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Message Publié : 15 Août 2007 12:15 
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Marc Bloch
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Oui Tonnerre, c'était exactement ça jusqu'au début des années 1970 et c'était étouffant. :furieux:

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Message Publié : 15 Août 2007 13:52 
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Jean Mabillon
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et c'était étouffant.


oui, un peu, mais il y avait aussi des avantages.
En ce qui me concerne, et d'autres amis de mon âge, cela nous a donné précocement--dès le lycée-- le goût des lectures ambitieuses et des discussions de haut niveau, un vif intérêt pour la politique, la philosophie, l'économie, l'histoire--il fallait avoir des bases solides pour faire bonne figure dans les joutes intellectuelles.
Lire Marx and Co. pour être dans le coup et pour être admiré pour son brio de débatteur, c'est sans doute un peu égocentré comme motivation, mais ça vaut quand même mieux que de ne pas l'avoir lu du tout. :)
En fait, je pense que je ne serais peut-être pas entré dans la carrière que j'ai choisie sans mon passage par cette véritable école de formation intellectuelle qu'a été le marxisme.


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Message Publié : 15 Août 2007 14:11 
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Grégoire de Tours
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Vous rendez une vision très subjective des choses. Vous me direz, c'est normal, c'est ce que vous avez vécu, mais c'est bien là qu'est le problème : Le sujet est encore trop "chaud" pour qu'on puisse l'aborder sereinement. Il faudra sans doute attendre que le temps fasse son oeuvre.

Mais en tout état de cause, je n'ai pas lu un seul historien des idées et/ou des intellectuels qui affirme ce que vous dites. Et si vous objectez, veuillez donner des références précises, Faget ou sati, je vous prie, et vous extraire autant que possible de votre expérience d'ancien combattant.

D'ici là, il me semble plus raisonnable de dire que le monde intellectuel était simplement très partagé, coupé en deux, comme l'était d'ailleurs le monde politico-géographique.

Par exemple, si on parle pour l'instant uniquement de la France des années 60-70, les théories marxistes étaient en effet assez présentes, peut-être dominantes, en sciences politiques. Avec des aménagements, on peut considérer que la philosophie et la littérature étaient elles aussi perméables à la théorie marxiste -et encore ! le marxisme de Marx, comme disait l'autre, certainement pas celui de Staline, ni même de Lénine -qui, lui, intéresait plutôt les sciences politiques, me semble-t-il. Dans les sciences sociales, elles l'étaient beaucoup moins, mais je suppose que vous mettez dans le même sac des paradigmes tel que le structuralisme. En économie, elles l'étaient encore moins, à moins que vous ne mettiez aussi dans le même sac les doctrines issues du keynésianisme.

Certaines disciplines étaient donc partagées, sans doute. Mais qu'en était-il du droit ? Des sciences de la vie ? De la physique ? De la médecine ? Des disciplines de l'ingénieur ? Pensez-vous que la théorie marxiste ait eu beaucoup de succès dans ces domaines ?

Et encore : Admettons néanmoins que le monde intellectuel dans son ensemble était effectivement un champ de bataille idéologique -c'était la belle époque de la guerre froide. Qu'en est-il des autres champs de la pensée et de la pratique ? Je pense au monde religieux, au monde des affaires, de l'économie appliquée, au monde du sport, au monde du travail, au monde du spectacle, etc.
A tout hasard, je rappelle en effet que le Parti Communiste n'a jamais rassemblé ne serait-ce que le quart des électeurs ! Et qu'il a plus souvent tourné autour de 10% que de 20. Ce n'est quand même pas ce qu'on peut appeler une hégémonie ! Il est manifestement clair que les communistes ont fait peur à beaucoup de monde, personne ne le nie et on le comprend, mais il faudrait peut-être aussi, maintenant, remettre les choses à leur juste place.

J'ajoute enfin que, durant cette période, il existait aussi des ressources et des supports idéologiques à l'étranger, et non des moindres : Les Etats-Unis n'ont pas été en reste dans la constitution et la diffusion de doctrines fondées sur la tradition libérale. Mes recherches m'amènent à éplucher les revues de sciences sociales et politiques anglo-saxonnes des années 60 et 70, et je peux vous dire qu'on savait aussi y "faire de l'idéologie".

Non, parler de "pensée unique" marxiste dans les années 60-70, ça n'est vraiment pas sérieux. Certes, le marxisme a eu du succès, il en avait en France à cette époque, et je fais partie de ceux qui pensent que ce n'était alors pas nécessairement une mauvaise chose pour la société française, mais il ne faudrait peut-être pas exagérer.


