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Message Publié : 10 Mai 2009 14:32 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
J'avais pensé à évoquer ce sujet dans le fil "vos ancêtres au XIXe siècle" mais j'ai pensé qu'il était suffisamment vaste pour justifier l'ouverture d'un fil.
Ma mère m'a raconté avoir vu dans son enfance des chanteurs de rue qui, s'accompagnant d'un accordéon ou d'un orgue à musique, chantaient les derniers succès et vendaient les "petits formats" de ces chansons (paroles et musique) pour vivre; ils chantaient aussi dans les cours d'immeubles (pas besoin de code d'entrée à l'époque) et les habitants de l'immeuble leur jetaient des pièces par la fenêtre.
Il y a une chanson de 1898 "Sérénade du pavé" (auteur Jean Vanet) chantée par la chanteuse Emilie Buffet qui évoque ce métier de chanteur de rue:
"Sois bonne ô ma chère inconnue/Pour qui j'ai si souvent chanté/Ton offrande est la bienvenue/Fais-moi la charité...''
Edith Piaf a commencé comme chanteuse de rue avant d'être remarquée et lancée par son mécène Louis Leplée. Sa mère, Line Marsa, était aussi chanteuse de rue. A propos, saviez-vous que la mère de Line Marsa, la grand-mère maternelle de Piaf donc, était berbère et originaire de Mogador au Maroc, maintenant Essaouira?
Autre petit métier de rue qui existait encore lorsque ma mère était enfant, les recolleurs de faïences et de porcelaines cassées ambulants, qui passaient dans les rues en psalmodiant une sorte de mélopée à l'air et aux paroles facilement reconnaissables, de façon à ce que les gens qui avaient de la vaisselle cassée à réparer sortent et leur apportent les objets en question. Une autre chanson de 1929 chantée par Berthe Sylva évoque ce petit métier:
"Dans un des plus beaux quartiers de Paris/Aux Champs-Elysées, près de l'avenue/Un bonhomme hirsute aux longs cheveux gris/Va déambulant à travers les rues/Machinalement,tout en inspectant/A chaque fenêtre anxieux il s'arrête/Bougonne ou sourit, simplement/Faisant raisonner bien haut sa trompette/Il joue ses airs les plus jolis/Et chante ce refrain de Paris:
Je suis le raccommodeur/De faïence et de porcelaine/Raccommode objets de valeur/Choses modernes, choses anciennes/Je répare bien des malheurs/Ainsi j'évite bien des peines/Je suis le raccommodeur/De faïence et de porcelaine."

Il y avait aussi les rémouleurs, ou repasseurs (affuteurs) de couteaux qui poussaient devant eux une petite charette sur laquelle était posée leur meule à affuter en criant: "rémouleur! rémouleur! repasse couteaux! repasse ciseaux!".
Les rempailleurs de chaises se trouvent encore sur certains marchés mais ils ne sont plus ambulants comme vers jusque les années 60. Il y avait aussi des rempailleurs de matelas ambulants qui changeaient le crin des vieux matelas.
Avant l'avénement des frigidaires en France, qui remonte aux années 50, les gens utilisaient des "glacières" et il y avait des vendeurs de glace en "pain" qui passaient tous les matins dans un camion pour les approvisionner.
Il y avait encore les marchands d'oublies, sortes de beignets avec un trou au milieu comme les doughnuts d'aujourd'hui, que la vendeuse enfilait sur une baguette.
Est-ce que vous avez connu dans votre enfance, en France ou à l'étranger, des petits métiers, de rue ou pas, maintenant disparus ou presque suite au progrès technique, et lesquels?


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Message Publié : 10 Mai 2009 15:01 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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J'ai connu le joueur ambulant d'orgue de barbarie à Lyon-Gerland au début des années 80. Et il y a encore trois ans je voyais passer un rémouleur dans les rues de Montreuil-sous-bois; meule moderne, mais cloche et cri très traditionnels. Il est peut-être toujours là, c'est moi qui ai quitté la région.

Je me souviens avoir vu, en 2000, dans un petit village près de Phalsbourg, un épicier ambulant débarquer dans une camionnette qu'on aurait cru sortie d'un film des années cinquante, avec des produits itou, posés sur une nappe en toile cirée à carreaux rouges.


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Message Publié : 10 Mai 2009 15:05 
Il y a une quinzaine d'années encore, le rémouleur passait épisodiquement, dans le quartier du "Pharo" à Marseille ; ainsi qu'un accordéoniste âgé, aux allures surannées, qui fredonnait de vieux airs bien émouvants, dont j'ai hélas, oublié les titres, sauf un, "Le temps des cerises".

