isatis a écrit :
La multi-culturalité de la famille n'a pas poussé le vice à faire passer, en prime Los Reyes sur le balcon.
En Alsace, ce n'est pas plus simple.
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/12/25/comment-est-on-passe-de-saint-nicolas-au-christkindelCiter :
Évêque de Myre et grand faiseur de miracles, saint Nicolas (fin III e siècle-début IV e siècle) est, note Gérard Leser, « vénéré en Alsace depuis le XII e siècle. Dès 1145, l’église de Voegtlinshoffen lui est dédiée. » Aujourd’hui, une quarantaine de paroisses de la région l’ont comme patron.
Dans la région, les cortèges du 6 décembre apparaissent vers la fin du XV e siècle. Le saint apportait des cadeaux aux enfants (de quoi manger, le plus souvent), mais servait aussi de professeur : car « ce jour était celui de l’examen des connaissances religieuses des enfants ». Les enfants lui montraient leurs Bethözle, leurs bois à prières sur lesquels les paters et rosaires dûment récités étaient marqués par des encoches.
Le prêche de Flinner
Mais voici qu’arrive la Réforme et, un dimanche de la fin 1570, le prédicateur Johannes Flinner monte en chaire à la cathédrale de Strasbourg (alors protestante) pour s’en prendre au saint des enfants : il explique que Nicolas est un élément du papisme et que c’est Jésus qui devrait en réalité remettre des cadeaux. Les politiques ne tardent pas à suivre le religieux : le 4 décembre 1570, le conseil des XXI décide de supprimer le marché de la Saint-Nicolas. Il est alors remplacé par celui de l’enfant Jésus : c’est le début du célébrissime Chriskindelsmärik grâce auquel Strasbourg s’autoproclame aujourd’hui capitale de Noël. Et c’est ainsi que la remise des cadeaux s’est progressivement déplacée du 6 au 24 ou au 25 décembre.
Un enfant ou une jeune femme ?
« Quand j’étais enfant, c’était encore le Christkindel ( ou Christkind-la, Christkindlein…) qui venait apporter les cadeaux », raconte l’historien, issu d’un milieu protestant. Curieusement, ce garçon Jésus prend la forme d’une jeune femme vêtue de blanc. « Certains disent que c’est une réminiscence de la sainte Lucie scandinave, mais ça ne m’a jamais convaincu. On peut plutôt y voir un ange, ou la christianisation d’une fée… »
Donc, les catholiques fêtaient le Saint Nicolas (et la nuit de Noël), tandis que les protestants fêtaient l'Enfant Jésus en faisant défiler une jeune fille accompagnée d'un âne et d'Hans Trapp.
Qui est Hans Trapp ?
Citer :
Saint Nicolas, comme après lui le Christkindel, est toujours accompagné, rappelle Gérard Leser, « d’un personnage sombre et inquiétant », évoquant à la fois le diable et l’homme sauvage : Hans Tràpp, le père Fouettard des francophones. Il y a ainsi d’un côté le gentil, qui récompense, et le méchant, qui punit. « Hans Tràpp porte des chaînes, parce que le diable a été maîtrisé par saint Nicolas. Mais c’est à double sens : ces chaînes peuvent aussi lui servir à attraper les enfants pas sages… »
On a dit que son nom pourrait venir du seigneur Hans von Trotha (ou von Dratt), mort en 1503, qui a si bien combattu la ville de Wissembourg que les mamans utilisaient son souvenir pour calmer les enfants turbulents. « Je pense plutôt, estime Gérard Leser, que Tràpp est issu du verbe tàppa ou tràppa, qui signifie marcher pesamment. »
Parmi les compagnons de saint Nicolas et du Christkindel, on peut aussi citer un autre curieux personnage : le Pickeresel, « l’âne à bec ».
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/12/25/qui-est-hans-trappEt Saint Nicolas est aussi le "père" du Père Noël ...
Citer :
La transformation de saint Nicolas en Père Noël s’est opérée à New York, cité d’origine hollandaise. Il se trouve que « les Hollandais vénéraient particulièrement saint Nicolas, qui était protecteur des matelots ». Ils ont surnommé ce sant Niklaas santa Claus et lui ont fait fumer la pipe, comme eux…
La métamorphose débute à partir d’un poème paru pour la première fois dans le journal The Sentinel, en 1823. Le texte s’appelle A visit fom Santa Claus et est l’œuvre d’un pasteur nommé Clement Moore. Dans ces lignes, le saint prend, raconte Gérard Leser, la forme « d’un petit bonhomme bedonnant, passant par la cheminée et se déplaçant dans un traîneau tiré par des rennes ».
L’ancêtre local
Étape supplémentaire avec le caricaturiste Thomas Nast : à partir de 1863, il dessine le personnage et le fait habiter au Pôle Nord. La touche finale est apportée par Coca-Cola : en 1931, lors d’une campagne publicitaire, le bonhomme est habillé aux couleurs de la marque, en rouge et blanc. Le commercial a pris l’avantage sur le religieux.
Mais ce Père Noël avait déjà un ancêtre, dès la fin du XIX e siècle, en Alsace : c’était le Weihnachtsmann, sorte de double profane de saint Nicolas. Il portait déjà une longue barbe, un gros manteau et une hotte sur le dos…
Donc du coup, en Alsace on avait : Saint Nicolas, le 6 décembre, le Christelkind, la nuit du 24 au 25, le Weihnachtsmann, double profane du Saint Nicolas. Il n'y a que Hans Trapp qui était de sortie pour les 3 fêtes.
Et en plus, on parlait de "Nuits Sacrées" :
Citer :
Apparu dès 1170, le mot alsacien Wihnachta n’évoque pas la naissance du Christ, comme le mot français Noël (issu du latin natalis), mais les « nuits saintes ». Soit cette période de douze jours et douze nuits séparant Noël de l’Épiphanie, que les Alsaciens appellent aussi s’kleina Johr, la petite année.
Aujourd’hui encore, certains notent le temps de chacune de ces journées (à partir du 26 décembre) : il est censé donner le ton de chacun des mois de la nouvelle année. « C’est pourquoi on appelle aussi ce cycle die Lostag, le jour où le destin du mois est fixé… »
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/12/25/quelles-nuits-sacreesEt, au fait, le sapin de Noël ???? Il semblerait que ce soit encore une invention alsacienne :
Citer :
La plus ancienne mention connue d’arbres coupés pour Noël a été découverte dans les archives de Sélestat : on y apprend qu’il faut donner, en 1521, quatre schillings aux forestiers pour la surveillance des Meigen le jour de la Saint-Thomas. « Ces Meigen étaient des arbustes ou des branches. » En 1605, un voyageur de passage à Strasbourg relève qu’à Noël, on dresse des sapins dans les Stuben et qu’on les décore avec des pommes, des roses de papier et des hosties non consacrées (appelées des « oublies »).
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/12/25/le-sapin-une-invention-localeBon, là de nombreux historiens pensent qu'il s'agit de la conséquence locale d'une ancienne tradition germanique qui n'aurait pas été évoquée dans les chroniques avant cela. Mais, les arbres décorés sont une très ancienne pratique.