Jean-Marc Labat a écrit :
Au XVIème, il n'y a pas de différence entre avortement et infanticide, le foetus ayant une âme, tout avortement est un infanticide.
Certes. Je suis d'accord avec vous sur le principe, mais malgré tout, le pape Grégoire XIV revient, en 1591, à la tradition de l'animation tardive (le foetus n'a une âme, et donc n'est un enfant que tardivement). Du coup, l'édit d'Henri II demeure imprécis car non seulement il ne cite pas expressément l'avortement mais en plus il ne définit pas clairement ce qu'on entend par "enfant" car le stade où le foetus devient animé fait l'objet de désaccords au sein même de l'Eglise (le prédécesseur de Grégoire XIV, Sixte Quint, a voulu revenir à la tradition aristotélicienne qui ne fait aucune distinction entre foetus animé ou non).
POur ma part je pense que cet édit est effectivement à rattacher aux textes réprimant l'avortement, ou du moins comme prémisse mais avec les nuances de rigueur compte tenu de l'absence de définition claire de ce qu'est un foetus et du moment où il devient un enfant etc, autant dans les esprits de l'époque que pour la loi (y compris la loi ecclésiastique). En revanche, on ne peut pas faire les mêmes critiques sur le texte de 1810 qui est on ne peut plus clair.