Les piécettes pleuvaient du haut des balcons environnants et les gens semblaient ravis de ces visites qui égayaient leur dimanche matin.


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Message Publié : 10 Mai 2009 15:06 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
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Pour les chanteurs et les musiciens, il y en a encore plein le métro. Il me semble avoir encore rencontré dans Paris un vitrier ambulant il n'y a pas plus de deux ou trois ans. Dans mon enfance le chiffonnier passait tous les jours. J'ai encore en mémoire leurs cris, mais je suis très vieille ou alors c'est Paris qui est en fait plus que la province un conservatoire des vieilles pratiques.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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Message Publié : 10 Mai 2009 16:10 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Il y a toujours un joueur d'orgue de barbarie (avec un panier plein de chats dessus) du côté de la gare St-Lazare.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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Message Publié : 10 Mai 2009 17:46 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
Oui, Alfred, je l'ai croisé plusieurs fois, et lui ai donnné une belle pièce pour le remercier de maintenir la tradition de ces petits métiers qui rendaient si distrayante la ballade à pied dans Paris.
Je crois que ma mère donnait aussi ses "bas nylon" à remailler chez une personne ad hoc. En fait, beaucoup de ces métiers consistaient à réparer des choses qu'on ne répare plus, on les jette quand elles sont hors d'usage et on en achète d'autres.
Je me souviens d'avoir entendu en province quand j'étais très jeune un homme qui passait dans la rue en criant "peaux de lapins peaux!" Je n'arrivais pas à me rappeler s'il vendait des peaux de lapins, ou les achetait. En fait, il les achetait, parce que comme l'explique le lien suivant, beaucoup de gens n'achetaient pas de la viande tous les jours au boucher, la plupart du temps, leur apport quotidien en protéines venait des poules et lapins qu'ils élevaient dans leur jardin, d'où la récupération (et la vente à petit prix?) de peaux de lapin au ramasseur de peaux. Et on en faisait, je suppose, des manteaux de fourrure, pour les enfants surtout.
Ma famille habitait en ville, nous n'avions ni poules ni lapins mais à la campagne, j'ai vu tuer et "peler" des lapins par des cuisinières; ça faisait partie de leur travail.
Dans le centre de la France où j'ai passé mon enfance, beaucoup de petites épiceries faisaient aussi buvette, c'est à dire qu'elles avaient une arrière-salle où l'on servait des "canons" (vin rouge, appelation locale) et de l'eau de vie, et rien d'autre. A Paris, les bistrots tenus par des Auvergnats (bougnats) faisaient aussi la vente de "bois et charbon".
On voyait ainsi des camions livrer et déverser des tonnes de boulets de charbon dans le soupirail de la cave des immeubles parisiens, soit pour un chauffage central collectif, rare, soit pour chauffer les poëles à charbon des particuliers.
Autres boutiques pratiquement disparues: les merceries (indispensables à une époque où pas mal de femmes de la moyenne bourgeoisie faisaient leurs vêtements elles-mêmes ou avaient recours à une couturière en chambre); les chapeliers, pour des raisons évidentes. Les fourreurs ont pris le même chemin.
Autre présence régulière dans les rues, les ramoneurs avec leur hérisson, et leur marmotte; le lien ci-dessous explique le pourquoi de la marmotte. Je crois me souvenir avoir vu des ramoneurs ambulants mais ils n'avaient plus de marmotte.
Et puis, last but not least, j'ai vu dans des bourgs de campagne qui n'avaient pas encore de tout à l'égout, les vidangeurs, passant avec leur camion et leur tuyau, puanteur dans tout le quartier garantie pour au moins une demi-journée.

http://www.transenprovence.org/pages/On ... 46065.html


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Message Publié : 10 Mai 2009 18:10 
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Marc Bloch
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Localisation : Allemagne
Je confirme pour les acheteurs de peau de lapin avec le cri, en patois : "pet de lapiii !".
J'ai vu un joueur d'orgue de Barbarie, dans la rue Mouffetard à Paris, il y a environ deux ans. En parlant avec lui, il m'a dit qu'il y avait en France, encore un artisan qui faisait " les partitions" (je ne sais pas le mot exact ).
Dans les années après la guerre, quand il y avait encore pas mal de voitures à cheval ,surtout les paysans qui venaient au marché, mais aussi le livraisons de brasserie ou les commissionnaires, je me rappelle avoir vu des ramasseurs de crottin avec une pelle et une petite remorque, pour l'engrais du jardin je suppose.
Et, last but not least, les ramasseurs de mégots. Si le mégot était assez long, ils le fumaient tel quel, sinon en en défaisant plusieurs ils reconstituaient une cigarette en la roulant dans du papier ad hoc. :rool:
Les jeunes qui lisent cela et qui sont les enfants de la société de consommation (du gaspillage ? ), doivent croire que je galèje, comme on dit à Marseille. lol

