Je sors le sujet de la naphtaline.
JMC. est un "reconstructeur" d'arbalète médiévale, qui se livre à son niveau à l'archéologie expérimentale. A mon niveau, j'en bricole aussi quelques unes, mais de puissance très réduite (moins de 100 livres).
JMC forge lui-même ses arcs, de plus en plus puissants, nécessitant un arc de plus en plus incliné sur l'arbrier pour encaisser ladite puissance (qui se mesure jusqu'à 1000, oui, mille, livres). Du coup, il y a de plus en plus de frottements qui absorbent de plus en plus de la puissance de l'arbalète !!!
Il faut de toute façon un cranequin ou une moufle pour armer l'arbalète (un démultiplicateur), ce qui prend quand même du temps. APrès, on peut imaginer qu'un arbalétrier s'entraîne régulièrement pour armer son outil de travail, et soigne la précision de son tir. Celui-ci dépend par ailleurs du carreau utilisé, et, comme tout matériau vivant (du bois dans ce cas), celui-ci varie en fonction de la température, de l'humidité...
Il y a quelques exemples d'empennage pour carreau, en bois ou en cuir, ce qui améliore la précision.
Comme dit plus haut, le gros (l'énorme !!!) avantage de l'arbalète, c'est que vous apprenez à vous en servir en une demi-journée, et que vous pouvez être assez efficace en groupe. L'inconvénient, c'est que vous passerez difficilement 2 carreaux à la minute...
Le longbow que l'on a retrouvé dans l'épave de la MaryRose pése jusqu'à 140 livres d'après les cernes et l'épaisseur des bois. Pierre Lansac, facteur d'arc, en a reproduit quelques uns pour le fun, et confirme les 140 livres au moins.
Et là, pour tirer cette puissance, avec précision et de façon répétée, il faut des années de pratique, contrairement à l'arbalète. Pour avoir essayé moi-même un warbow de 160 livres, je n'ai pas pu l'armer à plus de 10 pouces. Et je suis un archer de 110 kilos pour 1,85 mètres...
. L'archéologie expérimentale pose parfois certaines limites.
J'ai pu voir par contre un arc de "seulement" 110 livres percer une cuirasse (issu d'un vide-grenier) à une trentaine de mètres de distance. L'arc comme la flèche ont été réalisés par un archer écossais, et la flèche a traversé intégralement le plastron, posé sur du sable.
Les arbalètes chinoises à répétition manque de précision (fut sans empennage) et de puissance (le levier d'armement limite celle-ci). Par contre, en tir de barrage, ça doit pouvoir ralentir pas mal de monde. Les arbalètes han par contre, dispose d'un système de détente tout à fait ingénieux, avec hausse intégrée, et son arc composite (bois, corne et tendons) peut être très puissant. Là encore, la puissance dépend de l'arbalétrier. Je ne me souviens pas de système d'aide à l'armement par contre...