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Message Publié : 16 Août 2007 10:35 
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Marc Bloch
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Il est exact que dans les années 30 il y a eu l'apparition de beaucoup de petits mouvement diverses qui cherchaient une réponse à la fois à la vulnérabilité du capitalisme, l'apparition des régimes autoritaires en Europe et la barbarie soviétique. On les désigne sous le nom de "non conformistes des années 30". Beaucoup de ces dirigeants de groupuscules sont oubliés, d'autres ont laissé leur noms en ayant pris des voies diverses: Emmanuel Mounier,Jean de Fabrègues,Thierry Maulnier, Daniel Rops,Robert Aron, etc...

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Message Publié : 16 Août 2007 11:39 
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Jean Mabillon
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Mounier,Jean de Fabrègues,Thierry Maulnier, Daniel Rops


Ces partisans d'une troisième voie, d'une solution ''ni... ni...'' n'ont jamais pesé très lourd dans le débat. Un certain nombre d'entre eux comme Mounier, Rops, Maulnier, s'inspiraient d'un catholicisme plus ou moins social.
Mais qui, à part la clientèle du Figaro, s'intéressait aux idées de Thierry Maulnier? :D Difficile de prétendre apporter des solutions socio-économiques nouvelles crédibles quand on se réclame essentiellement d'une religion vieille de presque 2000 ans...
Clairement, pour ce qui est des idées qui allaient donner naissance au monde futur, ce n'était pas là que ça se passait, mais du côté du marxisme ou, avant la SGM, du fascisme.


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Message Publié : 16 Août 2007 13:28 
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Marc Bloch
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Je suis d'accord, ces groupes sans postérité étaient le reflet de l'inquiétude de certains milieux qui se posaient des questions.
Mais il faut arrêter là, car le débat dérive de son sujet initial. :oops:

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Message Publié : 16 Août 2007 15:30 
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Grégoire de Tours
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Tonnerre a écrit :
Rappelons pour donner un point de comparaison que, durant les années de la guerre froide, l'électorat communiste tournait autour de 20/25% et que post WWII, le tirage de l'Humanité dépassait 500 000 exemplaires.


Absolument, cher Tonnerre, absolument. Mais vous passez sous silence l'essentiel ; bien malencontreusement sans doute, vous mentez par omission. Car vous avez raison, il est bon de rappeler à nos plus jeunes forumeurs qu'il existait dans les années 60-70 un quotidien d'obédience communiste, et à fort tirage, L'Humanité ; mais il faut surtout ajouter que c'était le seul ! Car on ne se rend plus compte, aujourd'hui, avec le nombre de quotidiens dont nous disposons, Le Figaro, Le Monde, France-Soir, et tant d'autres, et toute cette presse régionale, pléthorique ! les Ouest-France, Sud-Ouest, Voix du Nord, etc. et la presse économique ! et les hebdomadaires d'information et d'opinion, L'Express, Le Point, Le Nouvel Obs, et tenez, il y a même une presse catholique aujourd'hui, c'est pour dire : La Croix, Le Pélerin... Rien de tout cela, à l'époque ! L'Huma pour tout le monde, et c'était ça ou rien ! C'est pour dire que, lorsqu'on parle de "pensée unique", on n'emploie pas les mots à tort et à travers !
Non mais, vous avez raison, faut le rappeler, tout cela, parce que ils se rendent pas compte, les jeunes...

