dédé a écrit :
dans le forum sur la constitution européenne, des idées ont été avancées (un peu hors sujet la-bas), que je propose de discuter ici:
dédé a écrit :
je me demande si ce n’était pas une erreur de faire un référendum, tout simplement, en posant une question à laquelle nous n’avons pas (je n’ai pas) la compétence pour répondre. En démocratie, on sait répondre à des questions politiques. Les questions juridiques qui en découlent sont du ressort des gouvernants. Le peuple français, consulté, va donc répondre politiquement (et il aura raison, que ce soit par oui ou par non) mais pas à la question posée (c’est la faute à ceux qui ont posé la mauvaise question)
La Souveraineté nationale appartient au Peuple Français qui l'exerce par ses représentants ou par référendum !
Quand il s'agit d'aliéner notre souveraineté, vous voudriez, Dédé, que le peuple ne se prononce pas ? En somme, vous êtes un jacobin. Le peuple est un alibi commode pour gouverner par le parti (populaire ?) le plus apte à s'emparer du pouvoir et à le conserver (dans l'intérêt du peuple, évidemment).
Tout ce qui touche à notre souveraineté nationale, donc celle des citoyens français, est politique ! C'est aux Français et à eux seuls de décider s'ils désirent ou pas continuer à constituer une Nation !
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Duc de Raguse a écrit :
Nous pouvons aussi éviter d'interroger les citoyens, puisqu'ils ne sont pas compétents...
Noacyl a écrit :
Oui! Trouvez-vous normal que des citoyens incompétents et ignorants tout du sujet prennent part au vote ?
Si on devait suivre ces constatations non dénuées de vérité, il faudrait retirer le droit de vote aux citoyens, pour ne le rétrocéder qu'aux "capacités", entendez les gens diplômés (et encore !)... Mais nous ne serions plus en "démocratie" (y sommes-nous d'ailleurs ?), mais en "méritocratie", sorte d'aristocratie basée sur le QI...
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Tout ça me semble être LE problème politique du moment (de toujours?)
Le discours politique est le fait de gens (plus ou moins) instruits, qu'ils soient hommes politiques ou "médiateurs", ce que Raymond Barre appelait "le microcosme". Ce discours est en général cohérent, argumenté (avec plus ou moins de bonne foi, certes ...).
Mais quel décalage entre ces gens-là et l'immense majorité du peuple. (qu'on ne me taxe pas ici de "populisme", qu'opn essaie de comprendre ...). Allez seulement dans un bar, le lendemain (matin, tout le monde à jeun) d'une intervention d'un homme politique à la télévision, et vous entendrez ce qu'en a retenu le peuple: comment il était habillé, combien il a "touché de pognon", comment le journaliste lui a bien ou mal répondu, etc.
Et c'est ainsi depuis 1789 au moins... Vous voulez que cela cesse ? Alors, votez oui le 29 mai 2005. Vous ne serez plus consulté sur rien, sauf pour désigner des sorte de délégués de canton à qui on graissera la patte et qui seront chargés d'inaugurer les chrysanthèmes, tandis que le vrai pouvoir s'exercera ailleurs... dans les antichambres de Bruxelles !
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Essayez donc, alors, d'intervenir pour parler du fond, de politique.
Et pourtant, en démocratie, ce sont ces gens-là qui ont le dernier mot, et c'est normal. Je précise que je me sens très proche d'eux, plus que de beaucoup d'intellectuels.
mais je me demande si la culture politique du peuple, par exemple au début du 20e siècle (front polulaire, etc.) était au même niveau.
Et que peut amener ce niveau d'inculture actuel ?
La culture politique n'était pas meilleure en 1936, ne vous faites pas d'illusions...
Mais les choses étaient plus simples: d'un côté les patrons qui s'en mettaient pleins les poches, de l'autre les ouvriers et paysans qui "turbinaient" pour engraisser tous ces parasites ! Il suffisait donc d'aller voter pour le parti des ouvriers et des paysans et ce serait le Grand Soir: alors, demain, on raserait gratis...
Evidemment, ça se compliquait un peu du fait qu'il y avait deux partis à se disputer les faveurs des ouvriers et des paysans !
Cependant, il faut l'admettre: les choses étaient plus claires. Le patron, on pouvait l'apercevoir, on connaissait son nom; parfois, on lisait ses frasques dans le journal...
Mais maintenant, le pouvoir des trusts, des cartels est devenu vraiment anonyme et vagabond. Que faire avec des patrons inconnus qui n'ont jamais mis les pieds en France et qui font déménager vos machines à la cloche de bois ?
Le derniers recours, c'est la souveraineté nationale. Quand celle-ci aura disparu, il n'y aura plus moyen de lutter contre la paupérisation internationale. Au profit des pays du Sud, naturellement, qu'on vous dira...
Et non seulement, vous serez appauvri, mais encore on vous donnera mauvaise conscience ! Saloperie d'ouvrier français qui s'engraisse sur le dos du Tiers-Monde !
La réalité, c'est que le pouvoir économique a décidé de passer à la vitesse supérieure et de ne laisser à ses pantins nationaux les politiciens qu'un minimum de pouvoir dans le cadre obligatoire et garanti de l'économie sociale de marché...