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Message Publié : 15 Août 2007 15:03 
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Marc Bloch
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Message Publié : 15 Août 2007 15:27 
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Jean Mabillon
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''moins, mais je suppose que vous mettez dans le même sac des paradigmes tel que le structuralisme. En économie, elles l'étaient encore moins, à moins que vous ne mettiez aussi dans le même sac les doctrines issues du keynésianisme.

Certaines disciplines étaient donc partagées, sans doute. Mais qu'en était-il du droit ? Des sciences de la vie ? De la physique ? De la médecine ? Des disciplines de l'ingénieur ? Pensez-vous que la théorie marxiste ait eu beaucoup de succès dans ces domaines ?''

Vous avez raison d'introduire des nuances. Cela dit, certains domaines donnaient le ton théoriquement bien plus que d'autres et fournissaient les principaux contingents de l'intelligentsia. Les maîtres à penser qui influençaient les jeunes générations se recrutaient dans la philo, les sciences sociales, la critique littéraire, la psychanalyse post-freudienne et quelques autres, et certes pas dans le droit !!, et encore moins dans la physique?!!?. :evil:
Et les pontes de ces domaines/leaders étaient souvent soit marxistes, soit ex-marxistes et/ou gauchistes.
Quels étaient les intellectuels influents dans les années 70? plus tant Sartre, plus comme monument qu'autre chose, Althusser, marxiste, Foucault, passé par le communisme, JF Lyotard, idem, Sollers, idem, et je ne parle pas des Nouveaux philosophes, BHL, Finkelkraut, Glucksman, etc.
Et même si l'on n'était pas marxiste ou gauchiste , on développait souvent plus ou moins consciemment une réflexion par rapport au champ théorique marxiste...


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Message Publié : 15 Août 2007 15:36 
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Grégoire de Tours
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Message Publié : 15 Août 2007 15:56 
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Grégoire de Tours
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Oui, Tonnerre, c'est exactement ce que je veux faire, introduire des nuances dans un débat qui en manque souvent, je trouve. Bien sûr que la jeunesse étudiante de l'époque était en bonne part influencée par le marxisme. C'est comme cela, il y a aussi des modes intellectuelles. Mais la jeunesse qui travaillait ? Est-on naïf au point de croire que toute la jeunesse s'est retrouvée sur les barricades en 68 ? Bien sûr que non, et vous en serez d'accord. Et le reste de la population ? Allons, et la manifestation de soutien à De Gaulle, alors ! Et je parle de 1968, sans doute parmi les heures les plus chaudes du marxisme en France. Bref : Vous voyez ce que je veux dire : Parler de "pensée unique marxiste" dans les années 60-70, ce n'est franchement pas sérieux ! Je ne nie aucunement le succès du marxisme -c'est le sujet- entre autres en France, mais il a toujours été en concurrence avec d'autres doctrines, d'autres approches théoriques, la preuve : Il y avait lutte idéologique.


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Message Publié : 15 Août 2007 16:28 
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Grégoire de Tours
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De plus, je pense que vous vous ilusionnez un peu lorsque vous suggérez que la "psychanalyse post-freudienne" donc lacanienne je suppose, la "critique littéraire" inspirée de la phénoménologie heidegerienne je suppose encore, les sciences sociales, donc la sociologie balbutiante sur le plan institutionnel, ou l'Ecole de Franfort (Marcuse) -je suppose toujours, que ces courants fournissaient "les principaux contingents de l'intelligentsia" dans les années 60-70, et ce, même si l'on ne parle que du monde intellectuel et/ou universitaire. Ou bien là encore, il faudrait sérieusement nuancer.

En fait, ces courants, dans les années 60, sont plutôt des courants "alternatifs", si j'ose dire. On a suffisamment dit que les soixante-huitards universitaires se recrutaient, non pas chez les professeurs ou maitres de conférence, mais dans tout le petit personnel des assistants, chargés de TP, dont les effectifs avaient été brusquement augmentés. Avant 68, "l'intelligentsia" universitaire n'est certainement pas marxiste.

