Nous sommes actuellement le 18 Avr 2024 9:37

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 67 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2006 20:19 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Il y a eu plusieurs etudes en France, aboutissant à des proportions assez voisines.
Ce chiffre, dont il faut noter qu'il inclut viols et tentatives de viol, est cité dans le récent et excellent livre de l'universitaire Patricia Romito, professeur à l'université de Trieste, sur les violences exercées sur les femmes ''Un silence de mortes''.
Pour en revenir au livre de Vigarello, il est intéressant à lire du point de vue historique mais aussi parce que beaucoup des comportements et des mentalités relatifs au viol qu'il décrit existent encore à l'heure actuelle, du moins à l'état de traces, de remanences.
Une autre Histoire du viol a été écrite par une américaine, Suzan Brownmiller, et je pense qu'elle a été traduite en français.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2006 20:34 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juin 2006 21:55
Message(s) : 237
Nous avons ici une excellente étude de Nicole Gonthier :

http://www.erudit.org/revue/crimino/199 ... 7353ar.pdf

Certes, ça ne concerne que le Dijonnais et le Lyonnais au XVe siècle mais cela va à l'encontre de beaucoup d'opinions qui ont été formulées ici.
On y voit que l'enquête judiciaire est menée avec beaucoup de soin et prise très au sérieux, que la victime n'est pas considérée a priori pour une traînée, même de condition modeste, et que l'auteur reconnu coupable est sévèrement puni, jusqu'à la peine de mort pour le viol d'une petite fille.
Il est possible que la dégradation du statut de la femme à partir du XVIe siècle ait entraîné également une moindre répression du viol et une suspicion systématique de la victime.

Lucie a écrit :
En ce qui concerne le Moyen-Age, consultez l'ouvrage de Jacques Rossiaud sur la prostitution. Il explique qu'au XIVème siècle, on peut évaluer à plus de 60% (pour certaines villes du sud est de la france) le nombre d'hommes ayant participé à des viols et des viols collectifs

C'est bien la première fois que je vois un historien capable de sortir un pourcentage à propos du Moyen Age. J'aimerais bien savoir quelle méthode il a employé pour arriver à ce résultat si précis.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2006 20:58 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Nov 2006 9:11
Message(s) : 28
Pour revenir au sujet, je crois qu'au Moyen Age justement, le viol d 'enfant n'était pas pris à la légère. C'était un délit très grave, et le(s) coupable(s) sévèrement punis.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2006 21:04 
Hors-ligne
Jules Michelet
Jules Michelet
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 15 Mai 2005 12:40
Message(s) : 3419
Pelerin a écrit :
Pour revenir au sujet, je crois qu'au Moyen Age justement, le viol d 'enfant n'était pas pris à la légère. C'était un délit très grave, et le(s) coupable(s) sévèrement punis.

N'y avait il pas à certaines périodes du moyen-âge et de l'antiquité des "mignons" ? J'ai même entendu dire que les premiers papes auraient eu leurs mignons... Quant à vous dire si c'est une info ou une intox là je ne saurais vous répondre.

_________________
@+ Image
Skipp


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2006 23:55 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
''sévèrement puni, jusqu'à la peine de mort pour le viol d'une petite fille''.

oui c'est signalé par Vigarello, et cela confirme ce qui est souligné plus haut.
Le viol était puni dans certaines conditions et sur la base de certains critères spécifiques, le viol d'une enfant, donc d'une vierge étant une de ces conditions.
Le fait que vous signalez que les femmes violées n'étaient pas prises systématiquement pour des trainées me semble lié au fait qu'à priori les affaires de viol portées devant la justice concernaient essentiellement, comme signalé plus haut, des filles ayant du répondant social, une famille protectrice et honorablement considérée. Donc d'une part une fille appartenant à une telle famille n'était pas à priori une trainée et d'autre part les filles sans protection socio-familiale n'allaient guère en justice.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Déc 2006 1:09 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Oct 2006 2:08
Message(s) : 26
Localisation : Sherbrooke
En réponse à votre question, Foulques, je ne peux dire qu'une chose : je vais reprendre le livre et essayer de trouver comment Jacques Rossiaud a établi ses statistiques !


