Sur Ernst Moritz Arndt, la notice wiki en Français est très succinte et n'apprend rien que de très général.
La notice en anglais
http://en.wikipedia.org/wiki/Ernst_Moritz_Arndtest nettement plus longue et plus précise, j'en résume ci dessous les éléments les plus frappants:
EMA (1769-1860) est né sur l'île de Rügen, en Poméranie suédoise. Son père était un riche fermier et serf émancipé par le seigneur local, le comte de Putbus, au service duquel il resta et s'enrichit ensuite.
EMA fit des études d'histoire, de linguistique et de théologie et fut l'élève de Fichte à l'université d'Iena. Initialement séduit par les idées de la Révolution, la Terreur l'en éloigne, et ses sentiments envers la France se transforment en haine virulente suite à l'invasion napoléonienne. Il commence alors à écrire contre l'agression française des poèmes enflammés qui deviendront des hymnes populaires classiques du nationalisme allemand. L'agitation antinapoléonienneà laquelle il participe le contraint à chercher refuge en Suède pour éviter la répression des autorités françaises.
Il devient ensuite professeur d'université (histoire) mais ses propos anti-gouvernementaux déplaisent aux autorités prusiennes et il est démis de ses fonctions. Il est réinstallé en 1841 et devient recteur.
Ses idées:
il est contre le servage, contre lequel il mène une campagne vigoureuse qui sera d'après cette notice à l'origine de l'abolition de cette institution par le roi Gustav IV de Suède.
Il est extrêmement xénophobe, il déteste les Anglais, les Polonais, les Français. Et bien sûr les juifs.
Curieusement, il assimile les Français aux juifs, à cause de leur "avarice" et le fait qu'ils se soutiennent entre eux. Il appelle les Français "Das Judenvolk" ou "verfeinerte schlechte Juden " (quelque chose comme "de mauvais juifs raffinés") (dans son livre "Noch ein Wort über die Fransozen"). Il appelle ses compatriotes à hair les Français "infamants et destructeurs de notre pouvoir et de notre virginité". Il les caractérise aussi comme féminisés, dépravés, affaiblis par leurs vices.
La virginité allemande violée par les Français, la formule interpelle...
Il affirme que l'Allemagne est une nation racialement homogène et que contrairement à la plupart des pays d'Europe, il n'y a pas eu de mélanges de races chez les Allemands: "les Allemands n'ont pas été abâtardis par des peuples étrangers, ils ne sont pas devenus des sang-mêlés, plus que d'autres peuples, ils sont restés dans leur état natif de pureté" ("Weltgeschichte im Aufriss").
L'Allemagne, contrairement à la France, est une nation vertueuse, sobre, énergique; il faut préserver les vertus germaniques de la corruption étrangère.
Il y a ici une piste intéressante: l'obsession de la pureté originelle, qui fait penser à la fameuse préoccupation typiquement allemande de l' "Ur".
Les Anglais, les Français, même opposés aux métissages, ne s'inquiètent pas , eux, du fait qu'ils souilleraient leur virginité et leur pureté, ils ne pensent pas leur éventuel racisme en ces termes.