Cette petite note d'humour mise à part. Vous n'êtes capable que de citer des exemples isolés les uns à la suite des autres, et des thèses qui abondent déjà dans votre sens. Vous citez Luc Ferry, Tonnerre. Ferry est avec Alain Renaut l'auteur dans les années 80 d'un ouvrage qui s'appelle La Pensée 68 , qui traitait déjà un certain nombre d'auteurs : Lyotard, Foucault, Althusser, et s'attachait à montrer leur vacuité philosophique et doctrinaire. J'aime beaucoup Renaut, qui est un grand professeur, mais lui et Ferry sont tout simplement des opposants critiques à ce courant de pensée. Qu'est-ce que cela prouve ? Et je comprends que vous aussi, vous êtes plutôt un opposant à ces courants de pensée. Bon, d'accord, c'est votre droit, pas de problème, moi-même, croyez-le bien, je n'éprouve pas un grand intéret pour Marcuse (je préfère largement Habermas), je ne connais quasiment pas Althusser qui a une interprétation de Marx qui ne me convient pas, et je déteste le style verbeux de Lyotard et des "esthètes" soit-disant nietzschéo-heideggeriens. Bon. Mais est-ce suffisant pour dire que les années 60-70 ont vécu sous une "pensée unique" ? "Pensée unique", ça a un sens ! Enfin ! Il faut quand même savoir faire un peu la part de ce qu'on pense, de ce qu'on ressent, et de ce que sont les faits, vous ne croyez pas ? La preuve au moins qu'il n'existait pas de pensée unique, c'est que vous-mêmes n'y adhériez pas, au marxisme ! Alors ? Que voulez-vous nous faire croire ? Que vous êtes des Résistants, de fiers Paladins de la Liberté, qui avez su vous défaire, à force de volonté et de courage intellectuel à l'emprise étouffante d'une entreprise de lavage de cerveaux généralisée ? Et ce serait de l'histoire, ça ?

Personne ne nie le succès du marxisme, y compris en France, je le répète, et c'est d'ailleurs le sujet du débat. Mais un radical provocateur comme Faget nous fait le coup -encore !- de la "pensée unique", nous dit que les résistants se comptaient "sur les doigts d'une main". Si les mots ont un sens, ce sont des absurdités ! Et il faut à tout le moins nuancer. Non ? Vous êtes bien certain, duc de Raguse et Tonnerre, que vous devez vraiment justifier et appuyer des bétises pareilles ?
A la limite, je suis déjà plus de l'avis de sati, qui lui disait "qu'il fallait être dans le bon camp". Oui, sans doute, c'est déjà plus raisonnable, ça veut dire au moins qu'il y avait deux camps, et qu'il y avait lutte. Ca, c'est clair. Mais parler de "pensée unique", vous déraisonnez totalement !
Vraiment, ces débats sur le marxisme ne sont pas à la hauteur de ce forum.


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Message Publié : 16 Août 2007 17:02 
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Jean Mabillon
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Avant de vous répondre sur le fond et en guise d'introduction, cher Bergame, :) je voudrais souligner que ce que vous dites de la pauvreté de la presse en général, et de la presse d'opinion en particulier, dans les années en question n'est pas tout a fait exact.
D'abord, certains des journaux ou mags que vous citez comme n'existant pas à l'époque sont vieux comme Herode et existent depuis belle lurette--deux bien jolies expressions, tant pis pour la tautologie--ainsi La Croix, née 1880 en et Le Pélerin, qui date de 1873!
Dans les greniers provinciaux de ma famille maternelle s'entassaient des piles de ''pélerins'' poussiéreuses qui remontaient à l'autre siècle...
Mais surtout, il y avait en France dans les années 30 et après la guerre une presse locale et d'opinion extrêmement riche, un foisonnement de petits journaux publiés par des formations politiques en particulier, qui fait paraître le nombre de périodiques dont nous disposons actuellement bien misérable. Chaque parti, leader ou groupuscule politique avait son ou ses journaux--je n'ai pas le temps de faire une recherche exhaustive mais le PPFà lui tout seul n'en avait pas moins de 3, La liberté, l'Emancipation nationale et plus tard en 40, Le cri du peuple;
la presse de gauche, communiste, trotskiste, rad-soc, socialiste, anarchiste et syndicale n'était pas moins riche--je cite quelques titres en vrac, liste non exhaustive--Marianne, La flêche, Les humbles, l'Europe nouvelle, La critique sociale, Europe, de Jean Guéhénno, le Monde, de Barbusse, Le populaire, de Blum...
Alors, non, il n'y avait pas que l'Huma pour relayer les idées marxistes, loin de là.


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Message Publié : 16 Août 2007 17:47 
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Et je comprends que vous aussi, vous êtes plutôt un opposant à ces courants de pensée.

Il n'est pas nécessaire d'être un opposant à la pensée marxiste pour remarquer qu'elle assurait une sorte de monopole de l'esprit dans ces années. :wink:
Le problème Bergame c'est que vous pensez que lorsqu'on constate une chose, c'est uniquement pour entrer dans une basse polémique ou quelque autre jugement de valeur s'y référant.
Ce n'est pas le sens de mon intervention là-dessus. Je constate seulement que l'élite intellectuelle de l'époque était majoritairement (lisez les noms plus haut...) apparentée à ce courant de pensée, voilà tout.
Qu'y a-t-il de mal là-dedans ? :?

