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Message Publié : 08 Sep 2006 6:21 
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Tite-Live
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Inscription : 16 Nov 2005 9:43
Message(s) : 317
Localisation : Arpitanie
Pour rebondir sur un sujet concernant les lumières et leur mépris pour les 'supersititions', comment explique t-on que de nombreux philosophes ont éprouvé le besoin de s'attaquer aux croyances religieuses ?

Voltaire considérait qu'il fallait pendre le dernier Roi avec les tripes du dernier prêtre et Michel Onfray est l'un des derniers en date des philosophes 'anti-religieux'.

Cela vient bien sur d'une étude objective de la nature des croyances, de lutte contre les persécutions des autorités religieuses, de conflits d'autorité, mais encore ?

Merci.

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray


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Message Publié : 08 Sep 2006 8:20 
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Salluste
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Inscription : 02 Juil 2006 20:33
Message(s) : 230
Localisation : Nalanda Monastery, France
He bien, il faut croire que les croyances religieuses piquent une certaine forme de sensibilité sociale (vive Foucault). La question, alors, se pose en ces termes "quelle sensibilité sociale (et de quelle classe sociale) est piquée par la religion et travaille alors à la critique de celle-ci ?".

I. On peut sans doute y voir le travail d'un mouvement libéral (corollaire : d'une liberté intellectuelle). Ce constat est d'autant plus clair que les "philosophes" religieux se font rare (la seule réponse correcte à "la mort de Dieu" annoncée par Nietzsche me semble être "l'éclipse de Dieu" dite par Buber, suite de quoi Onfray s'acharne <encore> sur ceux qui prétendent ressusciter la dépouille de Dieu montrée du doigt par Friedrich) mais que le commun pousse dans un terreau religieux, supporté par le tuteur de la religion. Au nom d'une liberté intellectuelle, de nouvelles règles sont érigées, qui, tout en étant obscurs, sous-tendent toute la philosophie (1ère règle de la philo "on peut discuter de tout, et aller à tout, sans se soucier des conséquences morales", 2ème règle "on ne doit pas parler de la 1ère règle"). C'est la sensibilité libérale, la force obscur et vague qui s'exerce à travers l'appareil disciplinaire philosophique.

II. Ensuite, je pense qu'il n'est pas vain de souligner combien l'angoisse du non-sens et de l'absurde semblent caractéristiques de la pensée contemporaine, cf. Tillich. En attestent les travaux de Nietzsche (qu'est-ce que la mort de Dieu sinon la perte du sens), ça sonnera comme sonne une castration chez Freud ("la croyance est une névrose obsessionnelle"), l'absurde sera mis en mot chez Camus, parfois chez Kafka et chez Kurt Vonnegut (auteur américain encore vivant dont j'apprécie particulièrement le roman "Abattoir 5"). Cette angoisse (du non sens et de l'absurde) sous-tend aussi (en plus de "l'esprit libéral") la sensibilité sociale qui s'attaque aux croyances religieuses.

III. La philosophie des Lumières, puisque tu pars de là, pré-sentait les forces et les valeurs qui étaient pour elles à venir (et qui sont pour nous actuelles).

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« Suffering also has its worth. Through sorrow, pride is driven out, and pity felt for those who wander in samsara; Evil is avoided, goodness seems delightful. »

Shantideva


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Message Publié : 08 Sep 2006 9:01 
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Salluste
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Inscription : 02 Juil 2006 20:33
Message(s) : 230
Localisation : Nalanda Monastery, France
Ajout suite à " III. La philosophie des Lumières, puisque tu pars de là, pré-sentait les forces et les valeurs qui étaient pour elles à venir (et qui sont pour nous actuelles). " Il s'agissait de balbutiements. Et également - aussi et en même temps - du vertige de la liberté : naissance d'une nouvelle angoisse, plongeon dans l'absurde, multiplication des repères, « éthération » (désolé pour ce néologisme douteux) des idéologies et des valeurs, etc.


Post-Scriptum : ce serait sympa qu'un modérateur ajoute le texte rouge foncé à la suite du message précédent.

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Message Publié : 08 Sep 2006 11:59 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 28 Juil 2006 18:07
Message(s) : 157
Les religions, surtout à partir de l'émergence du monothéisme, sont devenues des religions de contraintes. La prière se fait à genou ou replié au sol en soumission. Les anciennes religions étaient celles d'hommes libres, proches de la nature, et qui invoquaient les dieux debouts. Les anciens, comme les Celtes par exemple, avaient des dieux dont l'action convergeait avec celle des hommes, dans le cadre d'une harmonie naturelle unique visible dans l'ordre cosmique.

Il y a dans l'esprit révolutionnaire des lumières un certain anticléricalisme qui est poussé à l'extrême, et qui lutte contre une dictature divine et qui conduira au matérialisme, par détournement du spiritualisme.


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Message Publié : 08 Sep 2006 12:27 
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Salluste
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Inscription : 27 Jan 2006 10:21
Message(s) : 266
Localisation : oise
Au XVIIIe siècle les Lumières partent en guerre ouverte contre la religion, contre sa validité, contre sa prétendue vérité. Elles lui reprochent non seulement d'avoir freiné de tout temps le progrès intellectuel mais en outre de s'être toujours révélée incapable de fonder une vraie morale et un ordre politique et social juste.
Dans Politique naturelle, Holbach répète souvent que la religion fait craindre aux hommes des tyrans invisibles qui les rendent inaptes à prendre leur destin en main.
Au XVIIIe siècle les Lumières doivent choisir entre science et croyance.
Le choix ne fait évidemment pas question pour l'homme des temps nouveaux, l'hoomme des Lumières.


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