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Message Publié : 30 Jan 2011 23:23 
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Jean Mabillon
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Le Moon of Baroda, a girl’s best friend


Célèbre pour avoir été porté par deux icônes, Marie-Antoinette (1755-1793) et Marilyn Monroe (1926-1962), cet exceptionnel diamant de 24,04 carats illustre la collection des Maharadjas de Baroda. Il doit à sa couleur jaune canari le nom de “Lune de Baroda”, en anglais Moon of Baroda.

D’après la tradition, la pierre aurait été envoyée au XVIIIe siècle en présent diplomatique à l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, première femme ayant accédé à la dignité impériale. Le diamant sert alors à la parure des petites archiduchesses, filles de l’Impératrice, parmi lesquelles Maria Antonia de Habsbourg. Après son mariage en 1770 avec le futur Louis XVI, celle-ci devient, en 1774, reine de France sous le nom de Marie-Antoinette.

Rentré dans les collection de Baroda au XIXe siècle, il est serti vers 1860 en pendentif dans un splendide collier d’apparat du Maharadja. Ce joyau est notamment présenté par Sayaji Rao III lors d’une exposition à Los Angeles en 1926. L’indépendance de l’Inde en 1947 met un terme au règne des Maharadjas. L’Etat de Baroda rejoint la fédération indienne avant d’être intégré dans l’Etat de Bombay, et le dernier prince déchu, Rama Ghandra, vend sa collection de pierreries. Le Moon of Baroda reste alors en des mains privées jusqu’en 1991, date à laquelle il est présenté lors d’une vente de la Maison Christie’s.

Ceux qui croient aux pouvoirs singuliers des pierres notent qu’au moment même où le Moon of Baroda est présenté à Los Angeles en 1926, naît dans la même ville une enfant nommée Norma Jeane Mortenson. La petite fille rencontre le Moon of Baroda 25 ans plus tard, au sommet de sa carrière. En juin 1953, Marilyn Monroe fait la promotion du film “Les hommes préfèrent les blondes” de Howard Hawks, où elle joue aux côtés de Jane Russell. Marilyn est alors le sujet de toutes les conversations et le joaillier Meyer Rosenbaum, propriétaire depuis peu du diamant, décide de le prêter à la jeune comédienne. Sans doute mesure-t-il que la chanson interprétée par Marilyn, Diamonds are a girl’s best friend (”les diamants sont le meilleur ami d’une fille”), constitue une publicité exquise et incroyablement glamour pour la joaillerie.

Porté par Marie-Antoinette, immortalisé en simple pendentif au cou de Marilyn Monroe sur des clichés qui font encore le tour du monde, le Moon of Baroda est un sublime symbole de sensualité.



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Message Publié : 06 Fév 2012 19:36 
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Jean Mabillon
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Remontons ce fil qui brille de mille éclats ou, devrais-je dire en l'occurrence, ce fil de strass et paillettes... :mrgreen:

Strass : faux et usage de faux sous Louis XV

Depuis l’Antiquité, le verre est utilisé en joaillerie, soit en tant que tel, soit en imitation de pierres précieuses. Les alchimistes, qui maîtrisent alors la fabrication du verre, ont cherché avec succès à perfectionner les imitations. Il est fréquent de trouver des reliquaires des XIIe ou XIIIe siècle ornés de faux cabochons de verre coloré. Dans « De la propriété des choses » (1240), Barthélémy l’Anglais note déjà : « Aulcunes foys, les faulses pierres sont si semblables aux vraies que ceulx qui myeulx si cognoissent y sont bien souvent deceulz. », ce qui amène à cette époque le Roi de France à faire défense de fabriquer et de travailler les « pierres de vouarre, vouarre vers, esmeraudes de vouarre, rubis de vouarre, etc. » Ce qui n’empêche pas bien entendu le commerce de l’imitation de prospérer, qu’il soit honnête (vente explicite de pierres de verre), ou malhonnête.

