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Message Publié : 27 Fév 2011 20:07 
De nombreux auteurs considèrent que la principale innovation du monothéisme hébraïque sur l'éthique ne concerne pas tant son contenu que son origine.
Je m'explique.
En ce qui concerne le contenu, les valeurs de l'éthique, comme le respect de la vie, la justice, la compassion, etc. qui sont portées par la Torah, existaient déjà dans les lois de l'Egypte, dans le code d'Hammourabi, voire se retrouvent dans la sagesse grecque, sans parler des traditions indiennes (hindouisme, bouddhisme) ou chinoise (confucianisme). Je crois que l'on peut interpréter ainsi :
 Karl Jaspers parlant de la période axiale,
 Charles Lejeune, un anrhropologue du début du XXèeme siècle:, "Le code d'Hammourabi ne nous donne pas comme la loi de Moïse la sensation d'un peuple hypnotisé par les idées de pureté, d'impureté et de purification [...] La femme peut disposer de sa personne, elle n'est par exemple pas obligée comme chez les Hébreux d'épouser le frère de son mari défunt". Ch. Lejeune, société d'anthropologie de Paris : La loi d'Hammourabi. Disponible sur <http ://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037 8984_1910_num_1_1_7168 ?_Prescripts_Search_tabs1=standard&>.
 Simone Weil, Jacqueline de Romilly, Jean Soler, qui voient dans la scène de l'Iliade où Achille et Priam tombent dans les bras l'un de l'autre une illustration de la compassion, voire de l'amour du prochain plus proche du Nouveau Testament que de l'Ancien.

En revanche en ce qui concerne l'origine, la profonde originalité de l'éthique de la Torah est de dériver d'une parole divine, comme le dit par exemple Hans Küng:
 "La spécificité de la morale vétérotestamentaire ne réside donc pas dans la découverte de nouvelles normes éthiques, mais dans l'ancrage des directives traditionnelles en l'autorité de Yahvé et de son Alliance", Le christianisme; et: "Une nouvelle étape de développement culturel a été franchie quand les règles éthiques, qui existaient déjà dans l’ancienne Babylone, par exemple, et que l'on trouvait dans le Code de Hammourabi, ont été placées sous l’autorité d’un seul dieu et quand la Loi de Dieu a été énoncée dans les Dix Commandements". Religion, violence et « guerres saintes, Cf. aussi Ch. Lejeune, Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Année 1910, Volume 1, Numéro 1 p. 500 – 511.
Si l'on compare avec le monde grec, les dieux grecs incarnent chacun différentes valeurs, passions, puissances, mais en eux-mêmes n'édictent aucune éthique, aucune morale. Leurs histoires illustrent tout au plus le rejet de l'hubris. L'éthique grecque, l'idéal du beau, de la mesure, du courage, de l'honneur n'est dicté par aucune parole divine. Quant aux lois grecques, elles sont l'œuvre des hommes, par opposition à la Torah, dictée ou inspirée par Yahvé.

La particularité de l'éthique monothéiste serait ainsi d'être entièrement contenue dans sa "mythologie", il y aurait fusion complète du divin et de l'éthique par l'intermédiaire de la parole divine, alors que l'éthique grecque se situerait dans un plan distinct de celui de leur mythologie, les dieux grecs ne parlant aux hommes que de façon contingente, pour favoriser tel ou tel de leur protégé dans une circonstance particulière.

Cette façon de voir les choses est-elle correcte? Merci de me citer si possible d'autres références sur cette question que celles ici indiquées.


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Message Publié : 27 Fév 2011 20:26 
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Salluste
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Si l'on généralise l'éthique aux codes sociaux, j'imagine que la plupart des religions définissent ces codes. L'originalité provient peut-être plus de l'usage d'un livre de référence qui peut-être commenté que de l'aspect monothéiste de ces religions.

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Omnia disce, videbis postea nihil esse superfluum


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Message Publié : 27 Fév 2011 20:50 
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Jules Michelet
Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
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Pour moi les liens entre l'éthique de la Bible et celle d'autres peuples anciens peuvent être liés à des sortes de principes communs évidents (condamnation de la mort, valorisation de l'institution familiale et de l'Etat pour des besoins de stabilité, etc.). Sinon les liens avec les civilisations voisines (Mésopotamie, Egypte, Anatolie) existent parce qu'il y a en gros un même contexte culturel, ces histoires d'"âge axial" je n'y croit pas vraiment, on est quand même en présence de pensées bien différentes.

JPCC a écrit :
"La spécificité de la morale vétérotestamentaire ne réside donc pas dans la découverte de nouvelles normes éthiques, mais dans l'ancrage des directives traditionnelles en l'autorité de Yahvé et de son Alliance", ...

