Beaucoup de travaux abordent assez largement la question de la beauté féminine dans l'histoire et très peu osent s'aventurer sur le terrain de la beauté masculine. Or, la beauté masculine est un objet historique qui devrait à mon sens être autant traîté que la beauté féminine. Comment ont évolué les critères du "beau" pour l'homme? A partir de quand l'homme s'est véritablement soucié de son apparence physique? A partir de quand voit-on apparaître les premières représentations érotico-masculines?

A partir des Grecs je dirai... Toutes les statues d'athlètes... Mais ca c'est une opinion personnelle

Dans l'Egypte pharaonique les effigies masculines semblent indiquer un soin égal à celui dont témoignent les effigies féminines.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Y compris sur ce forum d'ailleurs, où des questions relevant du corps des femmes--les sous-vêtements féminins par exemple--sont souvent abordées, sans qu'on s'intéresse jamais aux préoccupations équivalentes pour les hommes.
Il semble d'abord que la beauté masculine soit plus ou moins diversement (et ouvertement) appréciée et célébrée selon les cultures, la référence grecque étant celle qui vient immédiatement à l'esprit sur ce point.
Notons aussi une évidence--que la célébration de la beauté masculine est aussi masculine--les peintres et sculpteurs du corps masculin sont des hommes, jamais des femmes, d'ou une certaine connotation homoérotique présente dans les oeuvres d'art en question.
Y-a-t'il eu le même niveau d'appréciation de la beauté des adolescents dans d'autres cultures que la grecque?
Et cette visibilité artistique de la beauté masculine est-elle liée plus ou moins directement, comme j'aurais tendance a le penser, à la place sociale de l'homosexualité masculine dans une culture?

Apparemment, oui : dans la culture arabe et et la culture persane.
C'est probable, également : la beauté des deux sexes entretient un lien étroit avec l'éros.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Merci JMD; C'est ce qu'il me semblait, mais n'ayant que de faibles connaissances en littérature arabe ou persane, le mode interrogatif me semblait préférable.
Avez-vous connaissance de poèmes célébrant la beauté des adolescents dans ces langues?
Je sais qu'au Maroc, encore au début du siècle dernier, il y avait des règions dans le nord du pays où il y avait des sortes de marchés aux jeunes gens, où ceux-ci apparaissaient mis en valeur et parés, pour être achetés par d'autres hommes qui les appréciaient pour leur beauté, et aussi, un peu comme les geishas, pour leur talents de chanteurs et musiciens.
J'ai entendu parler d'Abu Nawas le libertin et de son éloge poétique du vin, de la luxure et de l'homosexualité. A t'il écrit des textes amoureux évoquant la beauté de ses partenaires masculins, comme Shakespeare le fait, de façon ambigüe, dans certains de ses Sonnets?
Malgré l'interdiction musulmane de la représentation humaine, y-at'il des représentations de beaux jeunes gens, dans des miniatures persanes par exemple?

Les éditions Phébus, dans leur collection "Domaine arabe" dirigée par René R. KHAWAM (décédé il y a quelques mois) proposent toute une série de titres tels que :
- Les délices des coeurs (ou ce que l'on ne trouve en aucun livre)
de Ahmad al-Tîfâchî
Traduction intégrale sur les manuscrits originaux par René R. KHAWAM (1981). Voir en fin de volume une liste des autres ouvrages traduits par le même spécialiste.
- Le voile arraché (l'autre visage de l'Islam), 2 volumes
de 'Abd al-Rahmâne al-Djawbarî
idem (1979)
- La prairie des gazelles, éloge des beaux adolescents
de Mouhammad al Nawâdjî
idem (1989)
Les éditions Fata Morgana (A Fontfroide, Bibliothèque artistique & littéraire) ont publié en 1996 :
- Le livre des beaux, par Fazyl Bey, traduit du turc par un pacha...
Sur le plan iconographique, il me semble que c'est plus limité (pour les raisons que vous évoquez).
Les récits de voyageurs en Orient (Lamartine, G. de Nerval, etc.) font état de jeunes danseurs travestis en femmes se substituant avec succès aux "almées" à l'occasion.
En tout état de cause, il ne faut pas s'attendre, dans le contexte oriental (à de très rares exceptions près, et dans des environnements sociaux extrêmement limités), à une approche de la beauté masculine répondant à une catégorie aussi précise (psychologiquement parlant) que le profil "gay". Le plus souvent, les attitudes sont sinon ambiguës, du moins tout à fait ambivalentes.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).