Parmi les principaux fabricants de faux bijoux, un joaillier alsacien acquiert, au XVIIIe siècle, une immense renommée. Né en 1701 à Wolfisheim, Georges Frédéric Strass est un Strasbourgeois qui travaille très tôt à la création de pierres d’imitation. Il obtient d’excellents résultats en perfectionnant le « cristal », ce verre au plomb conçu au XVIIe siècle en Angleterre. Il en augmente fortement la teneur en plomb, ajoutant également du bismuth et probablement du thallium (à l’époque considéré comme un déchet du plomb), augmentant à plus de 50% la proportion de métal. Le cristal résultant de ces opérations est plus dur que le verre, se taille précisément et possède d’excellentes qualités de réfraction de la lumière. Strass en travaille la couleur par adjonction de sels métalliques ; l’éclat en insérant dans la culasse une feuille de métal, d’argent ou de couleur. Ce procédé se faisait couramment d’ailleurs pour les pierres précieuses de faible éclat. Les pierres de Strass sont alors, pour ses contemporains, si semblables, d’apparence, aux pierres précieuses, qu’elles reçoivent l’appellation « simili », ou plus couramment « pierres du Rhin », en raison de leur provenance alsacienne. Ce n’est qu’en 1746 que l’on commence à désigner ces fausses pierres du nom de leur inventeur, le strass. Dès 1730, Georges Strass crée son propre atelier. Sa renommée est telle qu’il est fait Joaillier du Roi en 1734, et ses créations sont portées à la Cour. Les joailliers parisiens mêlent alors habilement, et sans état d’âme, dans des compositions baroques de vraies pierres précieuses et des pierres de Strass. Madame de Genlis note avec nostalgie : « Le luxe (…) prit un caractère imposteur et extravagant qui parut être à la portée de tout le monde, qui confondit tous les états, qui ne laissa rien de durable et qui, par le caprice de son inconstance, ruina toutes les familles. »

Georges Frédéric Strass, génial inventeur et brillant joaillier, meurt le 22 décembre 1773, à la tête d’une fortune considérable. Sa postérité est plus glorieuse encore sans doute, car les cristaux imitant les pierres précieuses sont toujours appelés « strass » en français, et « rhinestone » (pierre du Rhin) en anglais.


http://www.lamanchette.com


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Message Publié : 14 Nov 2012 10:17 
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Eginhard
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Le diamant Archiduc Joseph:
Le diamant porte le nom de l'Archiduc Joseph (1872-1962), qui l'aurait remis à son fils l'Archiduc Joseph Francis (1895-1957), qui l'a déposé en 1933 dans le coffre d'une banque hongroise. Le diamant a été vendu en 1936 à un acheteur resté anonyme, qui l'a laissé dans ce même coffre durant toute la seconde guerre mondiale, ce qui lui a permis d'échapper à une confiscation par les nazis. "Après des décennies de mystère", selon Christie's, le diamant est apparu sur la scène internationale, lors d'une vente aux enchères à Londres en 1961. Puis il réapparaît trente-deux ans plus tard à Genève, lors d'une vente de Christie's, où il a été acheté par un acheteur resté anonyme pour 6,5 millions de dollars; enfin il est vendu aux enchères pour 21,47 millions de dollars (16,88 millions d'euros) à Genève par Christie's, mardi 13 novembre 2012.
Ce diamant, dont la dimension est proche de celle d'un domino, n'est actuellement pas monté en bijou, mais il a déjà été inclus dans une broche et dans un pendentif.

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Message Publié : 07 Mars 2013 18:21 
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Jean Mabillon
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Autre pierre précieuse qui a traversé les vicissitudes de l'histoire, le Nassak, beau diamant bleu-blanc actuellement propriété du roi Fahd d'Arabie.


Le Nassak, l’oeil lumineux de Shiva

Estimé “sans impureté”, le Nassak est un diamant des Indes de plus de quatre-vingts carats, célèbre pour son brillant exceptionnel. De la pierre brute à la taille émeraude, très contemporaine, qui est la sienne aujourd’hui, le Nassak a subi deux autres tailles, reflet de l’évolution des goûts.

