Narduccio, je dois sans doute me tromper, mais je prends votre post comme une reponse, même éloignée, au mien.
J'aimerais donc d'abord préciser ceci, je trouve vos posts souvent mesurés et je vais donc partir de l'idée que vous etes de bonne foi -au hasard et par exemple, ce n'est pas le postulat que je poserais si votre post avait été rédigé par, au hasard, Diablophil
Donc : Je suis certain que vous avez de bonnes raisons d'ecrire ce que vous ecrivez.
Mais j'aimerais vous faire noter ceci : L'idée qui est ici exprimée est que, peut-etre, il est possible, et eventuellement profitable, de questionner la finalité des technosciences (et finalité = éthique, comme vous le savez) ainsi que les moyens mis en oeuvre. Que, peut-etre, l'ecologie, en tant que mouvement social visible, peut eventuellement constituer une prise de conscience vis-a-vis de ces questionnements.
Cette idée exprime en effet, le questionnement d'un certain nombre d'individus, un nombre peut-etre croissant d'ailleurs, vis-a-vis de leur responsabilité generationnelle -ce qui est éventuellement un questionnement plutot sain, non ? - et d'une maniere generale, une crainte vis-a-vis du monde que nous façonnons -puisqu'il est entendu que les technosciences donnent aujourd'hui a l'homme le pouvoir de faconner le monde.
Comment dire ? Comme on dit dans Spiderman : a great power means a great responsibility.
Dans cette perspective, des gens agissent. Vous noterez d'ailleurs qu'ils sont une tres faible minorité agissante, la tres grande majorité des individus etant bien trop occupés par d'autres choses -dont moi, je le precise au passage. Alors, ils agissent peut-etre "mal", ils pourraient sans doute faire mieux, ils sont peut-être bien plus ignorants des choses scientifiques que ceux qui savent et qui, subsidiairement, etaient ceux-la mêmes qui disaient il y a 20 ans ou un siècle que de toutes façons, le progres était en marche et qu'il préparait le bonheur de l'humanité -et ceux-là étaient de gauche comme de droite, faut-il le rappeler ? bref, nous n'avons sans doute pas les ecologistes que nous méritons, mais, en tous cas, nous en avons, quelque-uns.
Alors esquisser une chaine causale entre ces considérations, ces craintes, ces idées qui sont, quoi ? tout juste citoyennes, tout juste raisonnables, et l'existence possible de groupes terroristes revolutionnaires susceptibles de causer la mort de "plusieurs milliards de personnes" au nom de l'ecologie, la, je trouve qu'en matière d'amalgame, vous battez tous les records ! Et pourtant, la barre était haute !
Bref, j'ai commencé par postuler que votre post était honnête, mais je vous avoue que je suis assez stupéfait de cet effet de rhétorique.
Peut-être ce danger existe-t-il, il y a des fanatiques partout. Mais enfin, est-ce vraiment un argument dans notre débat ?
Pour ma part, je pense qu'il est tres sain que des mouvements sociaux de ce genre existent. C'est une question de répartition et d'équilibre des pouvoirs : Il existe un pouvoir industriel, un pouvoir scientifique, il est important qu'emergent des contre-pouvoirs au sein même de la vie sociale. Je m'excuse de me répéter, mais il me semble bien que les choses sont aussi simples que cela : Quelle serait notre chance de discuter d'écologie ici si ces mouvements n'avaient pas été créés et n'existaient pas encore aujourd'hui ?
Alors de la à dire qu'ils sont (peut-être) les ferments de futurs groupes terroristes, c'est quand même un argument extraordinairement fallacieux.