Les statistiques sont des instruments extrêmements fragiles et ce n'est pas dans le secteur de l'insécurité qu'elle le sont le moins (votre lien en parle Narduccio mais d'une manière un peu légère à mon avis).
Pour faire court, je ne prendrais que deux exemples:
- Une évolution sociétale globale peut faire que l'on déclare des crimes et délits que l'on ne déclarait pas avant (assurances, habitudes de s'en remettre à telle ou telle institution, environnement - médiatique et "réel" - qui peut pousser plus ou moins à déclarer, peur moindre de déclarer des crimes où l'on a honte d'être victime, ...)
- Le paradoxe de la super police:
Quand on me vole mon vélo (3 à ce jour), je ne déclare pas le vol car je n'ai aucune chance de le retrouver. Si en déclarant ce vol j'ai une chance non négligeable de récupérer mon vélo, alors je vais être bien plus tenté de le déclarer.
Conclusion: plus la police est bonne, plus les victimes déclareront les vols, moins la sécurité sera bonne (statistiquement parlant)
Je ne conteste absolument pas vos conclusions mais je me permets de contester ces chiffres qui sont je crois trop loin de la réalité pour n'être ne serait-ce que de vagues indicateurs. Je préfère de loin la subjectivité de l'individu que vous êtes et qui me dit:
Narduccio a écrit :
Le sentiment d'insécurité entre les années 70 et ces dernières années a profondément changé de nature. Dans ma jeunesse, on avait peur de la bombe atomique, ou d'une guerre entre les 2 blocs. Aujourd'hui, on a peur de son voisin de palier. On est passé d'une peur d'un évènement ou un ensemble de nations serait impliquées à un sentiment plus diffus et aussi plus inéluctable. ce n'est plus la même peur.
Pour revenir un peu plus sur le sujet.
A ma connaissance, que ce soit dans la démocratie française ou dans l'américaine, les concepteurs ont eu conscience d'un même problème et ont voulu l'éviter de deux manières différentes. Le problème étant les dérives possibles du pouvoir en place car le principe de l'élection de ce pouvoir n'est pas une garantie suffisante.
Dans la démocratie française, on a répondu à cette question par la séparation des pouvoirs, chacun de ces pouvoirs étant eux-mêmes censés être contrôlés plus ou moins par les citoyens.
Dans le système américain, cette séparation est d'une part plus poussée (état fédéral, pouvoir locaux plus importants) et d'autre part plus rapidement de retour dans les mains des citoyens (élection d'une partie de la police et de la justice par exemple).
Quand je lis des policiers (bien plus que que des livres d'histoire) je retrouve souvent le schéma suivant: dans le cas français, le commissaire va chercher à faire des choses en douce de sa hiérarchie (pour la bonne cause), en étant obligé de tricher avec la loi. Dans le polar américain, le shériff du coin "opposé" au FBI va pouvoir faire des choses malgré le mécontentement de celui-ci.
Pour faire trés schématique, il me semble que dans les deux cas on recherche un contôle citoyen, la différence étant que dans un cas cela ce fait de manière plus directe que dans l'autre.
Cette notion d'individu qui prend une part active (je veux dire autrement que par délégation) à sa vie et à celle de son pays me parait, ce n'est que mon avis, plus intéressante qu'une responsabilité existante que dans la représentation.
Je suis tenté par l'analogie suivante (c'est une question que je pose, mes connaissances historiques étant limitées):
Le citoyen américain qui s'occupe de sa défense avec son fusil ne peut-il être rapproché du citoyen grecque qui, en tant qu'individu, participe à telle ou telle guerre alors que l'appelé français serait lui le légionnaire romain? Dans un cas des individus qui choisissent et se prenne en charge, dans un autre ceux qui font partie d'une structure globale régie par des spécialistes à qui ils obéissent.
Tout ceci restant trés théorique puisque que je crois que, dans le cas américain comme dans le cas français, la réalité n'a rien à voir avec la conception et tenant à dire que ce que j'exprime ici n'est en rien un appui quelconque à la politique américaines sur la vente et le port des armes.