Vraisemblablement découverte au XVe siècle en Inde, la pierre est alors taillée à la mode moghole : une face, le dessous, est rapidement repolie, le dessus présente une table, et une dentelle de facettes. La forme originale de la pierre est conservée. La taille moghole améliore son brillant et son lustre sans la transformer : le souci de symétrie et de standardisation est une invention européenne beaucoup plus tardive.

Offert au sanctuaire de Trimbakeshwar, haut-lieu de l’hindouisme à proximité de la ville de Nassak, le diamant moghol orne une statue de Shiva, probablement un oeil. Il est au reste, dans sa taille et ses proportions, très similaire à l’Oeil de l’Idole avec lequel il est souvent confondu, notamment sur Wikipédia.

Lors des opérations menées en 1817 par l’occupant britannique contre les mercenaires pindâri - qui dégénère d’ailleurs en guerre entre l’Empire marathe, protecteur des Pindâri, et les Anglais -, la pierre est volée. Il semble difficile de savoir qui, des Britanniques, des Pindâris musulmans ou des Marathes hindous, est l’auteur du larcin. Officiellement, le Peshwâ, premier ministre des Marathes, remet le diamant de Nassak comme tribut de guerre au marquis de Hastings, gouverneur général des Indes et chef des opérations militaires contre les Marathes. Le Gouverneur donne à son tour la pierre à la Compagnie anglaise des Indes orientales, à titre de réparation pour les dommages subis pendant le conflit.

Présenté sur le marché des diamants à Londres en 1818, la pierre est admirée pour sa beauté et son poids - près de 92 carats métriques - mais décriée pour sa taille moghole ; le diamant est en effet décrit comme “grossièrement facetté et sans aucun lustre“. En réalité, ces jugements subjectifs illustrent le goût d’une société occidentale où le raffinement de la taille participe fortement à l’estimation d’une pierre. Le minéralogiste John Mawe réalise cependant de la taille moghole un dessin assez précis, publié en 1823 et qui nous permet de la restituer aujourd’hui.

La joaillerie londonienne Rundell and Bridge, propriétiaire de la pierre de 1818 à 1831, fait retailler le Nassak “au plus près possible des traces du tailleur hindou, en amendant ses défauts” et en harmonisant la symétrie. Le résultat est exceptionnel : une taille atypique, d’aspect très séduisant. La pierre n’a perdu que 10% de son poids et présente un fort gain de brillance. La forme de ce second Nassak, qui est serti après 1837 sur l’épée de cérémonie du marquis de Westminster, est connue grâce à un dessin assez réaliste de Louis Dieulafait (1874) et par un croquis, sensiblement plus fantaisiste, de Bauer (1904). Surtout, une photographie de 1936 retrouvée dans les Archives Cartier laissent présumer que les dessins de Dieulafait et de Bauer exagèrement les dimensions de la culette, qui apparait sensiblement plus fine et régulière. On peut éliminer l’hypothèse d’une retaille du pavillon entre 1831 et 1937, puisque le poids enregistré par Cartier - 80,60 carats - correspond parfaitement au poids noté chez Rundell and Bridge (78 5/8 carats anciens, soit 80,59 carats métriques).

Ces mêmes archives nous apprennent d’ailleurs que c’est Cartier, et non Harry Winston comme on l’a souvent avancé, qui donne en 1937 au Nassak sa forme actuelle en émeraude. La pierre y perd plus de 40% de son poids - elle pèse 47,41 carats à l’issue des opérations - mais en devient infiniment plus luxueuse. Harry Winston, acquéreur de la pierre en 1940, n’opère qu’un repoli qui conduit la pierre à son poids actuel de 43,38 carats. Passée par la suite de mains en mains, étudiée par le Gemological Institute of America en 1964, exposée en 1970 puis 1976 aux Etats-Unis la pierre n’est, depuis, plus apparue publiquement.


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