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Message Publié : 18 Avr 2009 9:59 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 30 Sep 2007 12:09
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Localisation : Klow / Nouillorc
Les personnes que l'ont peut considérer comme faisant partie des intellectuels semblent traverser des temps troublés

La démocratisation de l'informatique et d'Internet fait que tout le monde a désormais accès à un savoir qui autrefois était l'apanage d'une élite instruite qui est désormais confrontée à la gratuité de l'information.

Les conditions d'enseignement sont plus difficiles que jamais.

Les journaux sont en pleine crise du fait de la concurrence d'Internet.

Les états recrutent de moins en moins de fonctionnaires, professeurs ou chercheurs, en tout cas sur poste fixe.

Peut-on dire que les 'intellectuels' traversent une période 'difficile' ?

_________________
"Les gosses n'apprennent plus rien à l'école; en histoire-géo par exemple, ils doivent se débrouiller comme ils peuvent. Bientôt, un gamin nous dira par déduction que l'an 1111 correspond à l'invasion des Huns....."

Compte rendu de réunion d'une communauté d'agglomération


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Message Publié : 18 Avr 2009 10:16 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 12 Avr 2008 19:17
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Localisation : Lille
Ce constat est juste, mais je ne vois pas pourquoi le fait que l'Etat recrute moins d'enseignants-chercheurs correspondrait à un déclin des intellectuels.
Ils traversent une période difficile, sans doute, mais c'est un processus qui a été amorcé depuis longtemps je pense; depuis l'avènement de l'esprit "commercial", non? A l'évidence, les journaux sont les plus touchés, faut-il avoir peur pour le monde du livre? J'en suis moins certain, car tout de même, lire un roman sur son écran d'ordinateur, c'est fort désagréable.

_________________
On peut s'agiter en tous vents et cependant être paresseux. C'est que fixer avec constance son attention est un travail pénible, tandis que virevolter est, au fond, un passe-temps délicieux. Alexis PHILONENKO.


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Message Publié : 18 Avr 2009 12:17 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Je ne suis pas vraiment sûr que tous les faits que vous énoncez convergent tous, et encore moins qu'ils convergent dans le sens d'un déclin des intellectuels. Le fait que les études soient accessibles - dans les pays industrialisés, du moins... - et que l'information soit disponible en surabondance impose à chacun un travail de tri pour s'élaborer son propre intellect, mais il permet aussi de maximiser la réalisation du potentiel intellectuel (ou autre) d'une population.
Si l'on considère qu'il existe une part - je dis bien une part ! - d'inné dans les prédispositions à exceller dans un domaine, qu'il soit intellectuel ou non, de combien de Jean-Sébastien Bach ou de Rabelais l'humanité a-t-elle été privée juste parce qu'à leurs époques respectives la majorité n'avait pas accès à l'alphabétisation ?

Donc à moins d'inclure dans la définition de l'intellectuel une notion de caste au sens où tout le monde ne devrait même pas avoir la possibilité d'en faire partie, je ne vois pas en quoi la démocratisation du savoir conduirait à un "crépuscule des intellectuels".
Il faudrait aussi définir ce qu'on entend par crépuscule. De leur nombre ? Il n'y a aucune raison à cela. De leur poids ? De leur influence ? Là, déjà, la question est davantage posée. Pourquoi les écoutait-on ? Pourquoi ne les écoute-t-on plus (si c'est le cas) ?
Est-on confronté à un mépris du savoir "de haut niveau" ? Les difficultés des enseignants, certaines déclarations fracassantes de politiques (à propos d'un certain roman classique, par exemple), le chômage qui amène à se recentrer sur "l'utilitarisme" sont-ils des phénomènes profonds ou superficiels ? peut-être que là, on pourrait voir, un crépuscule je ne sais pas, mais les racines d'un rejet.

A mon avis, il faut commencer par préciser un peu la question, sinon ça va virer aux propos de comptoir ou plutôt de cafet' d'intellos maudissant le peuple stupide (je caricature à dessein :wink: ) j'en ai peur.


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Message Publié : 18 Avr 2009 12:36 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Tiens, un vieux débat qui ressort. Ça doit faire au moins 5000 ans qu'il y a des écrits qui dénoncent la fin du temps ou l'on écoutait les hommes sages. On devrait savoir cela sur un forum d'histoire ...


Sauf erreur de ma part, il y a déjà eu 2 ou 3 discussions qui tournent autour de ce thème.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 18 Avr 2009 12:56 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 23 Mars 2005 10:34
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Localisation : Nanterre
Vous trouverez beaucoup de pistes de réflexions dans Après la démocratie, d'Emmanuel Todd.