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Déc 2006 1:43 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juin 2006 21:55
Message(s) : 237
Merci Lucie :wink: J'aimerais bien savoir effectivement et vous avez deviné que ça me laisse dubitatif. Par la même occasion, j'aimerais aussi savoir si Rossiaud évoque des procès pour viols de prostituées. Ce qui n'irait pas dans le sens de ce que Tonnerre affirme.

Tonnerre a écrit :
Le fait que vous signalez que les femmes violées n'étaient pas prises systématiquement pour des trainées me semble lié au fait qu'à priori les affaires de viol portées devant la justice concernaient essentiellement, comme signalé plus haut, des filles ayant du répondant social, une famille protectrice et honorablement considérée. Donc d'une part une fille appartenant à une telle famille n'était pas à priori une trainée et d'autre part les filles sans protection socio-familiale n'allaient guère en justice.

Ce que l'on peut trouver en regard dans le lien que j'ai cité :
"Même si elle paraît humiliante car elle oblige –nous le verrons plus loin- à des dépositions qui choquent la pudeur des femmes, un certain nombre de victimes osent prononcer cette plainte personnelle. Elle témoigne d'une confiance en la justice, conçue comme protectrice de ceux qu'abandonnent les alliances traditionnelles de la parenté. Les plus humbles filles sont ainsi entendues et leurs dires pris en considération."

Mais, évidemment, N. Gonthier n'ayant pas de prétentions statistiques, comment évaluer la part des cas n'ayant pas été connu de la justice ? Cette part de flou néanmoins devrait nous inciter à la nuanciation, car :

Pelerin a écrit :
Finalement, le viol est devenu un délit que récemment. Qu'est-ce qui explique ce changement de regard envers la victime ?

Voila, c'est tout à fait le genre de généralités que j'aurais aimé qu'on évite. Je sais bien que vous ne pensiez pas à mal, Pèlerin, mais dire ça sans plus de précautions c'est rejeter dans les ténèbres de l'obscurantisme pas mal de siècles qui ne le méritent pas. Le viol est actuellement un crime (et non et un délit), tout comme au XVe siècle puisqu'il relevait alors de la haute justice.

Par contre j'aimerais bien savoir ce qu'il est advenu de sa qualification entre ces deux siècles. Qu'en dit Vigarello ?

Qu'on ne me prête pas des intentions qui ne sont pas les miennes : il est hors de doute que les servantes, notamment, vivaient par définition dans une proximité dangereuse auprès de leurs maîtres. Cette situation, avec la crainte de représailles, pouvait déboucher sur des voies de fait. Mais en ce qui concerne le Moyen Age j'y vois deux obstacles de taille : la Foi chrétienne et le communautarisme.
Choses qui auront disparues au XIXe siècle, lorsque les ouvrières se retrouveront sous la férule de contremaîtres et de patrons sans autre foi ni loi que le profit. Un troupeau sans défenses ni recours et voulu comme tel.

Et c'est ce qui me gêne dans ce qui a été exposé : on a l'impression d'une évolution lente, par paliers, de l'ombre à la lumière, à travers les siècles et je dis que ceci est un trompe l'œil.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Déc 2006 12:05 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Citer :
dubitatif. Par la même occasion, j'aimerais aussi savoir si Rossiaud évoque des procès pour viols de prostituées


Le viol de prostituées est de nos jours encore, quasiment inconnu dans les cours de justice. C'est d'ailleurs une des revendications de certains mouvements de prostituées, que leurs plaintes pour viol puissent aboutir en justice. Donc aux époques dont nous parlons, un tel viol devait être une impossibilité dans les termes, tout comme le viol conjugal, qui n'a été reconnu que très récemment par la loi.