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 10 Mai 2009 18:50 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
Message(s) : 2320
Je souviens aussi toujours à Paris du livreur de pains de glace. On les mettait dans un glacière. Mes grands parents ne voyaient pas l'utilité d'u réfrigérateur et ont du être ses derniers clients.

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Message Publié : 10 Mai 2009 19:00 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
Message(s) : 3549
Localisation : Lorrain en exil à Paris
Faget a écrit :
Je confirme pour les acheteurs de peau de lapin avec le cri, en patois : "pet de lapiii !".


C'est de là que viendrait alors l'expression "ne pas valoir un pet de lapin"? Cela ne désignerait pas les flatulences du connil mais sa pelisse?

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Message Publié : 10 Mai 2009 19:11 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
Citer :
En parlant avec lui, il m'a dit qu'il y avait en France, encore un artisan qui faisait " les partitions"

Exact !
J'ai rencontré un couple de chanteurs, lui à l'orgue de barbarie, et j'ai passé avec eux une magnifique soirée. Des chansons assez récentes étaient dans leur répertoire. Ils m'ont même donné l'adresse de la personne qui leur perforait les cartes, et le nom du métier, j'ai tout oublié.
J'ai chanté avec eux :
" Je m'souviens d'un coin de rue,
Aujourd'hui disparu.
Mon enfance jouait par là,
Je m'souviens de cela… "

et puis
"Trois petites notes de musique
Ont plié boutique
Au creux du souv'nir
C'en est fini d'leur tapage
Ell's tournent la page
Et s'en vont dormir "

Et puis ...


J'ai vu un vitrier ambulant à Montmartre en 2002, mais c'est peut-être le folklore entretenu par la "commune libre'.

Je fais affuter mon couteau chaque année à un rémouleur à la foire aux fromages de Laruns, Pyrénées Atlantiques.

Un vieux métier encore existant grâce à des gitans : le tressage de paniers en osier. Ah, si on pouvait préserver l'osier, les autoriser à le couper, et acheter leurs paniers !

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


Dernière édition par Dédé le 10 Mai 2009 19:11, édité 1 fois.

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Message Publié : 10 Mai 2009 19:11 
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Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
Message(s) : 4160
Localisation : Allemagne
Alfred Teckel a écrit :
Faget a écrit :
Je confirme pour les acheteurs de peau de lapin avec le cri, en patois : "pet de lapiii !".


C'est de là que viendrait alors l'expression "ne pas valoir un pet de lapin"? Cela ne désignerait pas les flatulences du connil mais sa pelisse?


Je n'y avait pas songé. Pet signifie en gascon et peut-être en occitan, à la fois la peau et la flatulence.

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Message Publié : 10 Mai 2009 20:47 
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Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
Message(s) : 3091
Généralement en "occitan" c'est plutôt , ou pèd en provençal, pas de t à la fin. Mais je ne connais pas les variantes dialectales, notamment le gascon.


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Message Publié : 11 Mai 2009 9:02 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
le laitier et ses bidons de lait et l'àprès-midi les fromages blancs et la crème

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 11 Mai 2009 14:42 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
A la campagne, jusqu'aux années 60, et peut être aussi en ville, les coiffeurs faisaient aussi barbier: beaucoup d'hommes se faisaient raser régulièrement au coupe chou par un homme de l'art.
Autre commerces et petits métiers déjà presque disparus à cette époque: les bourreliers qui vendaient tout ce qui était nécessaire pour l'attelages de charettes ou de voitures à cheval. Les grainetiers, qui vendaient des semences aux fermiers. Les puisatiers et cureurs de puits, à faire venir régulièrement si vous tiriez votre eau potable d'un puits.


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Message Publié : 11 Mai 2009 14:50 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Tonnerre a écrit :
A la campagne, jusqu'aux années 60, et peut être aussi en ville, les coiffeurs faisaient aussi barbier: beaucoup d'hommes se faisaient raser régulièrement au coupe chou par un homme de l'art.


Je connais au moins une échoppe de coiffeur-barbier à Paris :wink: Mais il est vrai que c'est désormais rarissime.

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