Pour résumer grossièrement, la fracture intellectuelle qui divisait la population depuis des siècles entre lettrés et illettrés a disparu du fait de l'alphabétisation de masse, et a été remplacée par une division entre les diplômés d'études supérieures et les autres.

Or, deux phénomènes sont constatés dans tous les pays occidentaux : d'une part, la proportion de tels diplômés a cessé d'augmenter depuis dix ans, et d'autre part, un nombre croissant d'entre eux n'ont plus accès aux hauts revenus.

Le premier phénomène a engendré, selon Todd, la pensée "déclinologique" actuelle, qui fait passer cette stagnation pour un déclin et laisse planer le spectre de masses populaires déscolarisés. Cette pensée est à relier aux velléités anti-démocratiques de l'élite.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 18 Avr 2009 13:07 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Narduccio a écrit :
Tiens, un vieux débat qui ressort. Ça doit faire au moins 5000 ans qu'il y a des écrits qui dénoncent la fin du temps ou l'on écoutait les hommes sages. On devrait savoir cela sur un forum d'histoire ...


Tout comme on peut savoir qu'il y a des époques où c'était vrai. Et qu'il n'est donc pas vain de se demander si nous sommes dans l'une d'elles, ou pas.


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Message Publié : 18 Avr 2009 13:50 
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Marc Bloch
Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
" L'ntellectuel se prend pour le sel de la terre, il n'en est que la merde " (Lénine).
Comme quoi, comme dit Narduccio, le débat n'est pas nouveau. lol

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 18 Avr 2009 13:59 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
C'est qu'il y a déjà quelques sujets proches. Par exemple celui-ci : http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=77&t=13269 ou celui-là : http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=37&t=3402

Ensuite, j'aimerais pas que le sujet dérape en polémique stérile. S'il s'agit d'une étude historique de l'évolution de l'idée, cela fait déjà l'objet du premier post que j'ai mis en lien. S'il s'agit de comparer notre époque à des époques antérieures, c'est déjà moins conforme à la charte, s'il s'agit de savoir si la politique actuelle, ou si les tendances de la société tendent à ruiner l'aura des intellectuels, je serais assez réticent et on appliquera la charte pour tout propos déplacé.

Si le débat peut être mené sans polémique stérile, pourquoi pas, mais ça durera combien de temps ? Puisque le message initial contient déjà les ferments de cette polémique.

Vitalis a écrit :
Les conditions d'enseignement sont plus difficiles que jamais.

Les journaux sont en pleine crise du fait de la concurrence d'Internet.

Les états recrutent de moins en moins de fonctionnaires, professeurs ou chercheurs, en tout cas sur poste fixe.


Et n'importe qui qui s'intéresse tant soit peu à l'histoire sait déjà que 2 de ces 3 propositions sont fausses : historiquement fausses. Ce qui est un comble sur un site qui se nomme Passion-Histoire. Elles sont fausses et ont pour but de diriger le débat, c'est bien que les propos de l'auteur sont polémistes.

Les conditions d'enseignements sont-elles plus difficiles aujourd'hui que vers l'an 500 ? Ou qu'en 1850 ? Nous savons tous que ce n'est pas le cas. Les états ont-ils recrutés moins de fonctionnaires en 2008 qu'en 1008 ou en 1508 ? Nous savons aussi que cela est erroné. Il s'agit d'une intervention dont le but est de juger la politique actuelle en manière de recrutement des enseignants. En tant que telle elle est en contradiction avec notre charte. Vous voulez en débattre ? Soit! Mais dans les limites de la charte : toute intervention politique sera supprimée.

PS: la troisième proposition est aussi fausse, mais ce n'est pas le lieu pour en discuter, les journaux étaient en déclin bien avant que le net devienne un média de masse. En fait, on lit plus depuis qu'internet existe. De très nombreuses études le démontrent et il doit y avoir, aussi, un fil de discussion sur l'alphabétisation de notre société, mais faut savoir utilisé la fonction recherche du forum.

RePS: si en plus quelqu'un cite Lénine .... Vous n'avez pas un orateur moins marqué politiquement pour un tel débat ?