Quant à votre affirmation que la foi chrétienne ait pu significativement limiter de tels comportements envers les femmes--et les petits garcons aussi d'ailleurs--sans vouloir du tout vous offenser, :D je la trouve hilarante; démontrer l'inanité d'une telle affirmation sortirait cependant du sujet et obligerait a rappeler des evidences, je passe. :)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2006 1:45 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juin 2006 21:55
Message(s) : 237
Il n'y a pas de problèmes, Tonnerre, je ne suis pas très susceptible, ce qui aide sur un forum, et j'admets parfaitement que l'on puisse dire un jour des bêtises ou affirmer des choses immédiatement démenties comme :

Tonnerre a écrit :
Le viol de prostituées est de nos jours encore, quasiment inconnu dans les cours de justice. [...] Donc aux époques dont nous parlons, un tel viol devait être une impossibilité dans les termes,

"La contrainte reste un élément déterminant dans la définition du viol, à tel point qu'une prostituée peut prétendre avoir été violée. Comment comprendre autrement la plainte déposée par l'écuyer Claux de Fromont, "fiancé" et souteneur de Jehannote de Briesville, qui déclare que sa mie a été forcée et ravie par trois ou quatre compagnons. La vertu de la dame semble bien mince puisqu'elle avoue avoir connu plusieurs amants "de son bon gré et pour gaignier" sur ordre dudit écuyer, mais cela ne l'empêche pas d'ajouter que les compagnons en accusation "la prindrent a force et oultre son grey" aussi "se plaint elle comme efforcée". "

Bon maintenant il ne s'agit que d'un cas, mais son existence prouve que dans le Dijonnais-Lyonnais du XVe s. ce n'était pas" une impossibilité dans les termes". Cela me ferait plaisir que vous lisiez quand même les documents que les autres mettent en ligne.
Je réitère aussi ma demande de savoir quelle a été l'évolution de la qualification judiciaire du viol entre le XVIe et le XIXe siècle.

Concernant la foi chrétienne, je ne vois pas où mon raisonnement pêche. Et justement, en parlant d'enfants, je vous ferai remarquer que la prostitution enfantine -courante à Rome- a disparu dans la société chrétienne.
Je remarque également que lorsque les armées combattent pour la foi, donc qu'elles sont bien encadrées religieusement, les conquêtes ne s'accompagnent pas ordinairement de viols systématiques (seulement de massacres, bon, c'est un autre sujet… :? ). C'est intéressant dans la mesure où parallèlement cela reste inhérent aux raids et conquêtes arabo-musulmanes ou turques (et mongoles ?).

Allez-y, Tonnerre, démontrez-moi l'inanité de mon raisonnement, que tout le monde puisse participer à votre hilarité.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2006 11:18 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Foulques, encore une fois je ne veux en rien vous offenser, :) mais vos assertions sont en totale négation de la réalité. Je vais donc rappeler quelques évidences.
Malheureusement, ni la pédophilie ni la prostitution enfantine n'ont disparu des sociétés chrétiennes y compris de nos jours; la prostitution enfantine était florissante par exemple en Angleterre, à l'époque victorienne.
D'une part, la prostitution y était parfaitement légale et Londres comptait un grand nombre de filles publiques; d'autre part, l''age of consent'' était 12 ans, et les maquereaux/elles offraient aux clients des fillettes encore plus jeunes, recherchées par les pédophiles. La condamnation légale et/ou religieuse d'une pratique n'implique évidemment en rien la disparition de cette pratique; l'hypocrisie a toujours prospéré face aux prescriptions notamment sexuelles des religions.
Sur la prostitution des enfants dans l'Angleterre victorienne, voir
http://www.everything2.com/index.pl?node_id=1198746