La particularité de l'éthique monothéiste serait ainsi d'être entièrement contenue dans sa "mythologie", il y aurait fusion complète du divin et de l'éthique par l'intermédiaire de la parole divine, alors que l'éthique grecque se situerait dans un plan distinct de celui de leur mythologie, les dieux grecs ne parlant aux hommes que de façon contingente, pour favoriser tel ou tel de leur protégé dans une circonstance particulière.


La spécificité de la Bible hébraïque est de comprendre sa spécificité comme un processus historique : il y a une conversion d'Abraham, son Alliance avec Dieu qui lie ses descendants, et situe le peuple hébreu dans une posture spécifique par rapport à l'ordre du monde. Celui-ci est voulu par le Dieu unique, qui peut interagir avec son peuple. Tout repose sur la volonté divine, qui détermine l'ordre du monde, et sur l'alliance qui lie le peuple et Dieu, donc un accord entre les deux. Cette relation est aussi plus passionnelle, moins rationnelle si on veut, que chez les autres peuples antiques. Ces derniers percevaient le destin et l'ordre de l'univers comme immuable, il y avait des règles éternelles à suivre parce qu'il en était ainsi de tout temps, point barre. Il y avait une manière rationnelle de deviner les volontés divines (par l'observation des messages divins et leur interprétation basée sur l'expérience hérité de l'observation de la marche du monde) : dans l'absolu, rien n'est imprévisible, quasiment tout est potentiellement découvrable ; encore que, dans les faits on trouve des textes mésopotamiens disant en substance que les voies du Ciel sont impénétrables, puisque les dieux peuvent aussi être soumis aux passions et donc difficiles à prévoir, la limite vaut donc avant tout pour les humains. Les Hébreux doivent aimer leur dieu, le vénérer, et après suivre ses commandements, mais il y a toujours une part d'imprévisible. L'opposition entre les deux formes d'éthique, pour reprendre votre terme (il s'agit plutôt d'une conception de l'ordre du monde en général) n'est évidemment pas si tranchée que cela. La vision hébraïque dérive de celle qui est présente chez les peuples polythéistes voisins, en gros on peut même la voir comme une simplification des choses qui concentre tout en une seule volonté, celle du Dieu unique (et pas un ensemble de dieux ayant chacun leur domaine où ils président plus ou moins à l'ordre des choses), et explique aisément la difficulté qu'on peut avoir à la comprendre. Encore que comme je l'ai dit dans d'autres discussions il y a le phénomène d'hénothéisme qui montre que des peuples voisins (notamment les Assyriens) avaient des perceptions qui lorgnaient vers celles des Hébreux. N'oublions pas pour finir qu'on parle là de ce qui concerne surtout le milieu des élites, plus réceptif aux tendances unificatrices à ce qu'il me semble, que celui du peuple en général qui est plus réservé face à cela en général, aussi bien à l'époque du premier monothéisme hébreu qu'à celui des débuts du judaïsme ou du christianisme ... mais je ne dévie pas plus pour ce sujet.

Tout cela pour dire que la source que vous citez (Hans Küng), me paraît en accord avec ce que j'ai lu sur le sujet, sans que je la connaisse. En revanche les anthropologues d'il y a cent ans et les idées d'âge axial, vous aurez compris que je n'y accorde pas beaucoup de crédit ou d'intérêt. Quant aux comparaisons avec les dieux grecs, elles ne valent pas vraiment pour le monothéisme hébreu (on est loin du contexte culturel), par contre pour le christianisme c'est sans doute pertinent, mais là-dessus je passe la main à d'autres.


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Message Publié : 28 Fév 2011 10:31 
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Zunkir a écrit :
Pour moi les liens entre l'éthique de la Bible et celle d'autres peuples anciens peuvent être liés à des sortes de principes communs évidents (condamnation de la mort, valorisation de l'institution familiale et de l'Etat pour des besoins de stabilité, etc.). Sinon les liens avec les civilisations voisines (Mésopotamie, Egypte, Anatolie) existent parce qu'il y a en gros un même contexte culturel
… Cette relation est aussi plus passionnelle, moins rationnelle si on veut, que chez les autres peuples antiques. Ces derniers percevaient le destin et l'ordre de l'univers comme immuable, il y avait des règles éternelles à suivre parce qu'il en était ainsi de tout temps, point barre. Il y avait une manière rationnelle de deviner les volontés divines (par l'observation des messages divins et leur interprétation basée sur l'expérience hérité de l'observation de la marche du monde) : dans l'absolu, rien n'est imprévisible, quasiment tout est potentiellement découvrable …L'opposition entre les deux formes d'éthique, (il s'agit plutôt d'une conception de l'ordre du monde en général) n'est évidemment pas si tranchée que cela. La vision hébraïque dérive de celle qui est présente chez les peuples polythéistes voisins, en gros on peut même la voir comme une simplification des choses qui concentre tout en une seule volonté, celle du Dieu unique

