Dans
Les Guerres Préhistoriques, Lawrence Keeley dit que les peuples primitifs savaient déjà augmenter la gravité des blessures par des méthodes simples : fendiller un silex pour garantir qu'il se brisera dans la blessure, ou enduire la pointe des lances de terre pour assurer l'infection, car les guerriers ont dû remarquer très tôt qu'une plaie souillée guérit mal.
Dans les milieux secs, une tactique de guerre chimique est bien connue : jeter un cadavre dans un point d'eau pour le contaminer et le rendre inutilisable. Elle a été employée durant les croisade. Dans
les Croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf rapporte aussi l'utilisation ponctuelle de naphte enflammée pour griller les chevaliers à l'intérieur de leur armure
Sinon, le concept de guerre bactériologique est bien connue, au moins depuis Homère
Homère, dans l'Iliade, chant 1, a écrit :
[Agammemnon a capturé la fille du prêtre d'Apollon ; il rejette l'offre de rançon de celui-ci, et le congédie avec des menaces] , et le vieillard trembla et obéit. Et il allait, silencieux, le long du rivage de la mer aux bruits sans nombre. Et, se voyant éloigné, il conjura le roi Apollôn que Lètô à la belle chevelure enfanta :
– Entends-moi, porteur de l'arc d'argent, qui protèges Khrysè et Killa la sainte, et commandes fortement sur Ténédos, Smintheus ! Si jamais j'ai orné ton beau temple, si jamais j'ai brûlé pour toi les cuisses grasses des taureaux et des chèvres, exauce mon vœu : que les Danaens expient mes larmes sous tes flèches !
Il parla ainsi en priant, et Phoibos Apollôn l'entendit ; et, du sommet Olympien, il se précipita, irrité dans son cœur, portant l'arc sur ses épaules, avec le plein carquois. Et les flèches sonnaient sur le dos du dieu irrité, à chacun de ses mouvements. Et il allait, semblable à la nuit.
Assis à l'écart, loin des nefs, il lança une flèche, et un bruit terrible sortit de l'arc d'argent. Il frappa les mulets d'abord et les chiens rapides ; mais, ensuite, il perça les hommes eux-mêmes du trait qui tue. Et sans cesse les bûchers brûlaient, lourds de cadavres.
Les flèches sont bien une épidémie. Plus loin, les Grecs parlent de "contagion".
On peut supposer que de nombreuses attaques bactériologiques se sont limitées à des invocations ou des sorts jetés sur les ennemis.