J'avais bien lu votre lien; lorsque qu'on étudie l'histoire des questions féminines entre autres, certains ont tendance à se baser sur des exemples isolés pour en déduire des conclusions de portée statistique. C'est apparemment ce que vous faites.
D'abord, l'exemple que vous citez corrobore ce qui était dit plus haut sur le fait que le viol d'une femme était conçu, et puni, comme une atteinte à l'homme dont dépendait cette femme--dans l'histoire que vous citez, c'est un homme qui porte plainte de ce qu'on lui ait enlevé son bien, une femme légère dont il est le souteneur, la femme n'intervient pas en justice en son nom propre.
De plus, dans le cas que cite votre lien, il y a enlèvement, et peut-être d'autres violences. Et en effet, les seules circonstances dans lesquelles les prostituées pouvaient parfois arriver à obtenir satisfaction en cour de justice, encore récemment, était lorsque le viol était un viol qualifié, cad accompagné d'autres actes criminels-- coups et blessures, enlèvement, séquestration, etc.
Pour un viol simple, c'était pratiquement impossible, les policiers qui recevaient la plainte riaient généralement au nez de la prostituée plaignante.
Vous semblez être peu informé sur ces questions, renseignez-vous auprès d'organisations, originellement d'inspiration chrétienne d'ailleurs, comme celle du Nid que je connais bien, qui aident les prostituées à sortir de la prostitution, qui vous confirmeront mes dires.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2006 14:51 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Avr 2005 10:54
Message(s) : 604
Foulques a écrit :
Concernant la foi chrétienne, je ne vois pas où mon raisonnement pêche. Et justement, en parlant d'enfants, je vous ferai remarquer que la prostitution enfantine -courante à Rome- a disparu dans la société chrétienne.
Je remarque également que lorsque les armées combattent pour la foi, donc qu'elles sont bien encadrées religieusement, les conquêtes ne s'accompagnent pas ordinairement de viols systématiques (seulement de massacres, bon, c'est un autre sujet… :? ). C'est intéressant dans la mesure où parallèlement cela reste inhérent aux raids et conquêtes arabo-musulmanes ou turques (et mongoles ?).

En tout cas, moi je vais vous dire ce qui ne me fait pas rire.
Vous faites une première affirmation comme allant de soi : La foi chrétienne constitue un obstacle au viol. On vous demande de justifier une pareille généralité partisane, et vous vous contentez de retourner la demande à votre contradicteur : A vous de me prouver le contraire. On connait bien cette forme rhétorique, très largement utilisée dans ces forums.
Mais vous, vous ne vous arrêtez pas là. Non seulement, vous ne justifiez pas votre affirmation, mais encore, vous en faites un critère discriminant vis-à-vis de l'Islam : Contrairement au christianisme, religion d'amour et de tolérance comme chacun le sait, la foi musulmane favoriserait plutôt le viol.
C'est quand même extraordinaire de faire des critiques épistémiques -justifiées- sur la mauvaise utilisation des statistiques pour en arriver ensuite à placer des c... pareilles. Vous rendez-vous compte de l'infamie que constitue vos écrits pour des musulmans ? J'espère qu'ils sont peu nombreux à parcourir ce site.
Alors, vraiment, justifiez ! Démontrez-nous en quoi on peut affirmer qu'il y a eu moins de viols commis par des chrétiens que par des musulmans en 20 siècles d'histoire mondiale. Je ne doute pas que vous allez nous trouver des chiffres !


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2006 21:38 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Citer :
Concernant la foi chrétienne, je ne vois pas où mon raisonnement pêche.

Puisque vous insistez, je vais vous dire par ou pêche votre raisonnement.
il pêche entre autres par les milliers d'enfants agressés sexuellement par des prêtres chargés les les éduquer, à qui ils devaient respect et obéissance et qui ont horriblement abusé de leur autorité.
Je vous rappelle qu'aux seuls Etats-Unis, on estime que l'Eglise catholique devra payer environ un milliard de dollars pour indemniser ces personnes, dont le nombre dépasse 2000.

Insulte aux musulmans, certes, et d'ailleurs aussi aux Juifs, Bouddhistes, athées, etc. Plus gravement à mes yeux, insulte aux enfants, victimes de ces prêtres.
Et victimes tout autant des hiérarchies qui sont restées sourdes à leurs dénonciations et ont ainsi permis aux prêtres de continuer leurs actes de pédophilie leur vie durant.

Pour revenir dans le droit fil du sujet, voici une citation du Deutéronome--ma traduction anglais/français--qui parle du viol et où s'esquissent des distinctions qui informent encore nos réactions à ce crime.

