Panoramix, is a écrit :
En tout cas, je reste convaincu qu' un bon livre vaut mieux que"Google a reférencé 369200 pages avec le mot Y". On y trouve du bon et du mauvais mais surtout du n'importe quoi.
D'un autre côté, un "bon" article internet vaudra mieux qu'un mauvais livre. Car, dans les livres, il arrive aussi (et même souvent) que l'on trouve du mauvais et du n'importe quoi !
Dans les deux cas, encore faut-il savoir discerner le "bon". C'est bien là le problème et je vous rejoins lorsque vous écrivez :
Panoramix, is a écrit :
Le tout c'est peut être de savoir chercher (ce qui n'est pas facile )
Je dirais même : savoir
lire, avec tout ce que ce verbe peut sous-entendre : déchiffrer, imaginer, visualiser, décoder, critiquer, confronter, etc. Que le support soit fait d'encre et de papier ou de pixels, le problème reste le même.
Ceci étant posé, le livre reste pour moi le meilleur moyen d'accès à la connaissance. Internet, j'aime bien son côté encyclopédique lorsqu'il s'agit de rechercher rapidement une information. Quelques écueils se dressent néanmoins :
- Un moteur de recherche utilise des critères de pertinence qui ne sont pas forcément les nôtres. Mais c'est facile d'accès, c'est rapide et la tentation est forte de lui faire confiance. En d'autres termes, on peut avoir tendance à "déléguer" notre esprit critique à un logiciel ! En revanche - et bien que l'on puisse en faire fi -, le choix d'un livre sollicite davantage cet esprit critique (lecture de la 4e de couverture, de comptes-rendus, ouï-dire...).
- Rares sont les sujets approfondis en dehors des livres. Reportages télévisés, sites internet ne dispensent pas de la lecture sur papier pour peu que l'on s'intéresse à un sujet.
- Et puis, il y a l' "objet livre". Personnellement, j'aime avoir un livre entre les mains. Aujourd'hui, on trouve sur Internet des oeuvres entières à télécharger (Rabelais, Shakespeare, Molière, Voltaire, Hugo, Zola, Flaubert, Verne, etc.) mais il ne me viendrait pas à l'esprit de les lire à l'écran ni même de les imprimer ! Et je me demande parfois si l'expression "dévorer un livre" est réellement à prendre au sens figuré !
Enseignant dans un LEP, j'ai eu le loisir de me rendre compte que nombre de mes élèves étaient effrayés par les livres : "ça fout la trouille : y a des mots à chaque page !" Lorsque j'ai commencé à enseigner, j'étais offusqué par la levée de boucliers quand je leur annonçais la lecture d'une oeuvre complète. Maintenant, j'aurais plutôt tendance à m'en amuser car j'ai pu constater que les réfractaires militants et vindicatifs ne sont pas forcément les plus difficiles à convertir ! Je garde par exemple en mémoire
Montserrat, la pièce de Roblès (un classique en LEP) qui en a séduit plus d'un. Pour être honnête, j'avoue également garder en mémoire quelques "bides".
Pour tout dire, le goût de la lecture reste pour moi un mystère. Je voudrais bien y voir une influence familiale. Mon père et ma mère, lecteurs tous les deux, me lisaient des histoires quand j'étais gosse. Par la suite, une tante m'a offert une encyclopédie sur laquelle j'ai passé un nombre d'heures incalculable. Soit... Pourtant, je connais plusieurs personnes qui n'ont pas été "élevées parmi les livres" et qui manifestent néanmoins une véritable "dépendance" à la lecture !
Peut-être me permettra-t-on de rendre ici hommage à mon prof de français de 5e ! Il avait passé quelques années au Mexique et avait décidé de monter une petite "expo" sur les civilisations précolombiennes. Jusque-là, mes "relations" avec lui avaient été plutôt tendues mais je me suis finalement porté volontaire. Sans regret aucun : les quelques heures supp' que certains de mes camarades et moi-même avons passées avec lui furent un véritable bonheur intellectuel : recherche, lecture, tri, écriture... recherche, lecture, tri, écriture... Je savais déjà que l'on pouvait apprendre en lisant mais ce prof m'a appris quelque chose d'inestimable : utiliser ce que j'avais appris. Bref, je commençais enfin à apprendre à
lire !
PJ