C'est après Mai 68, et parce qu'elles ont été comprises comme ayant inspiré le mouvement de Mai 68, et d'une manière plus générale le grand mouvement étudiant qu'a connu l'Ouest -et l'Est, dans une moindre mesure- à la fin des années 60, que ces approches théoriques ont acquises une reconnaissance institutionnelle. Et il y a eu clairement, à cette occasion, un renouvellement partiel de ce que vous appelez l'intelligentsia intellectuelle. Mais une reconnaissance toujours disputée et toujours conflictuelle, comme en témoignent les multiples débats des années 70.


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Message Publié : 15 Août 2007 18:53 
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Jean Mabillon
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brusquement augmentés. Avant 68, "l'intelligentsia" universitaire n'est certainement pas marxiste.


Bergame, il y avait pas mal d'universitaires marxistes avant 68, disons la génération post WWII-années 50.
le PC, avec son prestige de ''parti des 60 000 fusillés'', disposait alors d'une influence importante dans la vie politique, artistique et intellectuelle de ces années--voir l'influence d'un journal comme les Lettres francaises, Sartre, Aragon, Picasso, Eluard, Vercors et j'en passe.
Ce prestige et cette influence se manifestaient aussi dans le domaine universitaire. Dans la catégorie profs d'histoire, me reviennent en mémoire des noms importants comme Furet, Soboul, Lefebvre, Vidal-Naquet, Bruhat, sans parler de ceux qui reconnaissaient leur dette au marxisme, comme Duby.


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Message Publié : 15 Août 2007 20:26 
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Grégoire de Tours
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Mais je ne dis pas qu'il n'y avait aucun communiste à l'Université, bien entendu. Je dis que présenter les choses comme si "l'intelligentsia universitaire" était dominée par le marxisme est faux.
Mais enfin, Tonnerre, vous n'êtes pas en train de dire que la majorité des professeurs d'histoire avant 1968 sont marxistes, quand même ? Même après 68, ce ne sera pas le cas ! Ou alors vous êtes en train de confondre marxisme et "gauche" ?
En fait, même dans ce cas, je crois me souvenir que les études montrent que les professeurs d'université en France ont toujours été majoritairement "à droite". Je vérifierai à l'occasion si vous le souhaitez.


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Message Publié : 15 Août 2007 21:44 
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Jean Mabillon
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Mais je ne dis pas qu'il n'y avait aucun communiste à l'Université, bien entendu. Je dis que présenter les choses comme si "l'intelligentsia universitaire" était dominée par le marxisme est faux.


Qu'entendez-vous par ''dominée''?
Si c'est que 80% des profs d'université étaient marxistes, non, certainement pas. Mais qu'il y ait eu une proportion respectable de marxistes, et de sympathisants communistes parmi eux, oui.
Proportion que je n'essaierai pas de chiffrer parce que cela serait purement pifométrique, et improuvable mais qui logiquement devait au moins égaler voire surpasser celle des communistes et sympathisants dans la population at large--la séduction spéciale du communisme sur les intellectuels n'est pas un mythe .
Rappelons pour donner un point de comparaison que, durant les années de la guerre froide, l'électorat communiste tournait autour de 20/25% et que post WWII, le tirage de l'Humanité dépassait 500 000 exemplaires.
Mais surtout ce que je voulais souligner, c'est l'influence du marxisme sur les intellectuels et sur le débat intellectuel en général.
Si l'on n'adoptait pas les theses de Marx, il arrivait que l'on se définisse dans une certaine mesure contre elles ou par rapport a elles si l'on était un intellectuel--voir le cas d'Aron.
L'agenda'' des points importants couverts dans le débat politique, ou la méthodologie utilisée dans des analyses philosophiques ou historiques, étaient souvent dictés ou au moins influencés par le marxisme.
Comment s'étonner de cette influence idéologique vu le nombre de pays ralliés au communisme au temps de la guerre froide, la puissance de l'empire soviétique et donc la place que tenait quotidiennement le communisme dans les journaux, de gauche comme de droite?
Maintenant que le communisme est mort et enterré, c'est difficile d'imaginer la place qu'il a pu occuper dans le Zeitgeist d'une époque.


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Message Publié : 16 Août 2007 8:17 
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Marc Bloch
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Tonnerre je vous approuve, à part Raymond Aron et Jules Monnerot, tout ce qui comptait dans le paysage intellectuel français était ou avait été communiste ou un compagnon de route du communisme. Je parle des Sciences humaines. Nier ce fait c'est être dépourvu de mémoire ou bien d'honnêteté intellectuelle.

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Message Publié : 16 Août 2007 8:36 
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Citer :
A tout hasard, je rappelle en effet que le Parti Communiste n'a jamais rassemblé ne serait-ce que le quart des électeurs ! Et qu'il a plus souvent tourné autour de 10% que de 20.