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Message Publié : 18 Avr 2009 16:12 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 21 Déc 2008 11:01
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Bien que Montaigne l'ait pourtant admirablement bien formulé : " il vaut mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine " ( une formule qui devrait étre gravée au fronton de chaque lycée et université ), je suis toujours surpris de la confusion faite par beaucoup de gens entre "étre intelligent " et " étre cultivé "
Il est évident qu'internet permet de se cultiver facilement , si on a accés à l'ADSL , mais je ne sais pas si internet rend plus intelligent . Car Internet est aussi un superbe outil de désinformation , de plus avec la facilité est de n'y trouver que ce qui nous plait , le risque est de se cultiver uniquement dans sa spécialité et encore parfois à contre-sens et au final de ne pas devenir trés intelligent.
Donc internet marque une vraie révolution et confirme aux intellectuels leur vrai role : non pas la transmission de connaissances comme une encyplopédie , mais un role plus transversal d'analyses et de discernements


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Message Publié : 18 Avr 2009 17:18 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
Message(s) : 7445
Localisation : Montrouge
Vitalis a écrit :
Peut-on dire que les 'intellectuels' traversent une période 'difficile' ?
L'expression d'intellectuels a plusieurs sens.
- Au sens général, il s'agit des professions intellectuelles et des personnes ayant atteint un certain niveau de diplôme. Les diplômés sont à présent nombreux et leur prestige s'en ressent. Mais si la société les emploie, le diplôme ne donne plus accès aux emplois supérieurs, en raison de leur nombre et il apparait que certains diplômés sont en nombre trop supérieur aux emplois offert dans certaines disciplines (psychologie, sociologie, sport ...). Plus grave, les grades universitaires ont perdu de leur valeur en raison de l'enseignement de masse et de l'absence de sélection.
- On appelle intellectuels en France, un petit nombre de personnes exerçant une fonction de prestige dans la diffusion des idées et disposant d'un accès aux médias à cet effet. C'est eux qui sont visés par l'idée d'un crépuscule des intellectuels. Ils sont accusés de s'être beaucoup trompés en suivant aveuglément aux pires moments Staline, Mao, Castro, toutes les guérillas marxistes .... Leur avis sur les grandes questions, toujours très politique , est de plus en plus contesté bien qu'il continue à être repris dans les médias. Leur soutien est presqu' un handicap pour l'élection à la présidence de la République, car leur candidat est souvent battu !! La globalisation du monde semble avoir nuit aux fameux "intellectuels" français, ancienne gloire de notre pays!

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 18 Avr 2009 17:57 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 21 Déc 2008 11:01
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Alain G ecrit
"On appelle intellectuels en France, un petit nombre de personnes exerçant une fonction de prestige dans la diffusion des idées et disposant d'un accès aux médias à cet effet. C'est eux qui sont visés par l'idée d'un crépuscule des intellectuels. Ils sont accusés de s'être beaucoup trompés en suivant aveuglément aux pires moments Staline, Mao, Castro, toutes les guérillas marxistes .... Leur avis sur les grandes questions, toujours très politique , est de plus en plus contesté bien qu'il continue à être repris dans les médias. Leur soutien est presqu' un handicap pour l'élection à la présidence de la République, car leur candidat est souvent battu !! "

Je me souviens d'une boutade des années 70 " parler d'intellectuels de gauche c'est faire un pléonasme " . Un intellectuel se devait d'étre à gauche et encore , pas seulement social- démocrate . Je me suis déja interrogé dans les sujets sur mai 68 , pour comprendre , comment des intellectuels ont fait preuve d'aussi peu d'intelligence, c'est à dire d'analyses et de discernements en admirant aussi aveuglement les dictatures de gauche.
Peut-étre ,2 explications : on comptait trop sur ce genre d'intellectuels pour inventer un monde utopique . A droite , les intellectuels étaient dominés par des conservateurs -réac , à l'image d'un Maurice Druon ( c'est ce que j'ai entendu sur lui , à la radio à l'occasion de sa mort ).
L'arrivée des Glucksmann et BHL, ....appelés nouveaux philosophes apportera un peu plus de sens critique .


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Message Publié : 19 Avr 2009 10:10 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 30 Sep 2007 12:09
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Localisation : Klow / Nouillorc
Le sujet n'est en effet pas très historique c'est pourquoi je l'ai placé sur l'agora, un espace de libre discussion.
Un sujet qui se base sur quelques article de magazine ou il était question des intellectuels précaires qui travaillent par exemple dans le monde de l'édition.
Le sujet se termine par un point d'interrogation car en effet on peut se demander si le terme de 'crépuscule 'est bien adapté.