Merci de ces confirmations.
Cela a été pour moi –et j'imagine pour beaucoup – une grande surprise de découvrir que la Torah n'avait pas apporté une révolution sur le plan des valeurs éthiques. En revanche la différence essentielle est bien d'attribuer la Loi à un dieu qui parle à l'homme, dont l'homme est un interlocuteur privilégié, alors que les polythéistes (les Grecs en particulier) recherchent leurs lois dans comme vous dites une vision du monde, une harmonie du cosmos.
Reste le mystère de l'origine de l'ordre de tuer les idoles, c'est-à-dire les dieux des autres, qui me paraît l'autre grande singularité du monothéiste. On a l'impression que le polythéisme n'en avait pas besoin "par construction". En revanche avec le monothéisme, le dieu unique a acquis une toute-puissance inédite, a (en conséquence?!) éliminé ses rivaux, et demande aux hommes de faire la même chose ici-bas. Pouvez-vous me confirmer qu'aucune autre religion n'a proféré un ordre similaire? Jean Soler dans La violence du monothéisme donne à cette singularité hébraïque une origine linguistique: une conception des contraires polarisés et disjoints, qui contraste avec la conception grecque, où l'idéal n'est pas l'un des contraires, mais leur milieu, le dépassement de leur opposition. Qu'en pensez-vous?


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Message Publié : 28 Fév 2011 11:37 
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Jean-Pierre Vernant
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Je n'ai pas vraiment étudié théologiquement les textes sacrés, mais une chose me semble assez nette par rapport aux autres cultes, à savoir que les monothéismes ne reconnaissent pas l'existence des autres divinités mais seulement le leur propre transcendantal et omniscient.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 28 Fév 2011 20:57 
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Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
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JPCC a écrit :
Reste le mystère de l'origine de l'ordre de tuer les idoles, c'est-à-dire les dieux des autres, qui me paraît l'autre grande singularité du monothéiste. On a l'impression que le polythéisme n'en avait pas besoin "par construction". En revanche avec le monothéisme, le dieu unique a acquis une toute-puissance inédite, a (en conséquence?!) éliminé ses rivaux, et demande aux hommes de faire la même chose ici-bas. Pouvez-vous me confirmer qu'aucune autre religion n'a proféré un ordre similaire? Jean Soler dans La violence du monothéisme donne à cette singularité hébraïque une origine linguistique: une conception des contraires polarisés et disjoints, qui contraste avec la conception grecque, où l'idéal n'est pas l'un des contraires, mais leur milieu, le dépassement de leur opposition. Qu'en pensez-vous?


Comme à mon habitude je vais recontextualiser cela dans le Proche-Orient ancien, les parallèles avec la Grèce ne me paraissant pas vraiment appropriés pour les raisons déjà évoquées (maudit soit l'européocentrisme). Pour le plus loin que l'on puisse le percevoir (au IIIe millénaire av. J.-C.), il y a toujours eu une identifications très forte des entités politiques et de leur divinité tutélaire en Mésopotamie, en Syrie et au Levant. Cette association d'un peuple à sa divinité nationale est également courante en Palestine, avec Kamosh pour Moab, qui est aussi vénéré par les Hébreux quand ils ne sont pas encore devenus monolâtres. La divinité la plus importante dans ces régions est néanmoins le Dieu de l'Orage (Hadad/Ba'al), auquel Yahweh a repris des caractéristiques si l'on en suit notamment le Léviathan. Dans cette conception, la victoire sur une cité voisine représentait dès les anciennes époques la victoire symbolique de la divinité patronne de la cité. L'affirmation des Etats tels que Babylone et l'Assyrie (pour les exemples les plus connus) et en général l'affirmation de royaumes plus puissants est allée de pair avec l'affirmation croissante de la figure de la divinité tutélaire, jusqu'à sa suprématie. Le fait qu'un moment-clé du passage au monothéisme au royaume de Juda soit situé généralement durant le règne de Josias, qui cherche à raffermir la puissance de l'Etat judéen et celle de sa figure royale, traduit bien cela : un roi plus puissant à besoin d'une divinité tutélaire plus grande, plus "royale", moins égale aux autres divinités. Autre illustration, quand un royaume ennemi était vaincu, la victoire symbolique dans le Proche-Orient ancien se traduisait dans les cas extrêmes par la prise de la statue de sa grande divinité dans son temple principal, marquant ainsi l'abandon du vaincu par son grand dieu, et donc sa défaite. En gros il est manifeste que l'évolution vers le monothéisme et le rejet des autres divinités est une donnée possible dans un tel contexte, même s'il y avait d'autres voies comme l'hénothéisme très "nationaliste" avec le dieu Assur chez les élites assyriennes (mais pas vraiment de son peuple, pas plus que chez les Hébreux/Judéens au début). En ce sens le monothéisme peut être perçu comme une évolution radicale et particulière à un peuple dont une partie manifeste une inclination très marquée à se différencier de ses voisins, cf. les interdits alimentaires, puis les histoires de mariages et autres restrictions originales à ce peuple, même si comme toujours il faut en relativiser la portée effective, car il y avait manifestement beaucoup de récalcitrants (la Bible n'est pas représentative de tous les Hébreux et elle a du mal à le cacher).

