Il existait une pratique archaïque au Pays Basque, c'est celui de la couvade. Wikipedia dans un court article résume assez bien la coutume. Le père mime la parturiente et reçoit les visites et les soins comme s'il était l'accouchée. Bien que signalé par de rares auteurs chez les Basques, le mot couvade est béarnais, c'est à dire une branche du gascon. Je n'ai jamais trouvé grand chose sur cette pratique que j'avais découverte dans mes lectures de jeunesse.
Il semble que, cependant, des anthropologues aient trouvé qq chose de semblable dans des civilisations primitives.
Alors, une fois de plus, je lance une bouteille à la mer sur le Forum. Y en a-t-il parmi vous qui aient des connaissances sur le sujet ?

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

a quelle epoque de l'existence se déroulait cette couvade ?

Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris votre question. Je suppose que c'est chez des couples jeunes en état de procréer.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Eh bien, il faut distinguer des symptômes de grossesse chez l'homme dont la femme est enceinte : nausées, douleurs lombaires, grosses faims, changements hormonaux brutaux (certains portent même le "masque de grossesse"), etc, et le rite ou l'ensemble de rites accomplis par l'homme au moment de l'accouchement de sa compagne, qui consiste à mimer, en quelque sorte l'accouchement.
Ces rites ont été également observés, si mes souvenirs sont bons, dans les Antilles aux XVIe et XVIIe , mais ils sont vus par les yeux étonnés des occidentaux.

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Ne parlez jamais sèchement à un Numide.

Salut



Chez certains peuples d' Amazonie notamment. La femme dès qu'elle a accouché (debout) va au boulot, tandis que l'homme reste dans son hamac pour recevoir les félicitations de la tribu. Je ne connais pas le ou les noms de ce ou ces peuples.

Le Vieux pas d'accord avec cette coutume mais c'est leur vie.

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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

Oui, Wikipedia en parle dans une de ses référence en anglais.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Je viens de retrouvé un article qui traité de l'image du père au moyen âge , qui mentionnait une enluminure d'un Livre des Merveilles de la fin du XV ème siècle ,sur laquelle la “couvade” est représentée : on y voit un noble personnage au lit, le bébé dans les bras, regardant une servante lui apporter le traditionnel bouillon de poule de l’accouchée . Cette enluminure étant évidemment un contre-exemple des images traditionnelles de représentations des pères à cette époque.

Parlez vous du Livre des Merveilles de Marco Polo ou bien y en a-t-il un autre ? Si c'est la première hypothèse est-ce une coutume chinoise?

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Je n'ai pas eu le temps de chercher cette représentation : elle se trouve à la bibiothèque de l'Arsenal à Paris sous cette réf. aris, Bibl. de l’Arsenal, ms 5219 fol. 93r (peut être consultable sur un site du type de gallica ? ). Concernant les ouvrages nommés Livre des merveilles , celui de Marco Polo est le plus connu , mais il n'est pas le seul ; je sais qu'un ouvrage de Jean Mandeville , également récit de voyage , ainsi qu'un écrit de Pierre le Vénérable portent le même nom.

La voici:

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Merci Alfred Teckel, l'llustration représente parfaitement une partie des descriptions que j'ai lues. Car, avant la naissance, le mari jouait aussi à la femme prise de douleurs.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Si on en croit ce court commentaire de cette enluminure , elle serait extraite d'un manuscrit des Merveilles du monde ( encore appelé devisement du monde ) de Marco Polo , et décrirait une scène observée lors de ses lointains voyages par l'explorateur lui même , ou par un autre voyageur, puisque , l'édition étant assez tardive (fin XV ème) on peut imaginer qu'il y avait des rajouts faits lors de la transcrition d'un manuscrit ( des "mises à jour" ). Vu le contexte dans lequel on la trouve , cette illustration ne doit pas décrire une scène européenne .