Citer :
Vraiment, ces débats sur le marxisme ne sont pas à la hauteur de ce forum.

Pourquoi, qu'est-ce qui vous chagrine ?

Citer :
Oui, sans doute, c'est déjà plus raisonnable, ça veut dire au moins qu'il y avait deux camps, et qu'il y avait lutte.

Mêler la prédominence de l'idéologie marxiste chez les intellectuels français et le contexte de guerre froide du moment est un peu réducteur et simpliste à mon sens.
Je l'ai déjà écrit plus haut, mais même les hommes de lettres ou les politiques, qui ne se reconnaissaient pas dans ce courant de pensée ne suivaient pas pour autant la politique étrangère des Etats-Unis et s'y montraient très critique.
C'est une des caractéristiques de notre pays à cette date, encore plus lorsque De Gaulle arrive au pouvoir. (il n'est pas marxiste lui ! :wink: )
Donc, cet amalgame politico-intellectuel me semble mal placé et inapproprié dans ce sujet.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 16 Août 2007 22:40 
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Jean Mabillon
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Sur le fond, Bergame, nous avons tous les deux raison, parce que nous parlons de deux réalités radicalement différentes.
J'ai cité Ferry, que j'apprécie, et son surmoi de gauche, pour souligner que l'influence considérable des thèses marxistes pendant plusieurs décennies n'est pas à entendre en termes numériques. Si l'on essaie de quantifier, pour paraphraser Staline, ''les marxistes en France, combien de divisions?'' les estimations plus ou moins fiables auxquelles on aboutit mettront quand même en évidence une chose sûre--les marxistes et leurs compagnons de route étaient minoritaires dans la population, y compris dans l'université.
Mais leurs thèses, leurs méthodes d'analyse, leurs préoccupations, et leurs grands thèmes de débat occupaient dans l'opinion et dans les media une place importante, bien plus importante que leur réalité numérique; c'est cela que j'ai voulu mettre en évidence.
Les journaux régionaux que vous citez étaient ceux que lisaient la majorité des lecteurs mais, si leur lectorat était considérable, ce n'était pas dans leurs colonnes que se déroulaient les débats intellectuels et politiques cruciaux pour l'évolution de la société française.

Alors que les marxistes n'étaient certes pas majoritaires dans la population mais ils constituaient une avant-garde qui orientait de facon déterminante l'agenda et la réflexion politique de ces années.
Vous me parlez masses , poids numérique et France profonde; je vous parle minorités pensantes et agissantes, et poids d'influence.
Et beaucoup de ces analyses marxistes que vous citez nous semblent maintenant obsolètes et sans grand intérêt mais ce n'est pas la question; ce qu'il est important de rappeler, c'est que, à l'époque, c'est ça qui alimentait le débat intellectuel et politique et passionnait l'intelligentsia et la minorité de la population politisée, et pas ce qui paraissait dans la Dépêche du Midi.


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Message Publié : 17 Août 2007 4:20 
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Marc Bloch
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C'est la tactique préconisée par Lénine: les minorités agisantes (le terme est de lui) implantées dans des endroits bien placés, la technique du noyautage. Ne pas oublier sa citation : "Larévolution ne se fait pas dans la rue, elle se fait dans les universités". Idée remarquablement reprise par Gramsci dans ses "Cahiers de prison" :
"Il n'est pas nécessaire de prendre d'assaut les ministères; il est plus facile et plus rentable, à terme, de conquérir les esprits, en cassant les repères mentaux des gens et en acclimatant en eux de nouvelles façons de penser et d'agir"

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Message Publié : 17 Août 2007 8:48 
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Jean Mabillon
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citation : "Larévolution ne se fait pas dans la rue, elle se fait dans les universités".


