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 Sujet du message : L'interdiction de l'avortement
Message Publié : 23 Mai 2009 10:40 
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Jean Froissart
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On sait tous qu'en France l'avortement a été autorisé en 1977 mais à quel moment a t-il auparavant été interdit ?
Aux Etats-Unis l'avortement a commencé a être interdit dans l'état de New-York dans les années 1810.
En 1900 tous les états américains l'avait interdit.

Qui a insisté pour l'interdire et quels ont été les débats à l'époque (en France) ?

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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Message Publié : 23 Mai 2009 11:53 
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Il a toujours été interdit en France jusqu'à 1977. L'Eglise Catholique l'a toujours assimilé à un infanticide.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 23 Mai 2009 12:31 
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Jean Froissart
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L'église catholique est constitué de millions d'indivius qui ne pensent pas tous de la même manière. C'était vrai autrefois, et ça l'est encore aujourd'hui. Par ailleurs, l'avortement est lié au sujet des liaisons extra-conjuguales. Il ne fallait pas les encourager en permettant d'éffacer une boulette par un acte chirurgical. C'était à la fois dans le but de maintenir les familles unies et de ne pas avoir des enfants qui auraient eu une vie difficile, n'ayant inévitablement qu'un seul parent biologique vivant auprès d'eux. Le problème des jeunes filles-mères et celui de l'adultère avaient une importance plus grande qu'actuellement. Mais tout le problème est de savoir si une autorisation serait plutôt un encouragement ou plutôt un moindre mal pour réparer une erreur.


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Message Publié : 23 Mai 2009 12:37 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

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Jean-Marc Labat a écrit :
Il a toujours été interdit en France jusqu'à 1977. L'Eglise Catholique l'a toujours assimilé à un infanticide.

Mais quel fut l'impact des thèses malthuséenne ?


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Message Publié : 23 Mai 2009 13:32 
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Polybe
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En France, il n'y a pas de condamnation effective de l'avortement, d'un point de vue législatif, avant le XIXème siècle.
Même l'Eglise n'avait pas une position extrêmement claire sur le sujet, car on distinguait le foetus animé du foetus non encore animé (c'est-à-dire doté ou non d'une âme). un avortement précoce serait donc, pour l'Eglise, moins grave que l'avortement tardif, assimilé véritabelment, lui, à un infanticide.

Pendant l'Ancien Régime, en France, la législation punit l'infanticide mais n'évoque pas explicitement l'avortement. Il faut attendre le code pénal de 1791 pour que la question soit abordée, mais seuls les avorteurs étaient poursuivis, la femme avortée bénéficiant d'une impunité totale.
Il faut attendre la rédaction du code pénal de 1810 pour que la femme avortée fasse l'objet de sanction.

--> art.317 du code pénal de 1810: Quiconque par aliments, breuvages, médicaments, violences, ou par tout autre moyen, aura procuré l'avortement d'une femme enceinte, qu'elle y ait consenti ou non, sera puni de réclusion. La même peine sera prononcée contre la femme qui se sera procuré l'avortement à elle-même, ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet, si l'avortement s'en est suivi. (...)

On peut donc retenir comme date 1791 ou 1810, selon la nuance qu'on souhaite apporter.

Auparavant, bien sûr, il y avait un jugement moral mais non pénal.


Je renvoie les curieux à l'ouvrage de Jean-Yves le Naour et Catherine Valenti, Histoire de l'avortement, XIXème-XXème siècle éd. le Seuil, Coll. univers historique


Dernière édition par Iemanja le 23 Mai 2009 13:37, édité 1 fois.

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Message Publié : 23 Mai 2009 13:36 
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Polybe
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POurquoi 1977 ??????? 8-|


La loi Veil date du 17 janvier 1975.


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Message Publié : 23 Mai 2009 13:54 
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Jean Froissart
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En effet désolé de l'erreur
Merci de votre post très intéressant.

B)

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Message Publié : 23 Mai 2009 14:15 
Citer :
On sait tous qu'en France l'avortement a été autorisé en 1977 mais à quel moment a t-il auparavant été interdit ?


