En fait, pendant longtemps, on n'a parlé que des manifestations visibles de l'état de stress. Ressentir de la peur est normal dans une situation de stress, mais la réponse globale de l'organisme va chercher à ramener un équilibre acceptable pour l'organisme. On a peur, plus ou moins peur, et c'est comme notre organisme va réagir à cette peur qui va conditionner nos réactions visibles. Or, pendant des millénaires, l'homme n'a pas regroupé les effets du stress qu'il soit à court terme ou à long terme dans un seul tableau clinique.
C'est pour cela Pouzet que comme vous l'indiquez, les termes utilisés ne recouvrent pas l'ensemble du "syndrome général d'adaptation".
Je vous conseille l'article wikipédia sur le stress, il me semble très bien fait :
http://fr.wikipedia.org/wiki/StressIl faut voir que globalement, il y a une situation génératrice d'un stress et il y a des réponses de notre organisme à cette situation. Le terme "stress" recouvre à proprement parler que la première phase et ses manifestations biologiques (génération d'un "shoot" d'adrénaline plus ou moins fort dans notre organisme). Avec les réponses à plus ou moins long terme des situations ou l'on est confronté à un stress permanent ou à un stress duquel on n'arrive pas à sortir de manière considérée comme positive par l'organisme.
Comme on n'arrivait pas à appréhender l'intégralité de la situation, il est normal qu'il n'y a aucun terme satisfaisant, on ne peut bien nommer que ce que l'on perçoit dans son intégralité. Au fait, "stress" n'est pas le terme idéal pour d'écrire l'intégralité du phénomène, comme je l'ai dit, il ne nomme que la première partie de la situation, c'est pourquoi de nombreux auteurs scientifiques préfèrent parler de "syndrome général d'adaptation".
De plus, dans de nombreuses sociétés, l'homme a essayé de cacher sa part d'animalité. Or, en situation de stress, une partie de nos réactions est instinctive, basé que l'animal qui survit au fond de nous-même.
Prenons un exemple, vous êtes un guerrier et vous vous êtes fait acculer contre un mur face à un adversaire plus puissant que vous. Vous vous retrouvez exactement dans le cas de la gazelle piégée par un prédateur. Ce qui se passe dans votre corps est similaire à ce qui se passe dans le sien et vous avez exactement les mêmes options qu'elle :
- reconnaitre votre défaite et vous laissez soit massacrer, soit faire prisonnier (la gazelle, elle va finir dans l'estomac du prédateur, mais on ressent presque la même chose qu'elle à ce moment-là);
- tenter une manœuvre de dernier recours que bien des gens qualifieraient de suicidaire, en clair foncer directement vers votre agresseur en espérant que cette charge le déstabilisera et vous permettra de forcer le passage;
- feinter, en lui faisant croire que vous allez chercher à passer d'un coté, alors que vous allez passer de l'autre.
Ce choix va être en grande partie instinctif, vous allez le faire en quelques millièmes de secondes. Ou plutôt votre organisme va le prendre pour vous et va vous donner les moyens physiologiques de le réussir. Il va vous injecter des doses plus ou moins massives de diverses hormones, il va vous faire oublier la douleur. En fait, l'animal qui est en vous va vous donner une solution rapide. Or, cette solution instinctive n'est pas adaptée dans de nombreuses situations de stress généré par nos vies en société et nous allons devoir lutter contre nos solutions instinctives. L'accusé dans le box face à ses juges peut ressentir le même stress que la gazelle, or aucune des solutions que l'on a vu plus haut n'est adaptée.
Donc, l'homme, depuis qu'il a inventé la société se retrouve à lutter contre les manifestations de ses stress. Il ressent les effets du stress, mais il a du mal à nommer ce qu'il ressent. il a du mal à nommer parce qu'il ne ressent pas toujours la même chose. En fonction de l'intensité ressentie du stress, les réponse physiologiques ne sont pas les mêmes. Comment imaginer que cette envie de se pisser dessus face à une peur intense et cette colère qui monte du plus profond de notre être dans certains circonstances sont 2 manifestations différentes en réponse à des simulis que notre corps ressent de manière assez proche ?
De plus, là ou une personne réagira d'une certaine façon, une autre réagira de manière différente. Ce qui complique encore les choses. Face aux même stress, on peut réagir de manière colérique ou lymphatique, comme on disait à une époque. Comment imaginer que c'est en fait la réponse au même phénomène ?