En effet, selon Lénine, les masses n'étaient pas spontanément révolutionnaires. Cela dit, le capitalisme fonctionne aussi selon le principe des minorités agissantes--les fameux ''décideurs'' dont on nous rebat les oreilles dans la presse économique... :D


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Message Publié : 17 Août 2007 14:06 
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Grégoire de Tours
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Merci Tonnerre. Je pense qu'avec votre dernière intervention, le débat peut reprendre une tournure plus nuancée et plus raisonnable.
Je suis tout à fait d'accord avec votre reformulation et votre distinction.
Bien sûr que les marxistes étaient minoritaires, y compris à l'université. Mais c'est clair aussi qu'ils constituaient dans le champ intellectuel ce qu'on pourrait peut-être aussi appeler une "minorité consistante", dont l'une des forces était de s'appuyer sur une idéologie très structurée et fortement cohérente -théoriquement, j'entends, ne hurlez pas, je vous prie- qui tendait à cliver le débat -car il y avait débat. En gros, effectivement, et en restant très superficiel, on peut dire qu'il fallait alors se positionner "pour" ou "contre" le marxisme, et que ce positionnement avait des incidences sur la carrière.

Mais c'est encore faux de dire que la recherche "était aux mains" des marxistes ou de leurs affidés, comme le suggère duc de Raguse. Du moins, pour une discipline que je connais pas trop mal je pense, la sociologie, et qui a l'avantage pour mon propos d'être souvent présentée comme la discipline la plus poreuse à la doctrine marxiste, je peux vous dire que c'est faux. Les grandes revues de sociologie, par exemple, n'ont jamais été "tenues" par les marxistes, au contraire, les "écoles" d'obédience marxiste ont plutôt eu tendance à créer leurs propres revues -je pense aux Actes de la Recherche de P.Bourdieu par exemple. Et de même, tous les labos n'étaient pas aux mains des amis de Bourdieu ou Touraine, très très loin de là. En fait, Bourdieu a toujours été considéré comme un radical au sein du petit monde de la sociologie -on disait facilement à l'époque que Bourdieu et Boudon constituaient les deux "bouts" de la sociologie française.

Mais il est vrai aussi que ce sont souvent les discours les plus radicaux qui se font le mieux entendre, et parce qu'ils parviennent à se faire entendre, forcent plus ou moins les intervenants à se positionner par rapport à eux. Il n'en reste pas moins qu'il y a alors débat, et que ce débat oppose des "camps" différents, des "écoles", des "courants", etc. qui ne défendent pas les mêmes opinions, qui ne pensent pas la même chose sur les mêmes sujets. En aucun cas, on ne peut donc parler de "pensée unique" ou de "monopole de la pensée".
Bref, voila un rapide descriptif de la situation de la sociologie à l'époque. Faut-il croire qu'elle était radicalement différente en histoire, par exemple ?

Permettez-moi également de dire, Tonnerre, que je n'ai pas cité que des journaux régionaux. Vous avez raison lorsque vous dites que L'Humanité représentait un fort tirage à l'époque (500.000 numéros), surtout si on la considère avec la situation actuelle. Mais je crois ne pas avoir tout à fait tort non plus lorsque je rappelle qu'à côté de l'Huma, il existait d'autres quotidiens nationaux, pas spécialement connus pour être des organes de diffusion de l'analyse ou de la pensée marxiste, et qui diffusaient au moins autant. Je crois par exemple me souvenir que le plus gros tirage de l'époque, c'est France-Soir, avec plus d'un million de numéros.

Je voudrais finir en disant que l'utilisation de termes comme "pensée unique" ou "monopole de la pensée" devraient être, dans ces forums, des expressions à bannir. Quelque soit la doctrine qui est ainsi dénommée, qu'elle soit "de droite" ou "de gauche", ou autre chose encore, peu importe. Car de la part d'historiens, ou de passionnés d'histoire, ces termes ne peuvent être que mystificateurs, et ce pour une bonne raison : C'est qu'ils impliquent une représentation uniforme de la pensée ou de la culture d'une époque. Et c'est forcément une mauvaise représentation : Nous savons tous qu'en histoire, rien n'est jamais totalement noir ni totalement blanc.

Donc merci Tonnerre encore une fois, et j'ai plaisir à voir que même Faget peut parfois revenir à la raison. C'est agréable.


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Message Publié : 17 Août 2007 15:05 
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Marc Bloch
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Moi je me passe de vos satisfecit :evil:

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Message Publié : 17 Août 2007 22:05 
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Polybe
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Juste pour info, où Lénine aurait affirmé que la révolution ne se faisait pas dans la rue, mais dans les universités ? C'est une pensée bien plus hegélienne que marxiste ça, non ?