Heu... De l'après-guerre au début des années 1980, il n'est jamais sous la barre des 20% des suffrages exprimés. Il atteint les 30% au début des années 1950.

Citer :
Les Etats-Unis n'ont pas été en reste dans la constitution et la diffusion de doctrines fondées sur la tradition libérale.

Si nous nous plaçons dans le registre des idées politiques, la France a toujours été imperméable à ce type de doctrine et cela même à droite.

Citer :
mais il a toujours été en concurrence avec d'autres doctrines, d'autres approches théoriques, la preuve : Il y avait lutte idéologique.

A part les courants "alternatifs" auxquels vous faites allusion et le maoïsme - qui demeure tout de même une certaine interprétation du marxisme -, je ne vois pas vraiment lesquelles. Le gaullisme ?

Citer :
Je dis que présenter les choses comme si "l'intelligentsia universitaire" était dominée par le marxisme est faux.

Mais quels sont les intellectuels influents de ces années qui n'étaient pas d'obédience marxiste ou "assimilée". Tonnerre vous a fourni de belles plumes et quels sont les autres ?
Aron, Amouroux ? Des franc-tireurs isolés, rien de plus. La recherche et ceux qui détenaient les clés de la promotion étaient aux mains d'un courant de pensée bien proche du marxisme.

Citer :
Je parle des Sciences humaines.

Bien entendu, les autres disciplines scientifiques ne sont pas traversées par cette manière de réfléchir et d'interpréter les actions humaines en société.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Dernière édition par Duc de Raguse le 16 Août 2007 10:25, édité 1 fois.

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Message Publié : 16 Août 2007 9:09 
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Marc Bloch
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Pour les jeunes générations qui ont, peut-être, une vision imprécise de la question,je propose la lecture de deux ouvrages :

- Maurice Druon La France aux ordres d'un cadavre
Le Rocher - 2000

- Jean Sevillia
Le terrorisme intellectuel
Perrin - 2004

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Message Publié : 16 Août 2007 9:19 
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Jean Mabillon
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Merci, Faget. :)
Le philosophe Ferry a eu une formule assez juste, qui a été reprise largement dans les médias depuis.
Selon lui, la France a eu un ''surmoi de gauche'' depuis une soixantaine d'années.
Cela signifie en gros que, durant cette période, les valeurs de gauche et donc certaines notions issues du marxisme, ont été reconnues comme positives/meilleures que les valeurs de l'autre camp dans les représentations dominantes, et donc qu'elles dominaient largement le débat d'idées, de la gauche à la droite.
Selon ce point de vue, la droite serait devenue non pas absente ou muette, Bergame, mais honteuse par rapport à ses propres valeurs, qu'elle n'osait plus affirmer ouvertement. Conséquemment, elle aurait tendu à intégrer des morceaux d'idéologies marxiste ou socialiste dans ses programmes et manifestes politiques.
Je ne cite pas d'exemples de ces emprunts des leaders de la droite à la gauche, vous en trouverez certainement . :cry:
Ce discrédit idéologique durable de la droite serait lié à la grande crise de 1929, à la défaite des fascismes, et au fait que l'imagerie populaire de la Résistance la présentait comme ayant été menée majoritairement par des forces de gauche.
et aussi bien sûr, comme je l'ai mentionné, au nombre important de pays convertis au communisme et à la puissance de l'Union soviétique depuis la SGM.
Selon Ferry, cette dominance ideologique commencerait juste à s'inverser.
Pour finir, je suis en train de lire un certain nombre de textes, journalistiques et d'écrivains français des années 30. Il y a une interrogation que l'on retrouve souvent dans ces textes, et qui est centrale chez, par exemple, Drieu la Rochelle: le capitalisme, nos sociétés démocratiques sont en crise, ces systèmes ne marchent plus. Pour sortir de cette crise, il y a deux options nouvelles, fascisme ou communisme; devons-nous abandonner les anciennes formules et si oui, laquelle de ces nouvelles formules est la bonne, laquelle devons-nous adopter en France?
Pendant longtemps, c'est une question que beaucoup de gens se sont posée, même si c'était pour y répondre par la négative. Et je pense que c'était de cette interrogation, horizon indépassable des années 30 à 60, que provenait l'importance, maintenant évanouie, du communisme et de sa problématique dans les sociétés d'alors.


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