J'espère avoir apporté quelques éclairages sur le sujet, normalement ces discussions sont faciles à retrouver dans les livres de Lemaire ou même de Finkelstein et autres vulgarisateurs des études récentes sur l'histoire des Hébreux et qui sont capables de mener un bon comparatisme avec les régions voisines. Un exemple là, même s'il ne traite pas explicitement du passage au monothéisme et des hypothèses sur ses causes : http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/le_yahwisme_ancien.asp


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Message Publié : 01 Mars 2011 0:22 
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Zunkir a écrit :
Autre illustration, quand un royaume ennemi était vaincu, la victoire symbolique dans le Proche-Orient ancien se traduisait dans les cas extrêmes par la prise de la statue de sa grande divinité dans son temple principal, marquant ainsi l'abandon du vaincu par son grand dieu, et donc sa défaite … En ce sens le monothéisme peut être perçu comme une évolution radicale et particulière à un peuple dont une partie manifeste une inclination très marquée à se différencier de ses voisins, cf. les interdits alimentaires, puis les histoires de mariages et autres restrictions originales à ce peuple

Merci infiniment , très intéressant cette prise de la statue du dieu ennemi: qu'entendez-vous par prise? Prise et destruction? Et cette idée de radicalisation et de systématisation par les Hébreux de coutumes régionales, on la retrouve aussi dans l'anathème, dont j'ai aussi lu que c'était une pratique régionale, que les Hébreux ont codifiée, systématisée. Que pensez-vous de la thèse sur les contraires de J Soler (qui n'est d'ailleurs pas un amateur puisqu'il a rédigé plusieurs bouquins sur les interdits alimentaires, les sacrifices, et "l'invention du monothéisme")?


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Message Publié : 01 Mars 2011 22:27 
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Jules Michelet
Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
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Je n'ai pas lu Soler, mais je sais qu'il figure dans les biblios des livres sérieux sur le sujet, donc ses thèses doivent valoir le détour. Je ne connais pas l'hébreu, donc pour discuter d'une thèse qui semble apparemment reposer sur la linguistique je ne suis pas très compétent, et pour connaître d'autres langues sémitiques je ne vois pas à quoi elle peut faire référence d'après votre courte description. Pour ce qui est des prises de statues, il s'agit de les emporter dans son pays, sans doute pour les placer dans le temple du grand dieu local, marquant ainsi sa prééminence (en effet le temple du grand dieu comprend habituellement sa statue mais aussi celles de sa "cour", avec sa femme, ses ministres, voire ses enfants). Quant à l'anathème, il existe effectivement des tabous dans des espaces sacrés, mais cela ne me semble pas spécifique aux civilisations proche-orientales. Il y a bien des idées de tabou, de pur/impur, mais pour ce que j'en sais c'est vraiment très prononcé dans la civilisation hittite, dont les liens avec celles du Levant ne sont pas forts.


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Message Publié : 01 Mars 2011 23:44 
Zunkir a écrit :
Je n'ai pas lu Soler, mais je sais qu'il figure dans les biblios des livres sérieux sur le sujet, donc ses thèses doivent valoir le détour. Je ne connais pas l'hébreu, donc pour discuter d'une thèse qui semble apparemment reposer sur la linguistique je ne suis pas très compétent, et pour connaître d'autres langues sémitiques je ne vois pas à quoi elle peut faire référence d'après votre courte description. Pour ce qui est des prises de statues, il s'agit de les emporter dans son pays, sans doute pour les placer dans le temple du grand dieu local, marquant ainsi sa prééminence (en effet le temple du grand dieu comprend habituellement sa statue mais aussi celles de sa "cour", avec sa femme, ses ministres, voire ses enfants). Quant à l'anathème, il existe effectivement des tabous dans des espaces sacrés, mais cela ne me semble pas spécifique aux civilisations proche-orientales. Il y a bien des idées de tabou, de pur/impur, mais pour ce que j'en sais c'est vraiment très prononcé dans la civilisation hittite, dont les liens avec celles du Levant ne sont pas forts.


Pardon, l'anathème, c'était la destruction de toute trace de vie sur le groupe qui en était frappé: hommes, femmes, enfants, et même bétail!

Sur les statues, elles n'étaient donc pas détruites, mais "vassalisées" aux dieux du vainqueur. On est donc encore loin de la "destruction des idoles".


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