Je lis dans un livre que le radicalisme est un courant issu du libéralisme et qui souhaite faire la synthèse entre le libéralisme économique et politique d'une part et les revendications démocratiques d'autre part. En cela, ce courant est-il différent de la démocratie libérale ? S'il y en a, quelles en sont les différences ?

Tout à fait différemment, je me demandais ce qui différenciait le traditionalisme du conservatisme. Enfin, l'école libre des Sciences Politiques est-elle née d'un projet traditionaliste et pourquoi (il semble que ce soit Taine qui ait motivé Boutmy) ?

Merci !

Le radicalisme est-il un mouvement politique typiquement français?
Il y avait un parti radical en Italie, qui ressemblait plus à l'extrème gauche de Krivine, qu'aux radicaux -cassoulets de chez nous.

Non, j'imagine que ça a été européen mais la France (la IIIème Rép) a été un modèle du radicalisme pour l'Europe. Par contre, vous évoquez le cas du parti radical italien qui est apparu largement postérieurement à la période dont je parle.
Il semble que l'acception du mot ait beaucoup évolué et je parle bien de radicalisme, synthèse du libéralisme et de la démocratie.

Economiquement, les Radicaux souhaitent faire intervenir l'Etat dans l'économie - sans verser dans les théories socialistes pour autant - afin de corriger certaines inégalités sociales. Ainsi, ils s'éloignent des libéraux.
Politiquement, ils défendent une République laïque et démocratique.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Merci Duc de Raguse. Je reviendrai sur ce sujet dans quelques jours, le temps que je me renseigne sur le sujet et qu'on en discute.

Quelques mois mouais !



Radicalisme et démocratie-libérale sont concomitants au XIXème siècle: je le situerai sous la IIIème République "opportuniste". J'avais perçu radicalisme et démocratie libérale comme des synthèses de ces deux courants antagonistes que furent originellement libéralisme et démocratie. Les frontières entre radicalisme et démocratie libérale m'étaient donc assez floues et le sont au demeurant encore aujourd'hui. Le radicalisme n'est-il pas plus démocratique que le démocratisme libéral ?
Peut-on faire "du Hegel" en jugeant la démocratie comme l'antithèse du libéralisme (alors thèse), et voir en le radicalisme ou la démocratie libérale la synthèse, nécessairement meilleure ?

Mouais, mais en fait ils étaient inclassables. D'abord il y avait souvent plusieurs partis radicaux auxquels se sont rajoutés les radicaux socialistes, les fameux "Radsocs" . trouver un fil commun entre eux, pas simple

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Débat confus si on n'en précise par les termes. Claude Nicollet dans son Que Sais-Je sur le radicalisme (et oui, cet antiquisant a d'autres cordes à son arc : ce fut un proche de Mendès) en fait remonter les origines à la monarchie de juillet : c'est une tendance qui est difficile de disitnguer du socialisme et du républicanisme de l'époque. On les retrouve sous la 2nde République et la première mise en forme est faite avec le programme de Belleville de Gambetta (1869 si je me souviens bien).
La grande rutpure a lieu avec la commune. Avec l'arrivée des républicains au pouvoir, ce mouvement informe se subdivise jusqu'à la consitution du Parti Radical, mais qui est très tardive. Donc il faut bien voir de quels radicaux ont parle : les républicains militants d'avant 1870, les républicains de 1880 qui commencent à se diviser (rejet de la tyrannie gambettiste, colonisation, maintien du concordat, ...) et les radicaux membres du parti radical après 1901.
A l'orgine, il existe des accointances avec le premier socialisme, puis les radicaux incarnent les petits (agriculteurs, artisans) contre les gros. l'Etat doit intervenir pour éviter la prolétarisation de ces petits. Globalement, c'est eux qui rerpennent l'héritage des sans-culottes et de la 'nation de petits propriétaires" de Robespierre. Puis de défenseurs des petits contre les gros, ils en viennent à redouter le communisme et beaucoup glissent dans les années 30 vers le néo-libéralisme que l'on retrouve en 1950 chez un René Mayer, d'autres réfléchissant sur le rôle éco d'un Etat moderne (Mendès).
Bref, tant qu'on ne situe pas le débat sur les idées éco des radicaux dans une période précise, c'est l'impasse à mon avis.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)