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Message Publié : 29 Avr 2009 23:14 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 03 Mars 2008 20:02
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Cela nous paraît aujourd'hui évident: chaque année, depuis notre plus jeune âge, on fête le jour de notre naissance, occasion de réunir la famille, de bien manger, de recevoir ou offrir des cadeaux. Mais - question purement rhétorique - a-t-on toujours et en tout lieu fêté/commémoré ce jour de naissance ? Certains immigrants ne connaissent par exemple par leur date de naissance. Depuis quand cette pratique est connue ? Comment a-t-elle évoluée ? En y réfléchissant, loin d'être insignifiante, il me semble qu'elle est le sous-produit (sinon dans son origine, au moins dans son développement) de processus majeurs, comme celui de l'individualisation accrue, du "culte de la personne" (l'individualisme est la religion civile des démocraties modernes, disait à peu près Durkheim, je crois), de la démocratisation politique et culturelle, de l'étatisation de nos sociétés (ne serait-ce que pour la manie de la précision du calendrier et du jour de notre naissance pour notre identité), de l'importation d'une pratique étrangère, que sais-je encore ? Naturellement, ces processus sont pleinement sociaux (n'est-ce pas d'ailleurs une manière pour la famille de renforcer son importance, de rappeler son existence, de réunir ses membres ?) et leur désignation ne porte pas de jugement de valeur négatif.

Avouant mon ignorance, mais plein de curiosité, je vous laisse la parole. Ultime question : existe-t-il des travaux historiques de qualité sur le sujet ?

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Message Publié : 30 Avr 2009 0:23 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 21 Déc 2008 11:01
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Julien a écrit:
.....il me semble qu'elle est le sous-produit (sinon dans son origine, au moins dans son développement) de processus majeurs, comme celui de l'individualisation accrue, du "culte de la personne" (l'individualisme est la religion civile des démocraties modernes, disait à peu près Durkheim, je crois), de la démocratisation politique et culturelle, de l'étatisation de nos sociétés (ne serait-ce que pour la manie de la précision du calendrier et du jour de notre naissance pour notre identité)......

Je crois que c'est le contraire , marquer une date de naissance , ce n'est pas une notion d'individualisme mais plutot un processus de vie en collectivité .En connaissant son age précis on se positionne par rapport au groupe auquel on se réfère, comme la paroisse ou la nation. Ainsi, on a une date connue pour passer les rites initiatiques : la circoncision, la communion, le service militaire ou plus proche de nous le permi de conduire ou la participation au vote....
Se sont les registres paroissiaux du baptème ( longtemps effectués quelques jours après la naissance) qui servaient à déterminer l'âge precis . Les migrants qui ne connaissent pas leur date de naissance sont trés rarement des chrétiens .
Pour ce qui est du gateau et des bougies à souffler je n'en connais pas l'histoire , je parierai moins d'un siècle . Peut étre plus , mais alors seulement dans milieux aristocratiques, comme les cours royales.


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Message Publié : 30 Avr 2009 6:18 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 20 Fév 2007 17:20
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Localisation : Lorraine
D'accord, pour fêter son anniversaire, il faut connaître sa date de naissance au jour près. Voici donc ma question : quel est le plus ancien personnage historique dont on connaisse la date de naissance précise avec certitude ? (il semble toutefois évident que l'on connaisse mieux leur date précise de mort car il est difficile de prévoir à la naissance leur birllante destinée)

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Message Publié : 30 Avr 2009 12:31 
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Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
N'y a-t-il pas une question de culture ? Ainsi dans ma famille méridionale; passé les années d'enfance la célébration de anniveraires étaient inconnue. Dans des familles catholiques la fête du saint du prénom était célébrée, comme c'est souvent le cas en Italie et en Espagne. A mon arrivée en Allemagne , j'ai découvert l'importance du Geburtstag. Les amis se souviennent de votre anniversaire et il y a même des agendas spéciaux pour ne pas les oublier. Les réactions sont diverses. Parfois, quand on fait partie d'une chorale ou du corps des pompiers, on a droit à une aubade nocturne devant son domicile. Chez d'autres, c'est le contraire : un veil oncle universitaire partait systématiquement en voyage , à cette date, pour avoir la paix et ne pas être félicité à l'infini.
Puisque nous sommes entre historiens, il faut se rappeler jusqu'où cette coutume ,que je ne qualifierai pas, peut aller. Rommel a abandonné son état-major en juin 1944 pour aller fêter l'anniversaire de sa femme à Ulm. Il aurait été plus utile d'être présent le 6 juin 1944. Plus tard, l'espion Günther Guillaume que la RDA avait infiltré auprès de Willy Brand fiut découvert de la façon suivante. Les services ouest-allemands avaient cassé le code de la RDA. Un jour un message intercepté sur des agents potentiels écoutés, souhaite au destinataire un bon anniversaire. Ce fut un jeu d'enfant pour les services de RFA de retrouver Günther Guillaume et de la confondre. Les services de Markus Wolf qui étaient remarquables, n'avaient pas pu résister à cette habitude stupide, jusqu'à aller bruler leur source de haut- niveau.