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Message Publié : 18 Août 2007 8:59 
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Jean Mabillon
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Merci Bergame. :)
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Mais il est vrai aussi que ce sont souvent les discours les plus radicaux qui se font le mieux entendre, et parce qu'ils parviennent à se faire entendre, forcent plus ou moins les intervenants à se positionner par rapport à eux.


C'est cela même. Et c'est en cela qu'on peut dire que le marxisme, dans une certaine mesure, dictait l'ordre du jour du débat politique en France.
Je voudrais ajouter quelques considérations qui peuvent paraître triviales mais qui pouvaient jouer un rôle non négligeable dans les raisons les moins avouables de certains ralliements au marxisme.

J'ai dit qu'on passait pour ringard dans le milieu lycéen et étudiant si on ne se disait pas marxiste vers les années 70--je pourrais ajouter aussi que si l'on se disait ouvertement gaulliste ou de droite, on passait pour le salaud de service, pardonnez l'expression.
Une des forces du marxisme qui explique la puissance de son influence, en particulier auprès des jeunes, c'était son magistère moral.
Magistère autoproclamé, que revendiquait aussi la gauche non communiste, mais trop de compromissions et d'abandons rad-soc avaient sans doute émoussé la crédibilité de ces prétentions. Par comparaison, le marxisme apparaissait comme seul pur et dur dans sa défense des opprimés et des défavorisés.
Etre marxiste, non stalinien à partir d'une certaine époque, c'était être automatiquement du côté du bien, du vrai, du juste, de l'humanisme!!, des travailleurs, des pauvres, des victimes, etc.
C'était donc s'autodécerner un brevet de moralité, et ce côté ''self righteous''--donneur de leçon en Français mais ce n'est pas une très bonne traduction--apportait sans doute confort de conscience et sentiment de supériorité. C'est d'ailleurs un comportement religieux typique--on a souligné plus haut tout ce qui apparentait le marxisme au christianisme.
Les étudiants non-marxistes, eux, passaient pour des sales bourgeois égoïstes et bornés qui se résignaient facilement aux malheurs des gens moins bien lotis qu'eux. Cette condamnation morale de certains marxistes envers ceux qui ne l'étaient pas pouvait avoir un effet d'intimidation sur les personnes sensibles au ''peer pressure''.
Enfin, être marxiste et membre d'un groupe politique ou mouvance marxiste quelconque, c'était appartenir à une communauté, se trouver une seconde famille, mais une que vous choisissiez, être accepté dans un groupe soudé et solidaire constitué de gens avec qui vous étiez en résonnance et qui vous soutenait plus que votre propre famille, du moins aussi longtemps que vous adhériez à l'orthodoxie. Il y avait donc le sentiment exaltant de faire partie d'une minorité éclairée, des happy few qui avait ouvert les yeux sur l'aliénation sociale, de ne plus se ranger dans le troupeau des moutons bêlants, et même le frisson de prendre certains risques du fait de vos activités militantes dans de tels groupes.
En bref, si vous étiez marxiste, vous aviez le sentiment de faire partie des élus, des meilleurs--plus moral, plus intelligent, plus courageux, plus moderne... :)
Cet aspect sectaire, non mentionné dans ce fil, de la sociabilité marxiste a pu être un facteur dans l'adhésion de jeunes, de solitaires, mal dans leur peau, etc.
Encore une fois, je ne cherche pas à ramener l'adhésion au marxisme à des considérations aussi triviales mais il serait naïf de penser qu'elles n'y jouaient aucun rôle.


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Message Publié : 18 Août 2007 9:19 
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Plutarque
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C'est bizarre de voir à quel point les valeurs ont pu s'inverser en si peu de temps...


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Message Publié : 18 Août 2007 10:35 
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Jean Mabillon
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Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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C'est bizarre de voir à quel point les valeurs ont pu s'inverser en si peu de temps...


Ce fil traite des raisons qui expliquent le succès du marxisme. Il serait tout aussi intéressant d'aborder ce qui a amené les gens à se déprendre du marxisme, les causes de la désillusion progressive, ses différentes étapes et les individus, evénements et générations qui ont joué un rôle-clé dans ce processus .


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