Alain.g a écrit :
Sur une radio, j'ai entendu récemment que faire une thèse sur certains sujets était la meilleure manière de se voir écarter de l'université. Si c'est vrai, ce que je ne suis pas à même de vérifier, alors on comprend mieux le discrédit qui touche les intellectuels.
Il se dit autant de bêtises à la radio qu'ailleurs.
La question d'une "vision dominante" est un problème qui se pose pour toutes les sciences et à toutes les époques. La difficulté est l'équilibre entre la prudence collective (nécessaire avant de généraliser des résultats fracassants) et la nécessité de laisser une place à la créativité scientifique individuelle.
Certaines sciences sont plus "académiques" que d'autres - de ce point de vue, l'Economie revient de loin - mais aucune n'est en mesure d'imposer à tous ses chercheurs un conformisme de plomb rejetant toute recherche originale.
Il existe bien sûr quelques sujets qui sentent le souffre : la "fusion froide" en physique (les premiers résultats publiés n'ont pas pu être reproduits, et ce sujet soufre de sa proximité avec le rêve alchimique. Malgré tout, quelques rares labos creusent à temps perdu, sans être encouragés) la psychanalyse en psychiatrie, etc... On pourrait sans doute en trouver pas mal. Mais rien qui soit de nature à jeter le discrédit sur la communauté des chercheurs.
Vous pourrez noter aussi que certaines sciences ne craignent guère la vaisselle cassée.
Les sociologues, par exemple, que leur spécialité rend volontiers critiques à l'égard de la société telle qu'elle est, (en clair : il ne sont guère portés au conservatisme) ne s'embarrassent pas de contraintes idéologiques pour aller regarder, par exemple, le problème de la violence tel qu'il est : leur métier, leur éthique, est d'ouvrir les yeux et de chercher la vérité des choses. Après quoi ils publient leurs observations... plaisent ou ne plaisent.
(Savoir s'ils cassent des certitudes de droite ou de gauche n'est pas leur problème. Il ne manquerait plus que ça !)
Tout aussi iconoclastes, et pour parler de ce qui nous intéresse : pensez-vous vraiment qu'il existe des sujets tabous pour les historiens ?