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Je suis entièrement d'accord.
Mais voilà: Il y a une vingtaine d'années, nouvel arrivé au village, j'ai fait la connaissance de Xavier et Marthe, un couple de voisins âgés bien sympathiques. Un jour, nous avons discuté du sens de la vie, et j'ai affirmé exactement ça.
Plus tard, les connaissant mieux, j'ai appris qu'ils n'avaient jamais pu avoir d'enfants, et je me suis dit que j'aurais pu fermer ma grande ... bouche.
Il faut donc modérer cette affirmation: ce sens de la vie est peut-être collectif (est-ce possible ?), ou alors à chacun selon ses moyens ?
Marthe, aujourd'hui veuve, vient de nous apporter un panier de figues. Savez-vous pourquoi - et pour qui - il me tarde de trouver un ou deux cèpes?
Ce genre de relation avec ses voisins donne peut-être, aussi, un sens à nos vies ?
C'est exactement ce à quoi je faisais allusion.
A la base, notre vie a comme sens de perpétuer notre espèce, parce que nous sommes des primates.
Ensuite, parce que nous ne sommes pas n'importe lequel d'entre les primates, nous désirons ardemment lui donner un autre sens; alors, quitte à ce que ça soit une simple pirouette verbale, je suggère que
le sens que l'on donne à la vie, c'est la quête d'un sens autre que la perpétuation de l'espèce. Parce que c'est une quête universelle et qui prend mille formes, et qu'on s'y livre dès que le sens premier nous laisse le plus petit espace libre, et/ou, aussi, quand on ne peut pas accomplir ce dernier.
Voilà, le sens de la vie humaine, et "le propre de l'homme" c'est tout simplement d'en chercher un autre que celui du primate.
Mais dans ce sujet, nous ne devons pas oublier que l'écrasante majorité des H. sapiens passés et présents n'ont pas la possibilité de se livrer à cette quête d'autre sens, le premier consommant la totalité de leurs trop maigres ressources.