Oui, Alfred, je l'ai croisé plusieurs fois, et lui ai donnné une belle pièce pour le remercier de maintenir la tradition de ces petits métiers qui rendaient si distrayante la ballade à pied dans Paris.
Je crois que ma mère donnait aussi ses "bas nylon" à remailler chez une personne ad hoc. En fait, beaucoup de ces métiers consistaient à réparer des choses qu'on ne répare plus, on les jette quand elles sont hors d'usage et on en achète d'autres.
Je me souviens d'avoir entendu en province quand j'étais très jeune un homme qui passait dans la rue en criant "peaux de lapins peaux!" Je n'arrivais pas à me rappeler s'il vendait des peaux de lapins, ou les achetait. En fait, il les achetait, parce que comme l'explique le lien suivant, beaucoup de gens n'achetaient pas de la viande tous les jours au boucher, la plupart du temps, leur apport quotidien en protéines venait des poules et lapins qu'ils élevaient dans leur jardin, d'où la récupération (et la vente à petit prix?) de peaux de lapin au ramasseur de peaux. Et on en faisait, je suppose, des manteaux de fourrure, pour les enfants surtout.
Ma famille habitait en ville, nous n'avions ni poules ni lapins mais à la campagne, j'ai vu tuer et "peler" des lapins par des cuisinières; ça faisait partie de leur travail.
Dans le centre de la France où j'ai passé mon enfance, beaucoup de petites épiceries faisaient aussi buvette, c'est à dire qu'elles avaient une arrière-salle où l'on servait des "canons" (vin rouge, appelation locale) et de l'eau de vie, et rien d'autre. A Paris, les bistrots tenus par des Auvergnats (bougnats) faisaient aussi la vente de "bois et charbon".
On voyait ainsi des camions livrer et déverser des tonnes de boulets de charbon dans le soupirail de la cave des immeubles parisiens, soit pour un chauffage central collectif, rare, soit pour chauffer les poëles à charbon des particuliers.
Autres boutiques pratiquement disparues: les merceries (indispensables à une époque où pas mal de femmes de la moyenne bourgeoisie faisaient leurs vêtements elles-mêmes ou avaient recours à une couturière en chambre); les chapeliers, pour des raisons évidentes. Les fourreurs ont pris le même chemin.
Autre présence régulière dans les rues, les ramoneurs avec leur hérisson, et leur marmotte; le lien ci-dessous explique le pourquoi de la marmotte. Je crois me souvenir avoir vu des ramoneurs ambulants mais ils n'avaient plus de marmotte.
Et puis, last but not least, j'ai vu dans des bourgs de campagne qui n'avaient pas encore de tout à l'égout, les vidangeurs, passant avec leur camion et leur tuyau, puanteur dans tout le quartier garantie pour au moins une demi-journée.
http://www.transenprovence.org/pages/On ... 46065.html