''Lorsqu'un homme est découvert couché avec une femme mariée, ils doivent mourir tous les deux, la femme comme l'homme. Vous devez débarrasser Israël de cette malfaisance.
Quand une vierge engagée à être épousée est surprise en ville par un homme et qu'il couche avec elle, vous devez tous les deux les amener hors des portes de la ville et les lapider à mort, la fille parce qu'elle n'a pas appellé à l'aide, et l'homme parce qu'il a déshonoré la femme.
Si l'homme surprend une telle fille à la campagne et la viole, alors l'homme seul doit mourir, parce qu'il a couché avec elle. Ne faites rien à la fille, car l'homme l'a surprise à la campagne et bien que la fille ait appellé à l'aide, il n'y avait personne pour la sauver.
Quand un homme surprend une vierge qui n'est pas engagée à un homme, et la force à coucher avec lui, et qu'ils sont découverts, l'homme doit donner 50 pièces d'argent à son père, et elle doit devenir sa femme car il l'a déshonorée, et il ne peut divorcer d'elle sa vie durant.'' Deut. 22-23/29.

On remarque que le viol punissable concerne seulement les vierges. Si elles sont fiancées, le violeur lèse deux hommes, le futur mari et le père, il doit être puni de mort. Si la vierge est libre de tout engagement, l'affaire se règle entre le père et le violeur, celui ci devant payer une indemnité au père et épouser la fille. La question du point de vue de la victime de viol sur ce mariage avec son violeur ne se pose pas bien entendu .
- certains des critères du ''bon viol'', du viol facilement punissable en cour de justice, qui existent encore de nos jours, apparaissent ici; ce sont
- la situation de la femme, sont punissables les viols sur des femmes appartenant à un homme, vierge ou à la rigueur femme mariée.
- le lieu et les circonstances--ici distinction entre ville et hors la ville--de nos jours on dira encore ''qu'est ce qu'elle allait faire la nuit dans un parking,''.
- la notion qu'il n'y a viol que si la femme résiste au violeur, au risque d'être battue/tuée. La femme paralysée par la peur ou ayant juste voulu sauver sa peau est coupable et doit être lapidée.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2006 23:23 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juin 2006 21:55
Message(s) : 237
Il y a donc un malentendu car jamais je n'ai voulu parler au nom de vingt siècles d'histoire de l'occident. Je suis surpris qu'on ait pu me prêter une intention aussi farfelue. C'est bien pour ça que j'ai dit "Il est possible que la dégradation du statut de la femme à partir du XVIe siècle ait entraîné également une moindre répression du viol et une suspicion systématique de la victime." et c'était également le sens de ma question réitérée sur la qualification judiciaire du viol entre les XVIe et XIXe siècles. Mais effectivement j'aurais dû préciser "médiévale" quand j'ai parlé de société chrétienne. Ceci me paraissait tellement évident que j'ai omis de le faire. Pour moi, la société chrétienne ce sont les XIIe-XIIIe siècles, après la société (française en tous cas) ira en se déchristianisant. Enfin c'est un autre débat.

Toujours est-il que je suis intervenu ici pour défendre le Moyen Age que je voyais rejeté un peu trop facilement dans l'obscurantisme habituel, catalogué de la même façon que les siècles suivants alors qu'il y a quand même plus d'une nuance à apporter.

Donc, ce que vous dites de la prostitution enfantine dans l'Angleterre Victorienne ne m'étonne malheureusement pas mais n'infirme pas ce que je disais sur la disparition de la prostitution enfantine après la chute de Rome. Ce n'est pas le résultat d'un hasard mais bien une évolution due au christianisme. Si tel n'avait pas été le cas le phénomème aurait été continu dans le temps.

Et je m'occupe de la réponse à Bergame rapidement.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 04 Déc 2006 1:05 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juin 2006 21:55
Message(s) : 237
Bergame a écrit :
Vous faites une première affirmation comme allant de soi : La foi chrétienne constitue un obstacle au viol.

Oui, cela me paraît évident dans les valeurs transmises par le christianisme où l'acte sexuel n'est compris que dans la relation maritale. Dans le message christique il n'est question que de gens libres et qui se marient entre eux sans contrainte, il me semble. On verra aussi des condamnées à mort publiquement violées avant l'éxécution dans la Rome antique, pratique qui a disparu.