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Message Publié : 30 Avr 2009 20:57 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
Message(s) : 1397
Localisation : Orne
Jean Chapelain, dans une lettre, datée de juillet 1671, adressée à René Le Bossu, écrit : "Je vous avoueray que je ne me puis accommoder de vostre assertion, quelque fine quelle puisse estre, que le séjour d'Enée à Carthage ait esté assés court pour retourner en Sicile faire l'anniversaire de son père, bastir une ville pour les femmes et les malades, arriver à Cumes, descendre aux Enfers, aborder l'Italie et commencer la guerre et la finir dans le mesme esté de son départ de Sicile" Donc, l'anniversaire était déjà un évènement notable au 17e siècle, et peut-être que les anciens grecques auraient aussi fêté leurs anniversaires.


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Message Publié : 30 Avr 2009 22:20 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
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Veiovis a écrit :
car il est difficile de prévoir à la naissance leur birllante destinée)


Il y a des tas de personnes de haut lignage dont la naissance est un événement. De plus la pratique de l'astrologie doit favoriser cette connaissance. Je parierais donc que dès l'antiquité on doit connaître la date de naissance de fils de rois ou de puissants.

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Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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Message Publié : 01 Mai 2009 3:49 
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Salluste
Salluste

Inscription : 16 Mai 2007 16:41
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Localisation : du pays des Redones
A l'époque où la religion était importante (cad il n'y a pas si longtemps) fêter son anniversaire était considérer comme une fête païenne et donc interdit.
De plus, peu de gens connaissait leur date de naissance exacte.
S'ils connaissaient leur année de naissance, c'était déjà très bien!
En tout cas, les âges mentionnés dans les actes de sépultures des registres paroissiaux sont très souvent érronés: de quelques années à une décennie, voir plus.
Je dirai que c'est seulement qu'au cours du XXème siècle que l'anniversaire fut célébré d'une manière généralisé, mais surtout pour les enfants et les jeunes.
Pour les adultes, c'est plus lorsqu'on franchit une décennie...


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Message Publié : 01 Mai 2009 8:22 
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Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
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Hierosnimus a écrit :
A l'époque où la religion était importante (cad il n'y a pas si longtemps) fêter son anniversaire était considérer comme une fête païenne et donc interdit.
De plus, peu de gens connaissait leur date de naissance exacte.
S'ils connaissaient leur année de naissance, c'était déjà très bien!
En tout cas, les âges mentionnés dans les actes de sépultures des registres paroissiaux sont très souvent érronés: de quelques années à une décennie, voir plus.
Je dirai que c'est seulement qu'au cours du XXème siècle que l'anniversaire fut célébré d'une manière généralisé, mais surtout pour les enfants et les jeunes.
Pour les adultes, c'est plus lorsqu'on franchit une décennie...


Pour le moyen âge, je ne sais pas, mais pour l'époque moderne en France vous vous trompez. L'ordonnance de Villers-Cotterets est rapidement appliquée et les curés enregistrent avec précision les baptêmes dont la date est quasiment la même que celle de la naissance. Le roi a besoin de ces précisions pour sa monarchie administrative.

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Message Publié : 01 Mai 2009 11:44 
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Salluste
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Inscription : 16 Mai 2007 16:41
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Localisation : du pays des Redones
Alceste a écrit :
Hierosnimus a écrit :
A l'époque où la religion était importante (cad il n'y a pas si longtemps) fêter son anniversaire était considérer comme une fête païenne et donc interdit.
De plus, peu de gens connaissait leur date de naissance exacte.
S'ils connaissaient leur année de naissance, c'était déjà très bien!
En tout cas, les âges mentionnés dans les actes de sépultures des registres paroissiaux sont très souvent érronés: de quelques années à une décennie, voir plus.
Je dirai que c'est seulement qu'au cours du XXème siècle que l'anniversaire fut célébré d'une manière généralisé, mais surtout pour les enfants et les jeunes.
Pour les adultes, c'est plus lorsqu'on franchit une décennie...


Pour le moyen âge, je ne sais pas, mais pour l'époque moderne en France vous vous trompez. L'ordonnance de Villers-Cotterets est rapidement appliquée et les curés enregistrent avec précision les baptêmes dont la date est quasiment la même que celle de la naissance. Le roi a besoin de ces précisions pour sa monarchie administrative.

