isatis a écrit :
La persistance du latin, autrefois, est due au fait que c'était la "langue des intellectuels" avec la quelle, quelle que soit leur langue maternelle, ils pouvaient communiquer et échanger.
De "mon jeune temps", il était de bon ton d'encore apprendre le latin, les filières "sans latin" étant moins considérées et prestigieuses.
Le "top" était même de faire les "gréco-latines", quoique là, c'était déjà en très solide perte de vitesse, les gréco-latines (3 élèves quand je suis sortie de rhéto!.. je n'y étais pas: un an de grec et il a été conseillé de me.. "rétrograder" en latin-sciences! La honte!)
Quant au français, il fut un temps où c'était la langue diplomatique, la langue de "l'élite", la langue de ceux qui ont (aussi) une certaine classe sociale, le "peuple parlant patois" (breton, auvergnat, wallon ou flamand, bourguignon, etc...).
Russie, Pologne, Allemagne, Espagne, Portugal, Belgique (nord, sud, milieu): la classe aisée à très aisée apprenait le français, le parlait, avait des précepteurs ou des écoles en français ou avec cours de français.
Au delà de la notion d'identité nationale (notion assez récente en réalité), la langue, latin et/ou français, marquait une forme d'esprit de caste se démarquant du "populo".
Je me permet d'en parler à l'aise: mes 4 grands-parents viennent de pays (européens) très différents, ce qui, à l'époque relevait d'un exotisme ébouriffant! Le français était la seule langue avec laquelle ils arrivaient à communiquer entre eux tous.
Le tout s'est retrouvé en Belgique, et comme tout "bon gros bourgeois de l'époque", il n'y avait de salut que dans le français. Les autres langues, on n'allait "nulle part"! (surtout quand on est une fille...)
PS: c'était une très remarquable belle bande de rétrogrades intégraux graves.
De là à dire que je me sens "belge", il y a une marge. Il y a toujours de bonnes âmes qui me mettent sur la figure "que je ne suis pas belge d'origine" (et une sale "issue de l'immigration")
Paul Ryckier: il n'empêche que longtemps je me suis posé des questions quant aux programmes scolaires. Nous avons eu des cours de néerlandais en classe, où la pédagogie appliquée était à tout le moins pitoyable et n'engageait pas à un apprentissage réel du néerlandais. En parallèle, en 4ème secondaire (notation belge ancienne), nous avons eu des cours d'anglais, méthode audio-visuelle, super efficace. Nous avons râlé en demandant POURQUOI, bon sang de bois, cette méthode n'était pas utilisée pour le néerlandais. Réponse des profs: décision politique...
Excuses les autres c'est un entretien belge belge, mais c'est de l'histoire belge avant 1991...
Cher isatis,
"De "mon jeune temps", il était de bon ton d'encore apprendre le latin, les filières "sans latin" étant moins considérées et prestigieuses.
Le "top" était même de faire les "gréco-latines", quoique là, c'était déjà en très solide perte de vitesse, les gréco-latines (3 élèves quand je suis sortie de rhéto!.. je n'y étais pas: un an de grec et il a été conseillé de me.. "rétrograder" en latin-sciences! La honte!)
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Moi aussi dans les "gréco-latines" dans les années cinquantes...et oui déja perte de vitesse...mais je voulais aller aux sciences...alors à quinze ans au "latin-sciences"...nouveau cours à l'école ...nous étions les premiers...alors deux ans de grec en cinqième et en quatrième, le sixième seulement le latin (chez nous
en Belgique on commençait avec la sixième pour finir avec la dernière année des six de "l'humaniora" avec la "réthorique"...
"Au delà de la notion d'identité nationale (notion assez récente en réalité), la langue, latin et/ou français, marquait une forme d'esprit de caste se démarquant du "populo".
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Surtout dans le Nord de la Belgique, les Flandres, le Brabant, l'Anvers et le Limbourg...
"PS: c'était une très remarquable belle bande de rétrogrades intégraux graves.
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"Paul Ryckier: il n'empêche que longtemps je me suis posé des questions quant aux programmes scolaires. Nous avons eu des cours de néerlandais en classe, où la pédagogie appliquée était à tout le moins pitoyable et n'engageait pas à un apprentissage réel du néerlandais. En parallèle, en 4ème secondaire (notation belge ancienne), nous avons eu des cours d'anglais, méthode audio-visuelle, super efficace. Nous avons râlé en demandant POURQUOI, bon sang de bois, cette méthode n'était pas utilisée pour le néerlandais. Réponse des profs: décision politique...
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isatis, chez nous c'était quatre heures de français par semaine, mais peut-être pour vrai dire seulement une demi heure de pratique si je me souviens bien, le reste grammaire et écrivains...peut-être le meilleur professeur celui qui en sixième nous laisse lire "La Libre Belqique" en classe...vous pouvez devinez à quel "réseau" l'école appartenait
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Mais pour être honnête après trois ans on était déja accoutumé à la bonne prononciation du français...
Et alors la télévision...on ne pouvait seulement capter dans les années cinquantes que l'émetteur de Lille...alors c'était France 1 ?
Mais la pratique je n'ai que eu dans la vie de l'entreprise avec des Bruxellois, des gens de Liège, de la France: Paris et Dijon...et toujours même jusqu'a maintenant pas assez de pratique pour parler couramment...
Oui, chez nous aussi pas assez de pratique à l'ècole dans le temps...il faut qu'on est vraiment immergé pendant une longue période dans le bain de la langue comme notre premier ministre actuel, qui dit qu'il a appris le Néerlandais à Deinze, moi j'ai appris seulement de parler correctement le Néerlandais au "collège" de Deinze...
PS: Et pour l'Anglais c'est facile pour les Francophones...la moité des mots en anglais est déja français...
Cordialement et avec estime pour tous ce que j'ai déja lu de vous sur le forum de Passion Histoire, Paul.