l'après-guerre sont l'AK-47 ou le M-16 ainsi que le FAMAS) rend le FM moins central (encore que la M-60 au Vietnam ou la Minimi en Afghanistan aient démontré tout leur intérêt dès qu'il s'agit d'"envoyer du plomb"). En revanche, il constitue encore un appoint intéressant et une liaison nécessaire entre le fusil d'assaut en 5,45/5,56 et la mitrailleuse de 12,7, permettant de traiter des objectifs dans la zone des 300m/600m qu'un fusil d'assaut ne peut pas prendre à son compte et dans laquelle une mitrailleuse, lourde et délicate à mettre en batterie, donc vulnérable à courte portée, ne peut que difficilement être à son avantage en raison de son allonge importante.
CEN EMB
Très bien, merci pour cette réponse très enrichissante.
Je crois que j'ai bien compris que c'est le poids tout le problème. Je comprends qu'a l'époque c'était un peu trop lourd pour être porté et utilisé souvent.
Voilà ! vous parlez de la Minimi, qui pèse 7kg, et qui est très efficace
En fait j'ai souvent lu que certains soldats en Afghanistan préféraient utiliser cette arme que les fusils d'assauts.
C'est aussi pour ça que j'ai posé cette question.
Mais le fait qu'un groupe de combat ai besoin de "flanqueurs dotés d'armes plus légères et plus faciles d'utilisation qui permettent de couvrir les angles morts et les approches" comme vous le dites m'a convaincu que donner un fusil mitrailleur pour chaque soldat serait plus une erreur tactique qu'un avantage.