Dans l'aspect messianique et guerrier qu'a pu prendre historiquement le christianisme, cela peut se remarquer dans les prises de Béziers et Jérusalem : il n'y a pas de viols systématiques. Les hérétiques/infidèles sont passés au fil de l'épée, homme ou femme. Je ne suis pas en train de vous dire que c'était mieux ou moins bien mais que c'est notable au point de vue de l'histoire des moeurs. Tout autre est l'attitude des conquérants musulmans en "djihad" en terre infidèle où les femmes sont partagées en butin, et les viols systématiques lors des prises de villes.

Le viol est inhérent à l'esclavage. Or l'esclavage va faire partie sans discontinuer de l'histoire de l'islam jusqu'au XIXe siècle. Avec de la main d'œuvre on cherchera aussi de belles femmes pour les harems, notamment chez les Circassiennes.

Maintenant, concernant les chrétiens, je parlais bien des croisades, des armées a priori encadrées religieusement. Pour la guerre de Cent ans par exemple on verra que les différentes armées ne s'en priveront pas, entre autres horreurs.

Bergame a écrit :
Vous rendez-vous compte de l'infamie que constitue vos écrits pour des musulmans ?

Ne vous inquiétez pas, il suffit de lire certains textes pour répondre à votre question.

Dans cette citation d'Ibn Haukal (Bagdad, 1122-1213) : "le plus bel article importé de l'Espagne sont les esclaves, des filles et de beaux garçons qui ont été enlevés dans le pays des Francs et dans la Galice."
Pour les filles, ça me paraît évident et le terme de "beau garçon" a évidemment une connotation sexuelle. Le viol suit le rapt. J'avais lu aussi une citation à peu près de la même époque où l'auteur parle de jeunes garçons Francs esclaves "à visage de lune" dont on a plaisir à "délier les tresses".

Et, actuellement, on lit dans ce site musulman modéré, à propos de l'esclavage historique :

"L’Islam, […] n’a pas accepté quant à lui la prostitution. Il s’est attaché à préserver la société propre de toute souillure criminelle. Il a ainsi fait de ces femmes esclaves la propriété exclusive de leurs maîtres respectifs. Ces derniers devaient les nourrir, les vêtir, les préserver du vice, et satisfaire leurs besoins sexuels — accessoirement — en même temps qu’eux-mêmes satisfaisaient les leurs."
http://www.islamophile.org/spip/article945.html

Il n'y a pas eu de viols d'esclaves en islam, seulement des besoins sexuels à contenter -accessoirement- et en les "préservant du vice", en plus…
Vous parliez de c… Bergame ? Vous êtes servi.

On voit bien la divergence fondamentale d'approche historique. Alors que personne n'excuse ou ne défend l'esclavage en occident, ici on se permet de le défendre si ce n'est le justifier et le sentiment "d'infamie" n'est apparemment pas ressenti par l'auteur.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 04 Déc 2006 5:12 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15827
Localisation : Alsace, Zillisheim
Il me semble que Tonnerre fait une erreur somme toute assez commune, celle de croire que l'histoire voit une amélioration notable et continue des conditions des personnes. Le fait qu'il y ait des prêtres américains pédophiles au XXème siècle ne contredit en rien que l'apparition du christianisme a mis fin aux pratiques pédophiles de la vie courant à la fin de la civilisation romaine, il y a 16 siècles de cela. Les conditions des gens se sont trouvées fortement améliorées en certaines périodes et se sont dégradées en d'autres.

En faisant l'amalgame, vous faites insulte aux historiens et aussi aux gens du passé. De plus, l'exemple qui vous a été donné concerne une époque et une société, il ne présage en rien de la situation à une autre époque et avec d'autres civilisations. Vouloir y voir une insulte aux autres religions est absurde. Surtout, que cet exemple montre bien que l'introduction d'une spiritualité plus respectueuse de la vie des gens, que cette spiritualité soit d'origine chrétienne, bouddhique, islamique, juives, etc, améliore les conditions de vie des "petites gens" celles le plus susceptibles de subir de mauvais sévices.

Mais, vous préférez rester enfermé dans vos certitudes voulant plier l'histoire à la vision que vous en avez et d'un évènement malheureux de notre époque faire une vérité universelle.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 67 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB