Je vais essayer d'être honnête et bien préciser que je ne suis pas du tout un chercheur, que je suis écologue mais
ingénieur écologue, donc, dans le domaine de l'appliqué, et que je suis très loin de connaître en profondeur ce qui est du domaine de la théorie. Je me base sur des connaissances générales en écologie et aussi, sur des exemples concrets.
L'intervention d'un spécialiste en génétique des populations, par exemple, répondrait sans doute bien mieux à vos questions, et ferait peut-être ressortir des règles que je ne connais pas ou ne sais pas expliquer
Mais, donc, voilà "l'impression que j'ai" sur la question : concrètement, la Nature se moque bien du paramètre simple/compliqué. Il ne faut pas transposer aux êtres vivants les schémas de la technologie humaine
Le compliqué n'est pas par définition supérieur, les deux stratégies peuvent être bonnes. Dans l'ensemble oui, on tend à la complexification, bien sûr. Mais au sens où "il apparaît des êtres de plus en plus complexes" : cela ne condamne pas les autres par définition. Bactéries, Cyanobactéries, méduses, coraux, sont toujours bien là, alertes et vifs
J'ai parlé des graminées comme d'Angiospermes, d'une certaine façon "simplifiés". Ben voilà, c'est une famille, qui a fait ce choix, avec le système de pollinisation basique. En même temps, d'autres, comme les Orchidées, développent des formes et des stratégies d'une complexité délicate pour "utiliser" tel ou tel insecte.
Il y a quelque chose que je trouve très significatif. On vous demande quel est l'animal le plus évolué, la réponse sortira à 100%... Et le végétal ? Plus complexe... Et, dans trois bouquins à peu près contemporains, début des années 80, j'ai lu trois versions différentes :
- pour l'un, c'est la fleur de type 5 avec toutes les pièces réglementaires, parce que c'est un type très courant, donc, a priori "performant".
- pour l'autre, c'est l'orchidée, à cause de sa complexité de forme et de "fonction", comme je disais.
- pour le troisième, c'est la graminée, simplifiée, formes sobres, moche, efficace et productive.
Bon, et bien... moi, j'ai surtout eu l'impression de voir trois personnes transposer aux végétaux leurs trois visions du Progrès, et qu'en fin de compte, la question n'a pas de réponse. "Plus évolué que"... Bof. Celui qui survit a raison, quoi qu'il ait fait, y compris l'inverse du voisin. Ce qui, Dieu merci, laisse la place à une diversité exponentielle et en constant renouvellement - tant que nous ne massacrons pas tout.
Voilà un peu comment je vois les choses, en répétant bien les limites du début du post : si ça tombe, un universitaire ferré en évolution va tomber sur ces messages et me coiffer du bonnet d'âne