Une loi de 1920 réprouvait les avortements. En novembre 1974 au Palais-Bourbon, la loi légalisant l'IVG est adoptée par 284 voix contre 189. Ce qui est l'aboutissement de l'opiniâtreté dont a fait preuve Simone Veil, ancienne rescapée d'Auschwitz.
Dès 1971 fut publié dans le Nouvel Obs - crée 7 ans auparavant par Claude Perdriel entre autres - un "manifeste des 343 salopes" dans lequel 343 personnalités affirmaient avoir avorté (Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, François Sagan en sont signataires).
Par ailleurs, l'association "Choisir" créée par l'avocate Gisèle Halimi jette les bases de la contestation de l'interdiction de l'avortement.

En 1972 aura lieu un procès quasi déclencheur. Une dénommée Marie-Claire, âgée de 16 ans, qui fut violée par un élève de sa classe et qui avorte. Nombre sont les personnes qui tancent la jeune fille. Nombre sont celles qui approuvent cet avortement. Il s'agit du fameux procès de Bobigny.
Marie-Claire bénéficiera finalement d'un non-lieu et la loi de 1920 sera révisée.

Voilà un lien pour les plus curieux d'entre vous (Simone Veil se prononçant sur la loi de l'IVG au sein du Palais-Bourbon): http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=simone+veil&datedif_mois1=11&datedif_annee1=1974&num_notice=7&total_notices=9


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Message Publié : 23 Mai 2009 17:10 
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Le premier texte "civil" réprimant l'avortement et l'infanticide en France est un édit d'Henri II datant de 1556.

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Message Publié : 23 Mai 2009 17:25 
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L'édit d'Henri II de février 1556 punit de mort l'infanticide et la dissimulation de la grossesse. Il vise spécifiquement l'infanticide et, d'après les auteurs que j'ai cité dans mon précédent post, ce n'est "que par une large interprétation qu'il a pu être considéré comme dirigé également contre les manoeuvres abortives".

En voici un extrait: "Que toute femme qui se trouvera deüment atteinte et convaincüe d'avoir celé et occulté, tant sa grossesse que son enfantement sans avoir déclaré l'un ou l'autre, et avoir pris de l'un ou l'autre témoignage suffisant, mesme de la vie ou mort de son enfant lors de l'issue de son ventre, et aprés se trouve l'enfant avoir esté privé, tant du saint sacrement de baptesme que sépulture publique et accoütumée, soit telle femme tenüe et réputée d'avoir homicidé son enfant, et pour réparation punie de mort et dernier supplice".

Il n'est pas fait mention explicite de l'avortement, à la différences des textes ultérieur (1791 et 1810).


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Message Publié : 23 Mai 2009 17:41 
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Au XVIème, il n'y a pas de différence entre avortement et infanticide, le foetus ayant une âme, tout avortement est un infanticide.

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Message Publié : 23 Mai 2009 19:48 
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Polybe
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Jean-Marc Labat a écrit :
Au XVIème, il n'y a pas de différence entre avortement et infanticide, le foetus ayant une âme, tout avortement est un infanticide.


Certes. Je suis d'accord avec vous sur le principe, mais malgré tout, le pape Grégoire XIV revient, en 1591, à la tradition de l'animation tardive (le foetus n'a une âme, et donc n'est un enfant que tardivement). Du coup, l'édit d'Henri II demeure imprécis car non seulement il ne cite pas expressément l'avortement mais en plus il ne définit pas clairement ce qu'on entend par "enfant" car le stade où le foetus devient animé fait l'objet de désaccords au sein même de l'Eglise (le prédécesseur de Grégoire XIV, Sixte Quint, a voulu revenir à la tradition aristotélicienne qui ne fait aucune distinction entre foetus animé ou non).

POur ma part je pense que cet édit est effectivement à rattacher aux textes réprimant l'avortement, ou du moins comme prémisse mais avec les nuances de rigueur compte tenu de l'absence de définition claire de ce qu'est un foetus et du moment où il devient un enfant etc, autant dans les esprits de l'époque que pour la loi (y compris la loi ecclésiastique). En revanche, on ne peut pas faire les mêmes critiques sur le texte de 1810 qui est on ne peut plus clair.


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Message Publié : 24 Mai 2009 2:39 
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Si mes souvenirs sont bons, l'âme habitait le corps de l'enfant à partir du quarantième jour.

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