Cette pratique etait semble t il pratiquée dans differentes parties de la Mediterranée

En ce qui concerne la Corse: ce texte célébre de DIODORE DE SICILE

<< Les habitants de Cyrnos consomment du lait, du miel et de la viande, toutes choses que la terre produit en abondance. Entre eux règnent l'honneur et la justice, à un degré tout à fait inconnu de tous les autres barbares. Par exemple, une ruche trouvée au creux d'un arbre montagnard appartient au premier qui la déniche, et personne ne la lui dispute ; les troupeaux sont marqués, et quoiqu'on ne les garde pour ainsi dire pas, ils paissent en toute sécurité ; en un mot, les Corses révèrent, avant tout, l'équité. Ce qu'il y a de plus sidérant chez eux, c'est leur façon de faire lors des naissances. La femme, quand elle est sur le point d'accoucher, n'est l'objet d'aucune attention particulière : mais son mari, lui, se couche, comme s'il était souffrant, et pratique la couvade pour un nombre déterminé de jours, simulant tous les symptômes de la douleur. >>
Diodore de Sicile - Histoire, Livre V, 13-14

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"FORTUNA PERIT, FAMA MANET"

Strabon en III.4.17 semble faire déjà allusion à la couvade basque.

Plus étonnant, je viens de tomber sur un rite approchant mais à l'autre bout de la Méditerranée, à Chypre.
Plutarque, Thésée, 20 :
Lors des sacrifices, le deux du mois de Gorpiaïos, un de leurs jeunes gens s’étend et imite les cris et les mouvements des femmes en couche.

La scène se passe en juillet dans la cité d'Amathonte, une des plus vieilles cités de l'île, ni grecque ni phénicienne, mais autochtone. A l'époque hellénistique au minimum, au rapport d'un certain Paion d'Amathonte (IIIe av. ?), le rite est mis en rapport avec le mythe de Thésée et d'Ariane: cette dernière serait morte en couche sur l'île, et Thésée instaura des sacrifices en son honneur. A ma connaissance, ce cas est sans parallèles dans ces parages. Mais contrairement à la couvade basque ou corse, il s'agit d'un rituel sacré, non d'une pratique courante du tout venant.

A remarquer cependant qu'Aphrodite peut être représentée sous des traits masculins, et en particulier l'Aphrodite de Chypre. Macrobe, Saturnales, III.8:
En effet, dans l'île de Chypre l'effigie de Vénus est représentée ayant du poil, avec la stature d'un homme habillé en femme, et tenant un sceptre à la main.
Or dans la description de Plutarque, le bois sacré qui accueille cette cérémonie porte le nom d'Ariane-Aphrodite.

Si la pratique est ressemblante, le sens quant à lui me semble très différent. Ici, une espèce de rituel purificateur, protecteur de la femme en couche, visant à protéger les femmes de l'île des tourments et du sort d'Ariane.
Alors qu'à l'inverse, autant que j'ai cru le comprendre, la couvade basque est liée à l'enfant, un rituel "magique" visant à confier au nourrisson la force de l'homme et éloigner de lui le malheur.

Encore un autre cas de couvade, cette fois en Asie Mineure, auprès du peuple des Tibarènes, sur la côte pontique. Apollonios de Rhodes, Argonautiques, II.1010sq: Dans ce pays, quand les femmes ont donné des enfants à leurs maris, ce sont les hommes qui gémissent, abattus sur des lits, la tête enveloppée; et les femmes soignent bien leurs maris, les font manger et leur préparent les bains qui conviennent aux accouchées.
Le scholiaste précise que cette pratique était déjà mentionnée par Nymphodoros de Syracuse, fin IVe/début IIIe. Cependant, si les Tibarènes apparaissent souvent dans nos sources comme un peuple vaguement étrange, seuls Nymphodoros et Apollonios évoquent ce trait, qui n'est peut-être que légendaire (ils sont également réputés efféminés, sans courage).

Etrange coutume tout de même, qu'on retrouve par ci par là un peu partout mine de rien. Cela rappelle aussi les nombreux cas d'inversion sexuelle lors de cette autre étape primordiale qu'est le mariage (à Argos ou Sparte par exemple, la jeune mariée se grime en homme pour sa nuit de noce).