Ha! Pas le le même point de vue!
L'ordonnance de Villers-Cotterets (1539) fut très peu appliquée, il fallut plusieurs piqûres de rappel avec l'ordonnance de Blois (1579) et de St Germain en Laye (1667).
Mais peu importe! Si les baptêmes étaient bien consignés dans les registres, les gens n'avaient pas accès à ces informations. Le fait que l'âge au décès est très souvent érronés, démontre en tous cas, que l'entourage du décédé, n'avait qu'une approximation de l'âge de leurs parents, enfants, frères et soeurs.
Je pense un peu comme julien_b: fêter son anniversaire, c'est avant tout un culte de sa propre personne. Mais cela est devenue tellement courant que celui qui ne fête pas son anniversaire,peut être considéré comme quelqu'un qui manque de sociabilité...


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Message Publié : 02 Mai 2009 12:02 
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Localisation : Région Parisienne
Pour avoir fouiné un petit peu dans les registres paroissiaux du côté de ma grand-mère paternelle, qui sont disponible sur le net, je ne compte plus les inhumations dont l'âge est mentionné de façon pifomètrique. J'ai un cas d'un remariage où l'époux est donné âgé de cinquante ans ou environ, ce qui me permettait de rechercher sa date de naissance. Après moult recherches, il était âgé de 48 ans.

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Message Publié : 10 Mai 2009 17:29 
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Plutarque
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Je n'ai pas eu le temps de fouiner en bibliothèque donc, non sans honte, pour relancer un peu la question, je cite Wikipédia :

Citer :
On pense que la célébration à large échelle des anniversaires en Europe est due à l'influence du mithraïsme dans l'Empire romain et qu'avant cela, ce n'était pas si courant. Le mithraïsme eut une large influence à travers l'empire, puisque il fut pratiqué par beaucoup de soldats romains avant d'être supplanté par le christianisme. La célébration des anniversaires devint plus rare durant le Moyen Âge, l'Église catholique lui étant hostile du fait de ses origines païennes et préférant promouvoir la fête du « saint patron » correspondant à son prénom de baptême. Cependant, elle connut une résurgence à l'époque de la Réforme car ils étaient considérés comme une bonne manière de transférer l'attention vers une autre date que le jour de la fête du saint, dans la lignée du rejet de la vénération des saints.

Aujourd'hui encore, la célébration des anniversaires n'est pas universellement répandue en Occident. À côté des gens qui préfèrent célébrer le jour du nom, les Témoins de Jéhovah ne fêtent aucun des deux car ils les considèrent comme des manifestations païennes, de même que Noël.


(1) Je n'ai pas bien saisi l'origine exacte de la fête d'anniversaire dans le mithraïsme; qu'en sait-on exactement ?
(2) L'article semble confirmer les témoignages donnés plus haut : en terres catholiques, jusqu'à l'époque contemporaine (?), une propension à rejeter une fête dont on stigmatisait les origines païennes ; en terres réformées, le rejet contraire de l'habitude de fêter les saints. Est-ce que cette fête du saint n'était qu'un culte collectif (la communauté rend hommage au saint) ou était-elle aussi une affaire individuelle (pour celui qui en partageait le prénom) ? Pardonnez par avance ma naïveté.
(3) Pour la période contemporaine, devons-nous voir dans le succès de la fête d'anniversaire (chez nous au moins, mais ailleurs également ?) le sous-produit de la domination/influence culturelle des pays anglo-saxons et du déclin de la puissance sociale de l'Eglise ?

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Message Publié : 10 Mai 2009 18:02 
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Pierre de L'Estoile
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[
Citer :
L'ordonnance de Villers-Cotterets (1539) fut très peu appliquée, il fallut plusieurs piqûres de rappel avec l'ordonnance de Blois (1579) et de St Germain en Laye (1667).

A l'échelle de l'histoire c'est très peu 150 ans. Si les mormons viennent écluser nos registres paroissiaux, c'est parce qu'il y a beaucoup de registres paroissiaux et encore ceux qui n'en sont pas c'est plutôt par manque de conservation. En gros, il faut moins d'un siècle pour que l'ordonnance soit appliquée et c'est très bien.

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Message Publié : 10 Mai 2009 18:12 
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Dans le village dont est originaire la majorité de la famille, les registres paroissiaux sont disponibles pour les baptêmes depuis 1568, et sont complets jusqu'à 1792 où le registres d'état-civil prend leur place. Les registres des mariages et sépultures sont complets depuis 1600. Ce n'est pourtant pas un gros village.

Ils sont consultables par le sute des archives départementales qui les ont numérisé et mis en ligne. Les Mormons n'ont pas à faire beaucoup d'efforts dans ce département :mrgreen:

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Message Publié : 11 Mai 2009 7:43 
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Plutarque
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Inscription : 20 Fév 2007 17:20
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Localisation : Lorraine
[quote="Veiovis"]quel est le plus ancien personnage historique dont on connaisse la date de naissance précise avec certitude ? [/quote]
merci :wink:

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