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Message Publié : 19 Avr 2009 12:12 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Il y a toujours eu des intellectuels plus ou moins précaires. Voltaire au début de sa vie, Rousseau et bien d'autres ont eu des moments difficiles. Ils risquaient la prison ou la mort. Aujourd'hui, ils risquent le chômage (ce qui n'est pas facile à vivre, j'en conviens).

A partir du moment ou la plupart des Français votent depuis de nombreuses années pour des partis qui leur promettent que l'on va baisser les impôts, il ne faut pas s'étonner de voir que ce qui peut être considéré comme inutile soit moins financé.

Pour internet, c'est un peu différent. On a convaincu de nombreuses personnes que l'on pouvait avoir accès à toute l'information gratuitement, ou en acceptant un bandeau publicitaire. Je suis abonné à plusieurs flux RSS, je reçoit en continu dans ma boite mail les articles du Monde, des Échos, d'Alternatives Économiques, de l'Express, du Point, du Nouvel Obs, de Libération, et de l'Assemblée Nationale. Tout cela ne me coûte presque rien. Si je devais acheter la même chose en journaux, cela me coûterais 10 ou 15€ par jour.
Bien sûr, je râle quand je vois que l'accès à une publication scientifique est facturée 30 ou 40€. Mais, je sais bien que c'est le prix à payer pour de l'info de qualité. En démontrant à des générations entières que le savoir peut être gratuit, je ne suis pas sûr qu'internet aide à la diffusion d'un savoir de qualité. Après, il y a 2 solutions :
- décréter que la diffusion d'un savoir de qualité est un service public et il faut que l'Etat ou les collectivités prennent en charge les coûts de fonctionnement;
- payer à son juste prix un savoir de qualité et accepter de mettre la main à son porte-monnaie pour y accéder.

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Message Publié : 19 Avr 2009 15:01 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Citer :
A partir du moment ou la plupart des Français votent depuis de nombreuses années pour des partis qui leur promettent que l'on va baisser les impôts, il ne faut pas s'étonner de voir que ce qui peut être considéré comme inutile soit moins financé.


Il est juste étonnant de voir qu'en France, les politiques dénoncent violemment comme inutiles, gaspillage d'argent nuisible à la performance économique des disciplines qui, outre-Atlantique, sont largement financées par des... entreprises privées. Par exemple la recherche en langues anciennes, grammaire comparée, etc. Alors qu'on pourrait s'attendre à ce que la logique soit la même (quoi qu'on en pense).

Citer :
Après, il y a 2 solutions :
- décréter que la diffusion d'un savoir de qualité est un service public et il faut que l'Etat ou les collectivités prennent en charge les coûts de fonctionnement;
- payer à son juste prix un savoir de qualité et accepter de mettre la main à son porte-monnaie pour y accéder.


Indépendamment du paramètre faisabilité, ce sont deux choix idéologiques différents, vu que, bien entendu, tout le monde n'a pas les moyens de payer ledit juste prix.

Mais je ne sais pas si la démocratisation du savoir a vraiment un lien avec la question de la place des intellectuels. Si l'on considère les intellectuels comme ceux qui font (ou tentent de faire) profession d'une culture et d'une capacité d'analyse de haut niveau et du fait de dispenser les conseils et les réflexions que cela leur inspire, ils existent quel que soit le niveau général de culture, tant que celui-ci n'a pas atteint de véritables plafonds. C'est une définition relative, de même qu'il y a toujours un plus grand dans un échantillon de nains, ou de géants. S'il y a "crépuscule" cela veut dire que ces personnes ne s'expriment plus ou qu'on ne les entend plus... (ou les deux...)


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Message Publié : 19 Avr 2009 20:55 
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Le nombre d'intellectuels est proportionnel au niveau de culture générale d'un pays, mais aussi à l'aura dont ils bénéficient. Il y a des pays qui semblent n'avoir qu'un grand intellectuel. Qui souvent devient une figure emblématique de son pays. J'ai bien dit "semblent" et pas "n'ont qu'un" puisqu'il y a aussi un problème de médiatisation.

Il y a des pays avec de nombreux intellectuels mais dont peu sont médiatisés. Plus la foultitude de cas intermédiaires. Mais, de même qu'avoir une équipe championne du monde de foot fait explosé le nombre de licenciés, je suis convaincu que posséder quelques intellectuels à forte stature médiatique augmente le nombre de ceux-ci. Mais, bien entendu, il faut que les "postulants" intellectuels aient la possibilité de développer leur savoir. Un intellectuel, c'est comme un champion de foot, ça se cultive et cela à un coût.

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